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Ce qu’un moine doit savoir à propos de ce qu’il doit, de ce qu’il peut, de ce qu’il ne devrait pas, et de ce qu’il ne doit pas posséder.
Tout à propos de la possession du bol et des robes, comment les acquérir, lesquels accepter, comment les déterminer, les abandonner, etc.
Un bol ; une robe double ; une robe du haut ; une robe du bas ; une ceinture (pour fixer sa robe autour de la taille) ; une aiguille à coudre avec du fil (pour raccommoder ses robes) ; un rasoir (pour se raser le crâne et la barbe) ; un filtre à eau (pour utiliser de l’eau sans tuer d’êtres, pour filtrer les impuretés de l’eau ou la pulpe — interdite après midi).
La raison d’être bhikkhu étant le détachement, et l’entraînement au dépouillement étant le facteur le plus propice au détachement, l’idéal est de se limiter à ces huit choses. Toutefois, si des affaires supplémentaires peuvent s’avérer utiles à un bhikkhu pour ses démarches dans le dhamma, certaines d’entre elles sont autorisées…
Un carré de tissu (nissīdana) ; les affaires d’hygiène : savon, brosse à dents, dentifrice, serviette, coupe-ongles, coton-tiges, etc. ; les affaires médicales : médicaments, thermomètre, appareil optique, appareil dentaire, etc. ; le matériel d’entretien : balai, éponge, chiffons, produits de nettoyage, etc. ; les papiers officiels (si la loi locale oblige la détention de papiers, ceux-là entrent alors dans la catégorie des choses obligatoires) : passeport, permis de séjour, etc. ; le matériel de protection : paravent (pour se cacher le visage, pour éviter de se laisser distraire, pour se protéger du soleil et pour se ventiler) parapluie, ombrelle, moustiquaire, produit répulsif d’insectes (mais en aucun cas de l’insecticide), crème de protection solaire, paire de sandales, etc. ; les affaires de déplacement : titres de transport, plan de ville ou de région, valises, sacs, etc. ; les indicateurs de temps : réveil-matin, horloge, calendrier, etc. ; un chapelet ; les livres : livres sur le dhamma ou sur des sujets qui permettent de développer des connaissances susceptibles de favoriser l’étude et l’enseignement du dhamma (grammaire, religions, journaux, dictionnaires, etc.) ; les meubles (en quantité modérée) : lit, chaises, table, armoire ; divers objets pratiques tels qu’une lampe, un couteau, une tasse, un cadenas, etc.
Et d’une manière générale, tout ce qui peut aider un bhikkhu dans ses démarches qui se destinent à la pratique, à l’étude et à l’enseignement du dhamma. Exemples : matériel de papeterie, matériel informatique, magnétophone.
Un bhikkhu ne devrait jamais posséder ni utiliser quelque chose qui ne lui soit pas utile pour sa pratique, son étude ou son enseignement du dhamma. Aussi, un bhikkhu ne devrait jamais employer les choses dont il dispose pour faire quelque chose qui n’apporte pas de bénéfice pour le dhamma. Exemples : une télévision, les véhicules de transport ; les objets décoratifs ; les photographies de souvenir ou les affiches ; les livres (ou magazines) non liés au dhamma ; etc.
Les valeurs monétaires : argent (billets de banque, pièces de monnaie, chéquiers, cartes de crédit), argent (métal), or et autres métaux précieux, pierres précieuses, etc. ; les choses destinées au plaisir et à la distraction : jeux, ouvrages liés au plaisirs, instruments de musique ; enregistrements musicaux ou de films, etc. ; les instruments meurtriers : armes, poison, etc. ; les substances enivrantes, intoxicantes ou hallucinogènes : alcool, autres drogues, médicaments (consommés sans justification médicale), cigarettes, etc. ; les êtres vivants : épouse, amante, esclave, animal ; Tout ce qui est de nature illégale.
Il faut ajouter à cette liste toutes les choses destinées à améliorer l’esthétique, l’odeur, et le toucher du corps. Exemples : les produits de beauté, les bijoux, les tatouages, le parfum, l’eau de toilette, les substances procurant une musculation artificielle, etc. En revanche, les choses susceptibles de remédier aux problèmes de santé sont permises.
Remarque : Ces choses interdites ne concernent naturellement pas les éléments indélébiles antérieurs à la vie monastique, tels que les tatouages. C’est-à-dire que des tatouages n’empêchent pas l’entrée dans la communauté monastique, mais une fois bhikkhu, il convient de s’abstenir d’en ajouter.
Nous traduisons par « robe » le mot pali « cīvara » qui signifie plus exactement « pièce de tissu (employée par un bhikkhu) ».
