Cliquez ici pour afficher normalement la page (avec mise en forme et graphisme). Si ça ne fonctionne pas, vérifiez que votre navigateur accepte JavaScript et supporte les CSS. Nous vous recommandons un navigateur respectant les standards, tel que : Google Chrome, Firefox, Safari…

Vous êtes ici : accueil > samatha > ānāpāna > lettre d’une nonne
Lettre d’une nonne à son mari

Voici une lettre écrite par une nonne à l’attention de son mari moine pour l’aider dans sa méditation. Pendant leur expérience de la vie monacale, ils sont isolés l’un de l’autre, résidant dans deux parties opposées d’un vaste monastère.

Mon cher Nibbāna Gave Saka,

Dans tes lettres, tu me parles beaucoup de ta méditation, pour laquelle tu t’entraînes dur. Je voudrais t’aider, comme tu le fais tout le temps pour moi.

(…)

Je n’avais pas compris la différence entre « méditation » et « méditation juste » jusqu’à ce que je vienne ici et lise certains livres.

(…)

En me basant sur ma compréhension de ces bons livres et sur les expériences de ma propre pratique, j’ai rédigé ci-dessous quelques indications dont certaines te seront peut-être utiles.

Avant tout, s’il te plaît va voir ton instructeur de méditation aussi souvent que tu le peux. Écouter l’expérience des autres est une chose, mais la pratique de chacun est différente. Ainsi, même si tu poses la même question à l’instructeur, il se peut qu’il te fournisse une tout autre réponse qui te conviendra mieux, qui sait. Parce qu’elle tiendra compte de ta réelle situation, de tes pāramī, de ton caractère.

Vous les Occidentaux, préférez travailler seuls en général. Vous vous enfermez, parlez peu. Or la réussite passe par l’instructeur de méditation. Il est important de le consulter régulièrement.

Voici donc mes indications…


Pour améliorer sa méditation, obtenir un bon samatha et développer la sagacité, beaucoup de choses en dépendent. Principalement notre attitude à méditer et nos pāramī de nos vies passées, mais aussi de notre sīla, de notre vīriya, de nos conditions physiques et mentales, de notre caractère, de notre guide, du climat, de l’environnement, de la nourriture, des amis du Dhamma. Si l’un de ces facteurs vient à manquer, il te sera difficile de progresser dans ta pratique.

Avec l’implication d’autant de facteurs, il est normal qu’autant de méditants stagnent la plupart du temps. C’est trop facile de pointer du doigt un manque de pāramī. Tu devrais considérer l’intensité de ton travail, mais dans une façon correcte et en accord avec la « voie du milieu ».

Si tu entres dans la salle de méditation sans aucune préparation et commences à méditer, ta pratique ne pourra pas être vraiment bénéfique. Tu devrais d’abord développer une attitude juste avant toute assise, tout le temps.

1) Vérifie tes conditions physique et mentale avant l’assise.

Si ton corps est fatigué, malade, tendu, etc., tu devrais faire un peu d’exercice (comme une marche méditative) pour te relaxer, au lieu d’aller t’asseoir tout de suite.

Comment vérifier si ton corps est prêt pour la méditation ?

  • Mon truc avant toute assise : Je me répète « Détends-toi » plusieurs fois, et je sens ma tension s’en aller, mes muscles se relaxer automatiquement.

Tu peux trouver ta propre façon de faire (par exemple, te prosterner lentement). Si cela ne fonctionne pas après avoir essayé diverses méthodes, tu peux aller faire un tour dehors, puis revenir recommencer.

De la même façon, si ton esprit est tendu, anxieux, etc. (que tu as des attentes de cette assise), tu ne devrais pas méditer tout de suite.

Comment vérifier si ton esprit est prêt pour la méditation ?

  • Mon truc est, quand l’esprit est tendu, le corps n’est pas à l’aise. Je me répète plusieurs fois « Détends-toi ». Je sens alors ma tension mentale s’en aller.

