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résumé de la page

Informations sur la démarche à suivre pour devenir moine :

Conditions, procédure d’intégration au sein de la communauté, ainsi que procédure d’abdication.

[!] un article plus récent existe…

Avez-vous la sou­plesse et la fer­meté d'un moine ? Êtes-vous prêt(e) à obser­ver le vœu de pau­vreté ? Connais­sez-vous le noble regard ? Réponses derrière ce lien :

Devenir moine

(dhamma.free.fr, par isi Dhamma)

Comment devenir bhikkhu ?

La démarche

Pour devenir bhikkhu, il suffit de le vouloir ! C’est la principale démarche. Une fois qu’il est muni d’un bol, d’un jeu de trois robes et d’une ceinture, le futur bhikkhu prend les dix préceptes de sāmaṇera, car seul un sāmaṇera peut être incorporé dans le saṃgha. Une fois ce palier effectué, il peut entamer la procédure d’intégration dans le saṃgha.

Les dix préceptes

Les 10 préceptes
En pali En français
1 « pānātipātā veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai de nuire à la vie d’autrui. »
2 « adinnādānā veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai de voler la propriété d’autrui. »
3 « abrahmacariyā veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai de pratiques sexuelles. »
4 « musāvādā veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai de mensonges. »
5 « surāmeraya majjapamādaṭṭhānā veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai de consommation d’alcool ou de quels intoxicants que ce soit. »
6 « vikālabhojanā veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai de consommer de la nourriture entre midi (solaire) et l’aube. »
7 « nacca gīta vādita visukadassanā veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai de danse, de chant, d’audition de musique, et d’assister à des spectacles. »
8 « mālā gandha vilepana dhārana mandana vibhūsanaṭṭhānā veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai de l’utilisation de parfums, de cosmétiques, ainsi que de l’utilisation d’ornements (et de tout ce qui a attrait à la séduction). »
9 « uccāsayana mahāsayana veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai de m’installer (m'asseoir ou m'allonger) à des places hautes ou à des places luxueuses. »
10 « jātarūpa rājata paṭiggahanā veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi. » « Je m’abstiendrai d’accepter ou d’utiliser de l’or ou de l’argent (métal et monnaie). »

Au moment où il rentre dans le saṃgha, le nouveau bhikkhu ne doit rien posséder, car tout ce qu’il détiendra devra lui être offert. Ainsi, juste avant de prendre la robe, il lui faut abandonner la totalité de ses possessions (sauf les affaires médicales comme les lunettes, les médicaments, ou une brosse à dents). S’il a des objets qui peuvent lui être nécessaires comme des sandales, des livres, un réveille-matin, il doit les donner à une personne qui pourra les lui ré-offrir une fois qu’il sera bhikkhu. Il peut expliquer la situation à cette personne mais ne doit pas lui demander de lui redonner ensuite ces affaires, car un bhikkhu ne peut accepter quoi que ce soit qu’il ait demandé pour lui-même (sauf s’il est malade), même s’il était laïc au moment de cette demande. Bien entendu, il est toléré aux bhikkhu temporaires de conserver leurs possessions, mais il leur faudra les mettre de côté ou les confier à quelqu’un pour toute la durée de leur expérience monastique.

La procédure d’intégration

La procédure d’intégration dans le saṃgha consiste essentiellement en quelques interrogations. Elle exige la présence d’un minimum de dix bhikkhu au sīla pur (cinq suffisent si elle a lieu en dehors de la région du Majjhima), dont un doit avoir au moins dix années d’ancienneté. Les bhikkhu et le sāmaṇera (futur bhikkhu) prennent place dans la sīmā, qui doit être propre. Le préambule de la procédure et les trois sections de la kammavācā doivent être articulés de façon claire, en respectant scrupuleusement la prononciation.

Il y a des bhikkhu qui pourraient rentrer dans le saṃgha uniquement pour bénéficier de soins donnés par les médecins qui soignent gratuitement les bhikkhu. D’autres pourraient y entrer pour fuir illicitement des obligations. En premier lieu de la procédure, pour éviter ce genre de problèmes, quinze questions sont posées au postulant, auxquelles il doit pouvoir répondre de manière satisfaisante pour être accepté.

Les 15 questions posées au postulant bhikkhu
Questions : Réponses :
Avez-vous la lèpre ? Non, Vénérable
Avez-vous des furoncles ? Non, Vénérable
Avez-vous de l’eczéma ? Non, Vénérable
Avez-vous la tuberculose ? Non, Vénérable
Avez-vous l’épilepsie ? Non, Vénérable
Êtes-vous un être humain ? Oui, Vénérable
Êtes-vous un homme ? Oui, Vénérable
Êtes-vous un homme libre ? Oui, Vénérable
Êtes-vous libre de dettes ? Oui, Vénérable
Êtes-vous exempt de fonction pour l’État ? Oui, Vénérable
Avez-vous la permission de vos parents ? Oui, Vénérable
Êtes-vous âgé d’au moins 20 ans ? Oui, Vénérable
Avez-vous votre bol et vos robes ? Oui, Vénérable
Quel est votre nom ? Mon nom est Naga
Quel est le nom de votre précepteur ? Mon précepteur est le Vénérable Tissa

Note : Durant la procédure, le postulant et le précepteur prennent provisoirement les noms de (respectivement) Naga et de Tissa.