Voir les nombreuses règles concernant les robes parmi les nissaggiya, les pācittiya et les sekhiya.
Les robes servent à se protéger du froid, du vent, du soleil, de la poussière, des insectes, et à montrer qu’on est bhikkhu (c’est en apercevant la robe que les gens savent qu’il s’agit de bhikkhu et non d’ermites ou d’ascètes nus).
Un bhikkhu doit avoir trois robes portées (ticīvara) : une robe du bas (portée autour de la taille), une robe du haut (portée autour des épaules) et une robe double (portée comme châle par temps froid) – qui peut comporter trois épaisseurs ou même plus. Les seules robes qu’il est autorisé à porter sont celles qu’il a déterminées (voir plus bas), sachant qu’il ne peut pas en déterminer d’autres en dehors des « trois robes ». Toutefois, il peut porter une pièce de tissu rectangulaire – obtenue en découpant une vieille robe du bas en trois dans le sens de la longueur – pour absorber la transpiration. Dans tous les cas, un bhikkhu n’est pas autorisé à porter autre chose que des rectangles de tissu (sont donc exclus les vêtements à manches, les maillots, et toute autre pièce de tissu cousue pour s’adapter aux formes corporelles). En revanche, il peut, en cas de basse température, ajouter plusieurs châles sur les épaules. Dans une région froide, un bhikkhu peut, bien entendu, se couvrir la tête et les pieds sans être en faute.
Il est permis aux bhikkhu d’avoir d’autres pièces de tissu (robes ou pas) qu’ils destinent à divers usages…
Le nissīdana est un carré de tissu d’environ 70 cm de côté servant surtout à s’asseoir sans salir sa robe.
Chaque fois qu’un bhikkhu reçoit une robe ou une pièce de tissu, selon son usage et ses dimensions, il doit la « déterminer ».
Chaque fois qu’un bhikkhu reçoit une robe ou une pièce de tissu dont l’utilisation est en rapport avec le corps et dont les dimensions excèdent une coudée et un empan sur un empan et six phalanges, soit environ 70 cm sur 32,5 cm (serviette, drap, couverture, châle, taie d’oreiller, etc.), il doit prendre une résolution en la « déterminant ».
Remarque : on considère également qu’une coudée équivaut à 18 pouces et qu’un empan équivaut à 9 pouces.
Chacune des trois robes peut être déterminée spécifiquement ou toutes peuvent l’être ensemble. L’ensemble des autres pièces de tissu peut être groupé pour être déterminé en une seule fois. Il y a donc deux types de détermination ; un pour les tissus que l’on destine à porter – les trois robes – et un pour toutes les autres pièces de tissu (sauf celles qui n’ont pas de contact avec le corps, comme les tapis, les rideaux et les moustiquaires.)
La détermination doit être faite en prononçant la formule adéquate en pali ou dans une autre langue.
« imaṃ antaravāsakaṃ adhiṭṭhāmi. »
« Je détermine cette robe du bas comme étant ma robe (portée). »
« imaṃ uttarāsaṅgaṃ adhiṭṭhāmi. »
« Je détermine cette robe du haut comme étant ma robe (portée). »
« imaṃ saṃghāṭiṃ adhiṭṭhāmi. »
« Je détermine cette robe double comme étant ma robe (portée). »
« imāni cīvarāni adhiṭṭhāmi. »
« Je détermine ces robes comme étant mes robes (portées). »
« imaṃ cīvarāṃ parikkhāracoḷāṃ adhiṭṭhāmi. »
« Je détermine cette pièce de tissu à mes besoins divers. »
« imāni cīvarāni parikkhāracoḷāni adhiṭṭhāmi. »
« Je détermine ces pièces de tissu à mes besoins divers. »
Les trois « robes portées » doivent être près de soi durant la nuit. Si à l’aube, un bhikkhu se trouve éloigné de plus de deux coudées et un empan – environ 120 cm –, il commet la nissaggiya 2. Chaque robe neuve qu’un bhikkhu détermine comme « robe portée » doit être marquée (voir le pācittiya 58).
La détermination d’une robe ou d’un tissu est brisée aussitôt que l’un des cas suivants se présente : la robe est éloignée de soi à l’aube, donnée, abandonnée, volée, prise par un ami ; le bhikkhu redevient laïc, meurt ou change de sexe ; le bhikkhu rejette sa robe — casse la détermination de cette robe ; La robe comporte un trou d’une dimension au moins équivalente à celle de l’ongle du petit doigt.