Si cela ne fonctionne pas, tu peux te remémorer les 4 Nobles Vérités, ou lire quelques histoires de Bouddha (…) Grâce à une sensation de respect envers Bouddha, ton esprit deviendra calme.

Autrement, assieds-toi et apprécie un moment la beauté de la statue de Bouddha de ta salle de méditation. Après cela, tu devrais être prêt pour méditer.

Pendant que tu te prosternes ou que tu médites, tu peux imaginer Bouddha debout devant toi, ou en méditation, et ton mental sera apaisé et concentré.

2) Vérifie et ajuste ta méditation et ses qualités durant et après l’assise.

Quel que soit le niveau de méditation réussi, tout méditant doit connaître par cœur les 5 indriya et les 7 facteurs d’éveil. Seulement lorsqu’ils sont équilibrés ta méditation peut progresser.

« Lance » ton cœur sur ton objet de méditation comme on jette une pierre dans un lac. On a besoin de croître notre ressenti sur l’objet, ainsi l’esprit ne vagabonde plus.

Pour ma part, je me demande de temps en temps : « Est-ce que la respiration est avec toi ? »

Si ton esprit vagabonde, compte 8 respirations pour le faire revenir lentement au calme.

L’objet de méditation ānāpāna est construit à partir d’un concept mental, il est produit par l’esprit (citta). Si tu as des doutes ou ne crois pas à ce que tu fais, l’esprit ne fonctionnera pas et tu n’obtiendras pas de nimitta. La confiance est déterminante pour ton succès.

Il faut donc traiter l’objet de méditation intelligemment (pañña) avec une attitude juste et patiente.

(…)

Si tu fournis trop d’efforts, ton mental s’agite, tu emmagasines du stress, le corps devient tendu, tu développes beaucoup d’attente pour quelque chose, etc. Quel que soit ce que tu obtiens de ta méditation, tu dois t’en satisfaire, l’accepter pour ce que c’est.

(…)

Si ton esprit vagabonde tout le temps, tu peux l’aider à se calmer en pratiquant dhamma vicaya, vīriya, pīti. Tu peux aussi te remémorer des couchers de soleil, l’océan… Tu gagneras en quiétude et en joie.

Dès que l’esprit retrouve un bon équilibre, retourne sur ta respiration.

Bien sûr, tu connais déjà tout cela. Et pourtant, es-tu sûr de le pratiquer au quotidien ?

Une citation du livre « Les grands disciples de Bouddha » : « Si ton esprit est toujours en train de fonctionner avec des objets extérieurs, tu ne vois que malheur. Si, en revanche, il fonctionne avec des objets intérieurs (objets de méditation), tu ne vois que bonheur. »

3) 4 différents moyens de vérifier sa respiration lorsque l’esprit vient de vagabonder.

Ces 4 moyens ont été mentionnés par Bouddha ; ils te permettent de mesurer ton niveau de concentration.

  • Inspir-expir : Normal, plutôt dur (pas très concentré).
  • Long et court inspir-expir (en train de devenir concentré).
  • Respiration entière : Connaître tout le processus de chaque respiration (pas mal concentré).
  • Respiration subtile, presque à l’arrêt (concentration profonde).
  • Mon truc est : dès que tu sens ta respiration changer, c’est un signe que l’esprit va vagabonder. Essaie alors d’employer vīriya, dhamma vicaya et pīti pour le contenir.

Important : Si ta méditation est satisfaisante, ne vérifie pas ta respiration et n’applique pas les méthodes précédentes. Tout cela est valable uniquement en cas de problème avec ta concentration.

C’est drôle comme nous connaissons toutes ces théories, mais combien nous avons du mal à les suivre.

4) Comment savoir si nous avons eu une méditation correcte ?

