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Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana dans le royaume de Sāvatthi, un vénérable nommé Seyyasaka était insatisfait et malheureux de sa vie au sein de la communauté. Ce vénérable était d’une maigreur extrême et très affaibli. Quand son précepteur le Vénérable Udāyī a pris connaissance de ses ennuis, il lui a donné quelques suggestions sur sa façon de vivre pour le rendre plus heureux de son existence monastique : « Mangez comme il vous plaît. Dormez comme il vous plaît. Baignez-vous comme il vous plaît. Quand vous avez des pulsions sexuelles, masturbez-vous jusqu’à avoir une bonne éjaculation. »
En suivant les conseils du Vénérable Udāyī, le Vénérable Seyyasaka s’est mis à manger sans retenue les meilleurs mets qu’il pouvait se faire offrir, à dormir aussi longtemps qu’il le voulait. Lorsque son esprit devenait lubrique, il caressait son sexe jusqu’à ce que le sperme se libère.
Le Vénérable Seyyasaka était devenu joyeux, le corps bien en chair et d’une apparence rayonnante. Lorsque les autres bhikkhu ont appris les raisons de cette transformation, ils l’ont vivement blâmé et sont allés exposer tous les faits à Bouddha. En désignant le Vénérable Seyyasaka de moghapurisa (bon à rien), il l’a sévèrement critiqué et établi le saṃghādisesa 1.
« sañcetanikā sukkavissaṭṭhi aññatra supinantā saṃghādiseso. »
Ne pas émettre volontairement du sperme. Si un bhikkhu se masturbe ou se fait masturber jusqu’à libérer du sperme, cela entraîne une réunion du saṃgha.
Un bhikkhu ne doit pas volontairement caresser son sexe à l’aide de la main, ni de quel qu’ustensile que ce soit, ni le faire bouger dans l’air. En faisant ainsi, si du sperme, ne serait-ce que la quantité qu’une mouche est capable de boire, se déplace de son endroit d’origine dans les testicules, ce bhikkhu commet le saṃghādisesa 1.
Si au moment de se coucher, en prévision d’une éjaculation un bhikkhu coince son sexe entre ses cuisses ou le serre fortement dans le poing et qu’en dormant du sperme vient à s’échapper, il commet le saṃghādisesa 1.
Si du sperme s’échappe naturellement sans que le bhikkhu n’ait rien fait dans cette intention – même si cela lui donne du plaisir –, il ne commet pas de faute. Cependant, si pendant cette éjaculation, il saisit l’occasion pour faire sortir le sperme avec la main, il commet le saṃghādisesa 1.
Si en regardant avec insistance le corps d’une femme, en raison d’un plaisir véhément, un bhikkhu a une éjaculation, il ne commet pas de saṃghādisesa.
Remarque : cette règle correspond en partie au troisième des dix préceptes.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Udāyī habitait un vihāra en forêt. Ce vihāra de forêt était splendide. Au centre se tenait une chambre et à chacun des quatre murs il y avait une véranda, de façon à pouvoir faire le tour de cette demeure. Des chaises et des lits avec des oreillers et des coussins étaient entreposés de manière soignée et élégante. Une fois que l’eau pour boire et l’eau pour se laver les pieds étaient installées et le balayage effectué, le vihāra était d’une allure magnifique. Nombreux étaient ceux qui venaient l’admirer. Un jour, un couple de brahmanes était venu le visiter. Pendant la visite du vihāra, le Vénérable Udāyī se tenait devant, le brahmane au milieu et sa femme suivait. À ce moment là, en fermant des fenêtres et en en ouvrant d’autres, le Vénérable Udāyī s’est tenu à l’écart pour se retrouver derrière. Il a abordé la femme du brahmane en la caressant les zones érogènes.
À la fin de la visite, avant de repartir, le brahmane a félicité le Vénérable Udāyī pour son prestige. Voyant ainsi le brahmane avoir une si haute estime pour le Vénérable Udāyī, inquiète à l’idée qu’il puisse devenir bhikkhu, sa femme lui a relaté : « Le Vénérable Udāyī m’a caressée comme si j’étais sa propre femme. » Le brahmane a alors critiqué les bhikkhu en général en affirmant qu’il n’était pas convenable que des femmes se rendent dans les monastères. Dès que Bouddha a su cela, en faisant de sévères reproches au Vénérable Udāyī, il a établi le saṃghādisesa 2.
« yo pana bhikkhu otiṇṇo vipāriṇatena cittena mātugāmena saddhiṃ kāyasaṃ saggaṃ samāpajjeyya hatthaggāhaṃ vā veṇiggāhaṃ vā aññatarassa vā aññatarassa vā aṅgassa paramasanaṃ saṃghādiseso. »
Ne pas toucher une femme. Si, avec un désir lubrique, un bhikkhu touche une femme – même née le jour même – ou le cheveu d’une femme (non coupé), cela entraîne une réunion du saṃgha.
En touchant un vêtement ou un bijou porté par une femme, un bhikkhu commet une faute mais pas un saṃghādisesa (à condition que la femme ne soit pas touchée avec la partie de ce vêtement ou de ce bijou). De la même manière, en touchant une femme de sa famille, telle que la mère ou une sœur, avec un état d’esprit bienséant, il commet une faute mais pas un saṃghādisesa.
En touchant accidentellement une femme, il n’y a pas de faute. Toutefois, si une femme touche un bhikkhu, ce dernier ne doit pas se laisser faire car s’il y prend du plaisir ne serait-ce qu’un bref instant, il commet aussitôt le saṃghādisesa 2.