Sur la robe du haut, doivent être cousues deux petites boucles à un endroit prévu à cet effet, près des coins (en principe, les robes confectionnées industriellement en sont déjà pourvues). Sur l’une de ces boucles, un bouton doit être fixé. En se rendant dans des zones habitées, chaque bhikkhu est tenu de fermer sa robe en insérant ce bouton dans l’autre boucle. De cette façon, quel que soit le vent et quels que soient les mouvements du bhikkhu, la robe reste toujours bien fermée.
Les bhikkhu obtiennent leurs robes soit en assemblant des morceaux de tissus abandonnés qu’ils ont ramassés, soit en acceptant une robe tissée et cousue, offerte par un dāyakā. Dans tous les cas, les robes doivent être teintes – naturellement ou non – dans une couleur sombre et correspondant aux tons des écorces d’arbres ou de terre (brun, marron, rougeâtre, etc.) Elles ne doivent pas comporter le moindre motif. Même si les robes peuvent avoir des tons différents d’un bhikkhu à l’autre, chacune d’elle doit être teinte d’un seul ton (de façon homogène).
La détermination de la robe d’un bhikkhu peut être brisée de neuf manières :
Avant que Bouddha n’autorise au saṃgha d’accepter les robes offertes, chaque bhikkhu se procurait lui-même son habit monastique en ramassant des tissus abandonnés. Quand il en avait suffisamment, il les lavait et les déteignait à l’eau bouillante. Ensuite, il les teignait avec une décoction d’écorces (généralement le jacquier), obtenant ainsi une couleur brunâtre, autant destinée à ne pas développer d’attachement pour la beauté d’un vêtement clair que pour donner une teinte unique pour tous les membres de la communauté (symbolisant notamment l’absence de différences de castes ou de niveau social entre les bhikkhu). Les tissus teints, le bhikkhu les cousaient ensemble selon un assemblage spécifique, où les larges pièces de tissu sont interdites (destiné, encore une fois, à ne pas développer d’attachement pour un vêtement taillé dans une grande étoffe).
Selon la robe dont il s’agit (robe du bas, robe du haut ou robe double), certaines dimensions doivent être respectées. Ainsi, confectionnée par le bhikkhu à l’aide de tissus abandonnés, confectionnée par un tisserand ou faite industriellement, une robe de bhikkhu n’est qu’un simple rectangle de tissu (sans bouton, sans fermeture, sans manche, sans ouverture, ni rien), de couleur brunâtre (rouge brique, couleur terre, brune, marron ou ocre, mais dans tous les cas sombre et sans motif), découpée en plusieurs courtes bandes de tissus cousues ensemble dont la configuration fut établie par le Vénérable Ānandā, d’après la demande de Bouddha, qui s’en inspira en regardant le découpage des rizières.
On ne peut intégrer dans le saṃgha qu’une personne munie des quatre ustensiles suivants : un jeu de trois robes et un bol.
Le bol sert à la collecte et à la consommation de la nourriture. Il peut aussi être utilisé pour y mettre ses affaires durant un déplacement.
Voir les nissaggiya 21 et 22, qui concernent la possession d’un bol.
Acquisition et abandon d’un bol
Lorsqu’un bhikkhu obtient un nouveau bol, pour le considérer comme étant le sien (celui qu’il utilisera pour aller chercher la nourriture et pour manger), il doit le déterminer à l’aide de la formule suivante :
« imaṃ pattaṃ adhiṭṭhāmi. »
« Je détermine ce bol comme étant mon bol. » (À l’aide duquel j’accepterai la nourriture et avec lequel je mangerai cette nourriture)
Suite à une offrande, quand un bhikkhu se retrouve avec deux bols, il a dix jours pour déterminer celui qu’il souhaite garder, pour rejeter et se séparer du bol en trop. Pour cela, il convient d’employer la formule suivante :
« imaṃ pattaṃ paccuddharāmi. »
« J’annihile la détermination de ce bol. » (Et de ce fait, ne le considère plus comme le mien)
Toutes les matières sont autorisées sauf : l’or, l’argent, la pierre précieuse, le cristal, le bronze, le verre, l’étain, le zinc, le cuivre, l’aluminium (l’acier inoxydable est autorisé) et le bois. Autrefois, les bols étaient le plus souvent en terre. De nos jours, ils sont plutôt en fer, même lorsqu’ils sont recouvert par de la laque. Cependant, un bol entièrement en laque ou en plastique n’est pas convenable. Toute forme de décoration est interdite. Seuls, le noir et le brun très foncé peuvent être utilisés pour la couleur.
Origine : Texte écrit pour le site et un ouvrage
Auteur : Moine Dhamma Sāmi
Date : 2000
Mise à jour : 24 avr. 2007