 

Méditation correcte Méditation incorrecte
A Tu ressens ton esprit et ton énergie revenir dans le même état qu’avant la session. Tu essaies d’oublier ton objet de méditation mais il demeure. Sous contrôle, ton esprit retombe facilement dans le samatha. Mal de tête.
B Tu as l’énergie pour une autre session. Tu es trop fatigué pour refaire une session.
C Ton corps est actif, ton esprit est tranquille et paisible. Ton esprit pointe quelque part. Tu semble en paix, mais ton mental tend à s’agiter.
D Ton esprit est clair. Tu ne peux pas penser convenablement, surtout pour analyser un problème de fond.
E Tu es concentré. Difficile d’interrompre cette concentration. Tu te sens distant de l’extérieur. Difficulté à te focaliser.
F Tu es présent de façon effective. Tu as l’esprit absent, tu es peu effectif.
G Tu te sens équilibré, as le contrôle de ton esprit. Tu es plus tolérant. Tu es facilement irritable, tu ne contrôles pas ton esprit.
H Tu as de l’harmonie dans les émotions. Tu te sens perdu, tu as peu d’harmonie.

(…)

5) Qu’est-ce que samatha ?

  1. C’est sensé être un état stable mais plein d’activité. C’est ce qu’on appelle un samatha juste.
  2. Beaucoup de méditants tendent à geler, voire raidir leur esprit pour créer un état de stabilité. Et pourtant, il s’agit d’un samatha non profitable. On l’appelle un samatha erroné.
  3. La méthode juste, c’est : à chaque fois que tu pratiques samatha, tu devrais laisser ton mental aller naturellement ; après un certain entraînement, lorsque ton esprit devient en harmonie avec ton objet de méditation, un sens profond de béatitude apparaît. C’est ce qu’on appelle une concentration juste et profitable axé sur un seul objet.
  4. Quand tu pratiques samatha, en fait, tu développes une concentration d’esprit sur un seul objet, de façon équanime. L’objet de méditation ne devrait pas être une chose matérielle de la vie quotidienne. C’est un concept qui change de forme selon ton état d’esprit. Mon exemple pour référence : La « respiration » sert d’objet de méditation de l’upacāra samādhi jusqu’au 4e jhāna. C’est le même objet (respiration) mais qui apparaît sous différentes formes (jhāna 1 à 4) parce que le mental est en changement permanent. Et pourtant, l’objet de méditation demeure le même : la respiration.
  5. Tu devrais développer et renforcer ces points :
    • La caractéristique de samatha est « ne pas se disperser ».
    • Le but est « éradiquer la dispersion ».
    • L’état mental qui apparaît est « sans oscillation ».
    • Le but immédiat de samatha est « bien-être ».
    • Les points a. à d. ont pour résultat un samatha juste.
    Exemple : beaucoup de méditants ont peur de changer de posture par peur de perdre leur concentration. Ainsi le corps se fatigue, devient tendu, accumule du stress et l’esprit se fatigue. Au bout du compte tu perds ta concentration.

Tu devrais apprendre comment être bien avant toute session de méditation. Seulement avec un esprit détendu on peut jouir d’une bonne méditation et en tirer le meilleur profit.

Le point clef n’est pas de ramener ton esprit qui vagabonde sur l’objet de méditation, mais d’apprendre à savourer ta méditation à tout moment. Quand tu apprécies la méditation, tu te sens heureux ; et plus tu te sens heureux, plus ta méditation se développe, et moins ton esprit est enclin à se disperser, osciller, etc.

6) Quelles sont les causes justes et erronées de samatha ?

 

Samatha juste Samatha erroné
Ton esprit s’est défait de tout attachement envers les 5 agrégats. Exemple : Tu es beaucoup plus à même d’aider les autres. Ton esprit est préoccupé par les 5 agrégats. Exemple : Ta pratique est centrée sur le moi-autonome, tu développes un attachement profond pour un bon résultat.
Ton attitude est plaisante, agréable, ton esprit en paix. Exemple : Quand tu médites proprement, tu ajustes tes heures d’assise selon le confort de ton corps, tu conserves un esprit équilibré et harmonieux. Tu te sens mal, tu n’es pas en paix. Exemple : tu te forces à rester assis plus longtemps sans considérer le confort de ton corps. Tension, mal de tête…
La cause immédiate (de samatha), c’est d’être heureux sans attachement. Tu n’es pas heureux, car tu as développé de l’attachement et du stress.