Si le postulant est en mesure de répondre comme indiqué ci-dessus, il est apte à entrer dans le saṃgha. Ce n’est pas plus compliqué. Après cela, la procédure d’intégration peut se poursuivre, le précepteur donnera les indications essentielles au nouveau bhikkhu, dont les quatre fautes entraînant la perte à vie du statut de bhikkhu.

Voir aussi :

Les 4 pārājika

La durée de l’expérience monacale

L’expérience de la vie monastique peut être vécue sous deux formes : provisoire ou définitive. Dans tous les cas, le bhikkhu peut « rendre la robe » et la reprendre n’importe quand. Ce choix est parfaitement libre et peut être fait autant de fois que le besoin s’en fait ressentir.

Le bhikkhu « temporaire »

Il prend la robe pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois pour consacrer une ou plusieurs périodes de sa vie à s’entraîner à l’existence monastique. Il est encore investi dans des activités diverses auxquelles il ne se sent pas prêt à renoncer. Toutefois, il sait suffisamment prendre des distances pour mener quelques temps une vie de détachement. S’il constate qu’une telle expérience lui est profitable, il pourra envisager de la prolonger jusqu’au terme de son existence.

Le bhikkhu « définitif »

Il est celui qui renonce ; il renonce au monde et à tous ses plaisirs. Pour cela, il s’entraîne avec vigilance et persévérance à observer la réalité, à demeurer attentif. Il s’entraîne sans relâche à suivre la voie juste, celle qui mène à l’extinction définitive de toute souffrance, il essaie sans cesse de s’améliorer, d’avoir un comportement noble face à chaque situation, d’aider les autres dans le dhamma de la manière la plus positive, et sa conduite est irréprochable. Ainsi, il représente dignement le saṃgha qui est le véhicule de la parole de Bouddha.

Comment défroquer ?

Pour ne plus être tenu aux règles de conduite du vinaya, le bhikkhu souhaitant abdiquer afin de revenir à la vie laïque doit le déclarer oralement. Si après cela il commet une action propre à un pārājika, étant donné qu’il n’est plus bhikkhu, il ne commet – par définition – pas de pārājika. Un bhikkhu qui a commis un pārājika, perd de ce fait son statut de bhikkhu. Donc, la question de défroquer ne se pose même plus pour lui. Pour qu’une abdication soit valide, six facteurs doivent – de façon impérative – être réunis :

  1. le bhikkhu souhaite réellement abdiquer ;
  2. les paroles de la déclaration sont justes ;
  3. la déclaration est prononcée au moment de l’abdication ;
  4. la déclaration est prononcée oralement et distinctement (à l’aide de gestes ou d’écrits, l’abdication ne peut être reconnue, sauf si le bhikkhu est muet) ;
  5. la personne à qui la déclaration est adressée est un être humain ;
  6. la personne à qui la déclaration est adressée est en mesure de comprendre.

Il y a de nombreuses manières de déclarer son abdication du saṃgha. Voici quelques exemples : je rejette le dhamma ; je rejette la discipline des bhikkhu ; je ne veux plus du pātimokkha ; je ne veux plus d’un précepteur ; je ne veux plus des bhikkhu avec qui je vis ; prenez note que je redeviens laïc ; prenez note que je deviens kappiya ; je souhaite devenir sāmaṇera ; je souhaite devenir disciple d’une autre école ; prenez note que je ne suis plus bhikkhu ; l’enseignement de Bouddha ne m’apporte aucun bénéfice, j’en ai assez ; je n’ai plus besoin du dhamma, je me libère.

Afin de défroquer, il convient alors de prononcer une déclaration implicite de son souhait d’abdiquer du saṃgha, soit en pali, soit dans une autre langue. Dans tous les cas, la personne à qui la déclaration est adressée, doit comprendre la langue utilisée et le sens de la déclaration. La déclaration ne peut que se faire au moment de quitter la robe. Si elle est annoncée antérieurement ou après le moment de quitter la robe, l’abdication n’est pas valide. Cette déclaration peut être annoncée soit à un homme, soit à une femme, mais en aucun cas à une divinité, à un animal, à un arbre ou à une statue. La personne qui écoute cette déclaration doit comprendre sa signification sur le moment. Si elle ne la comprend que plus tard (soit après réflexion, soit après que quelqu’un d’autre la lui a expliquée), l’abdication n’est pas valide.

Pour cette raison, il convient de déclarer l’abdication du saṃgha à une personne qui comprend le vinaya. Autrement, il est nécessaire de donner les explications qui s’imposent avant de faire cette déclaration.

Les bhikkhu temporaires doivent faire très attention à défroquer correctement. Sans quoi, ils pourraient commettre un pārājika sans le savoir en portant les vêtements de laïc. Ainsi, s'ils souhaitent revenir à la vie monastique, ils risquent d’entrer de nouveau dans le saṃgha en étant pārājika. Il est très négatif de porter la robe étant pārājika, même si on ne le sait pas ; de la même façon qu’il serait dangereux de se joindre à la foule si on est atteint d’une grave maladie contagieuse, qu’on le sache ou non. Un bhikkhu pārājika n’étant autre qu’un laïc, il ferait commettre un nombre incalculable de fautes aux bhikkhu qui vivent avec lui.

infos sur cette page

Origine : Texte écrit pour le site

Auteur : Moine Dhamma Sāmi

Date : 2001

Mise à jour : 18 juin 2005