 

Le point clef
  1. Avant l’assise : tu dois vérifier que tu t’es bien mentalement détaché des 5 ensembles.
  2. Pendant l’assise : si tu te sens à l’aise, alors c’est une méditation correcte.

Il se peut que tu fasses l’expérience d’une méditation correcte, mais fais bien attention que le bénéfice que tu en tires soit basé sur le lâcher-prise et non sur l’attachement ou le désir.

7) Combien de sortes de samatha existe-t-il ?

  1. Avant l’upacāra samādhi, tu passes par 4 étapes.
    1. Tu calmes ton esprit, il n’y a plus de passé ni de futur. L’esprit est détendu. Quelques pensées surviennent parfois, mais tu restes conscient et tu ramènes ton esprit sur ton objet de méditation. Avec la pratique, ta concentration va se développer.
    2. Tu te sens calme et présent. C’est une étape importante. L’esprit est beaucoup plus stable. Il fait l’expérience d’une paix profonde. Quelques pensées peuvent encore survenir. À ce stade, tu commences à apprécier ta méditation. Même une petite méditation peut te redonner toute ton énergie.
    3. Tu reconnais ton objet de méditation naturellement. À ce stade, tu peux te concentrer sur ton objet longtemps, sans mal de tête et sans forcer. Observer la respiration est devenu une habitude, l’objet est devenu clair.
    4. C’est une étape de maturité. Durant cette étape, tu peux rester naturellement conscient de ton objet de méditation, sans interruption et ce pour une longue durée. L’objet va t’apparaître avec plus de détails et de subtilité. Aucun effort n’est requis.
  2. L’étape d’upacāra samādhi. À ce stade, tu sais ce qui se passe à l’intérieur et autour de toi pendant la méditation, mais tout cela ne t’affecte pas. Soit tu choisis de continuer sur samatha, soit tu bascules sur vipassanā.
    1. Si tu continues, tu entres dans le jhāna.
    2. Si tu choisis de basculer sur vipassanā, cet upacāra samādhi t’aidera à observer la nature profonde de ce qui se passe dans l’instant (la vue juste), une pleine compréhension de l’essence de la vie.
  3. Après l’upacāra samādhi, à ce stade l’esprit fait UN avec l’objet de méditation. L’esprit ne vagabonde plus du tout.

8) Que devrais-tu faire avant la méditation ?

(L’étape la plus importante pour les débutants)

  1. Se relaxer. Exemple : lire des sutta, se prosterner devant Bouddha, marche méditative (avec mettā pour tous les êtres)…
  2. Lâcher prise. Avant l’assise, tu devrais :
    • Lâcher prise sur le passé, sur le présent, sur le futur et aussi sur les désirs (incluant la volonté de pratiquer samatha).
    • Positionner ton esprit sur la région centrale de ta poitrine. Ne fais rien, reste là, en paix. Tu peux te remémorer divers thèmes du Dhamma (mettā, buddhānussati, asubha et maraṇānussati (bienveillance, mérites de Bouddha, fait que la mort est inattendue et l’aspect répulsif du corps). Une fois que ton esprit est en paix et les 5 ensembles laissés de côté, tu es prêt à entrer dans la pratique.
    • Si, malgré tout, l’attachement aux 5 agrégats persiste, prend une résolution selon l’agrégat.

9) Que devrais-tu faire avec ton esprit durant la méditation ?

  1. Au lieu de te préoccuper du nombre d’heures que tu peux rester assis, tu devrais vérifier 2 choses importantes.
    1. Si ton esprit a développé du désir envers la méditation. Cela apparaît sous 2 formes.
      1. Bien-être non profitable. Exemple : Tu es content de regarder un film.
      2. Bien-être profitable. Exemple : Tu es content de méditer, sans attachement. Tu es satisfait de ce que tu retires de cette assise. Cela t’apporte de la confiance, de la vigilance.
    2. S’habituer à être en paix : un esprit flexible et en paix acceptera mieux les événements bons ou mauvais, quelle que soit les circonstances, l’esprit devrait toujours rester en paix sans rejet ni lutte.
  2. Comment réussir ce qui vient d’être mentionné ci-dessus ?
  3. Voir et saisir par sa propre expérience que tu peux accepter et te satisfaire de tout, quel que soit le bénéfice retiré de ta méditation.
  4. Expérience libre.
  5. Expérience : Cela signifie que tu connais ton objet de méditation, regroupant dhamma vicaya, vīriya, pīti, sati.
  6. Libre : Pas d’attente, pas d’obstacle, regroupant passaddhi, samādhi, upekkhā, sati.

Si « expérience » est plus important que « libre », l’esprit tend à s’agiter.

Si « libre » est plus important que « expérience », l’esprit tend à somnoler.

10) Que devrais-tu faire pour améliorer ta méditation ?

  1. L’envie : engendrée par la détermination ou l’intention de s’accrocher à un succès (pratique le lâcher-prise et le détachement).
  2. L’attachement : engendré par le fait de s’accrocher à l’objet de méditation par peur de perdre sa concentration (quand l’esprit vagabonde, accepte-le ; ramène l’attention sur l’objet de méditation sans forcer).
  3. Énervement : engendré par le fait de se remémorer son objet de méditation (pratique le relâchement).
  4. Tentative de conserver : engendré par la peur de perdre le « moi-autonome » (accepte le fait que tu pratiques samatha et surtout oublie le « moi » et le fait que « tu es en train de méditer »).
  5. Rester « collé » à ses idées préconçues : engendrées par la peur d’entrer dans différentes dimensions mentales ; avec le renforcement de ton samatha, l’idée originelle que tu te fais de ces dimensions mentales va devenir de plus en plus subtile (laisse l’esprit aller naturellement).
  6. Indifférence envers l’objet de méditation : engendrée par le fait que l’esprit est en paix et équanime (entraîne l’esprit à expérimenter le cœur de ton objet de méditation).

11) Que devrais-tu faire avant de terminer ta méditation assise ?

La plupart des méditants dépensent beaucoup d’énergie et de temps pour entrer et s’établir dans samatha. Cependant, ils pratiquent rarement comment en sortir lorsque la session prend fin. Certains ne peuvent même pas dormir la nuit car leur esprit est encore dans samatha.

Pour éviter cela, il convient d’aider notre esprit à sortir de samatha à la fin de l’assise. Méthode :

  1. Juste à la fin de l’assise, informe ton esprit ainsi : « Laisse l’objet de méditation s’en aller »
  2. Amène tranquillement ton esprit aux environs du centre de ta poitrine, puis pense : « Puisse mon esprit revenir à une situation ordinaire »
  3. Laisse ton esprit vers le centre de ta poitrine, calmement, sans te rappeler ce qui a pu se passer durant ton assise.
  4. Lorsque tu sens ton esprit à l’aise, tu commences à sentir une sensation brute à travers tout ton corps.

Tu es alors sorti de samatha.

Avant de te lever, pense à :

  1. envoyer mettā,
  2. demander pardon à tous ceux que tu aurais pu offenser,
  3. partager les mérites de ta pratique du Dhamma avec tous les êtres,

(…)

12) Quelles sont les qualités d’un bon instructeur ?

  1. Il est accommodant, sérieux, respectueux.
  2. Il a de la compassion, il n’emploie pas de mots durs, il est patient.
  3. Il parle en accord avec ses propres expériences, il est sage.
  4. Il ne pousse jamais à pratiquer quelque chose sans raison (suis les conseils de ton instructeur à 100%).
  5. Il s’intéresse à ce que tu progresses.
  6. Il connaît samatha et vipassanā par cœur et les a expérimentés.
  7. Il est capable de te donner un objet de méditation qui convienne à ton caractère.
  8. Il est capable de répondre à tes questions d’une façon que tu comprennes clairement.

(…)

13) Tu n’arrives pas à te concentrer ?

C’est peut-être à cause de l’une des raisons suivantes :

  1. Apparition d’agrégats grossiers.
  2. Apparition d’agrégats subtils, potentiels.
  3. Production d’énergie négative due à des graines d’akusala de vies passées parvenant à maturité.
  4. Libération de certaines énergies négatives initialement stockées dans ton corps (lors du processus de purification de l’esprit, le corps subit également une purification).

14) Comment éliminer…

  1. lobha
    • Pense aux impuretés de ton corps.
    • Pense aux impuretés de la mort (cadavre).
    • Protège tes 6 portes sensorielles dans la vie quotidienne.
    • Mange de façon appropriée.
    • Reste près de bons amis du Dhamma, d’une bonne connaissance du Dhamma.
    • Parle seulement de sujets enclins à aider à se défaire de lobha.
  2. dosa
    • Pratique mettā.
    • Pense que tout le monde souffre de son propre kamma passé.
    • N’entretiens que des pensées raisonnables.
    • Reste près de bons amis du Dhamma, d’une bonne connaissance du Dhamma.
    • Parle seulement de sujets enclins à la bienveillance et propres à aider à se défaire de dosa.
  3. Somnolence et esprit faible
    • Mange de façon appropriée.
    • Change la position de ton corps.
    • Pense que ton esprit se fond dans une lumière brillante.
    • Installe-toi au plein air pour méditer.
    • Reste près de bons amis du Dhamma, d’une bonne connaissance du Dhamma.
    • Parle seulement de sujets enclins à aider à se défaire de la somnolence.
    • Adopte un temps de sommeil convenable.
  4. Inquiétudes et regrets
    • Étudie davantage la connaissance liée à ton problème. Par exemple, les pratiquants d’ānāpāna devraient connaître correctement la méthode de leur pratique.
    • Pose des questions.
    • Connais tes préceptes par cœur et observe-les.
    • Apprend des anciens expérimentés qui ont un bon sīla.
    • Reste près de bons amis du Dhamma, d’une bonne connaissance du Dhamma.
    • Parle seulement de sujets enclins à aider à se défaire de l’inquiétude et du regret.
    • Apprend le « laisser aller » et à te sentir « libre et à l’aise ».
  5. Doutes
    • Étudie le bouddhisme.
    • Pose des questions à propos des 3 joyaux (Bouddha, Dhamma et Sangha).
    • Connais ton sīla par cœur.
    • Aie confiance pour la réalité des 3 joyaux.
    • Reste près de bons amis du Dhamma, d’une bonne connaissance du Dhamma.
    • Parle seulement de sujets enclins à aider à se défaire du doute envers les 3 joyaux, remémore-toi leurs mérites respectifs.
    • Remets-t’en tout le temps aux 3 joyaux.

Voilà, la partie ennuyeuse est terminée. J’espère que ça t’aidera plus ou moins.

(…)

En ton nom, j’ai offert quelques encens anti-moustiques à mon instructeur. Puisse ce mérite contribuer à te faire surpasser les obstacles qui subsistent et te faire parvenir au succès !

Sois heureux.

(…)

Rappelle-toi : Fais de ton mieux, mais sans tomber dans l’excès ! Il est 22h30 à présent, je devrais aller au lit.

(…)

Ta petite + humble + confiante épouse

infos sur cette page

Origine : Lettre manuscrite en anglais

Date : Août 2010

Auteur : Nonne Mettā Theri

Traducteurs : Moine Nibbāna Gavesaka (destinataire de la lettre) et isi Dhamma

Mise à jour : 25 févr. 2011