En touchant une femme à l’aide d’un ustensile, un bhikkhu commet un thullaccaya.
Remarque : cette règle correspond en partie au troisième des dix préceptes.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Udāyī habitait un fastueux vihāra de forêt. La plupart du temps, des filles venaient faire un tour dans ce vihāra. Après avoir fait visité son logement à ces femmes, le Vénérable Udāyī distribuait des compliments à celles qui avaient de jolies formes et de belles hanches et il critiquait négativement celles qui n’étaient pas belles. Il s’adressait à elles sans les désigner par leur nom ni en usant de formes de politesse : « Hé toi ! Files-moi ça ! » réclamait-il. « Puis toi, quand est-ce que ta mère va me vénérer ? Quand elle me vénèrera je te sauterai ! » disait-il d’un ton frustré. Il leur demandait si elles savaient de quelle façon un homme et une femme copulent et décrivait la manière de s’y prendre.
À l’écoute de ces paroles lourdes de grossièretés et de lubricité, les femmes sans pudeur riaient, et approuvaient. Les filles dignes et morales, gênées et effrayées, se sont sauvées et sont allées relater les faits à d’autres bhikkhu en leur disant : « Nos maris n’apprécieraient pas du tout ces vilaines paroles. » Ces bhikkhu sont partis réprimander le Vénérable Udāyī et l’ont conduit auprès de Bouddha pour lui communiquer le problème suite auquel il a établi le saṃghādisesa 3.
« yo pana bhikkhu otiṇṇo vipariṇatena cittena mātugāmaṃ duṭṭhullāhi vācāhi obhāseyya yatha taṃ yuvā yuvatiṃ methunupasaṃhitāhi, saṃghādiseso. »
Ne pas tenir des propos grossiers à une femme. Si, avec un état d’esprit lubrique, un bhikkhu exprime des propos grossiers qui concernent la copulation ou la sodomie, cela entraîne une réunion du saṃgha.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana dans le royaume de Sāvatthi, il a établi cette règle à cause du Vénérable Udāyī. Dans le royaume de Sāvatthi vivait une veuve qui était une femme splendide. La voir était un régal. En allant chez cette femme, le Vénérable Udāyī s’est assis à un endroit adéquat.
Une fois que le Vénérable Udāyī était assis, la veuve s’est respectueusement prosternée vers lui et s’est assise à une place convenable. Le Vénérable Udāyī ayant délivré un enseignement du dhamma, la femme lui a proposé avec vénération : « Vénérable, si vous avez besoin de quelque chose, demandez-moi. Je vous offrirai de la nourriture, des robes, un logement, des médicaments. »
Le Vénérable Udāyī a alors répliqué : « Pour nous, il est facile d’obtenir les objets des quatre nécessités. Offrez-moi plutôt votre corps, ce que nous avons plus de mal à obtenir. » En disant au Vénérable Udāyī : « Venez je vous prie Vénérable » et en entrant dans la chambre à coucher, la femme a ôté son lonji et s’est allongée sur le lit en se mettant sur le dos. Une fois que le Vénérable Udāyī l’a suivie et a aperçu son sexe de près, il lui a dit : « Quelle odeur pestilentielle ! C’est ignoble ! Qui voudrait toucher à cela ? » Ensuite, il a décampé.
Cette veuve a alors fait de vifs reproches au Vénérable Udāyī. Lorsque Bouddha a été au courant de la demande indécente du Vénérable Udāyī, il l’a désapprouvé et critiqué, puis établi le saṃghādisesa 4.
« yo pana bhikkhu otiṇṇo vipariṇatena cittena mātugāmassa santike attakāmapāriyāya vaṇṇaṃ bhāseyya “etadaggaṃ bhagini pāricariyānaṃ yā rādisaṃ sīlavantaṃ kalyāṇadhammaṃ brahmacāriṃ etena dhammena paricareyyā” ti methunupasaṃhitena, saṃghādiseso. »
Ne pas proposer de rapport sexuel à une femme. Si, avec un état d’esprit lubrique, un bhikkhu propose indécemment à une femme de copuler – avec lui ou un autre –, cela entraîne une réunion du saṃgha. Un bhikkhu, qui dit à une femme que les filles qui souhaitent renaître dans de bonnes conditions doivent lui offrir leur corps, commet le saṃghādisesa 4.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana dans le royaume de Sāvatthi, il a établi cette règle à cause du Vénérable Udāyī. Ce dernier s’est arrangé afin que des hommes et des femmes puissent se rencontrer.
Dans le royaume de Sāvatthi, il était un astrologue qui avait une fille superbe. Dans un village, vivait un certain Ājīvaka, disciple de la secte Takkatvana. Lorsqu’il a été présenté à la fille en vue d’un mariage, la demande a été rejetée. Suite à cela, en faisant les éloges du disciple de la secte Takkatvana, le Vénérable Udāyī a convaincu la fille d’accepter le mariage. Plus tard, la jeune fille étant réduite à l’esclavage, sa mère s’est adressée au Vénérable Udāyī en lui disant qu’elle voulait récupérer sa fille. Le Vénérable Udāyī ne pouvant rien faire, la mère l’a insulté en le maudissant. Quand les autres bhikkhu ont été au courant de cette histoire, ils ont réprimandé le Vénérable Udāyī et sont allés rapporter les faits à Bouddha, qui à ce moment, a établi le saṃghādisesa 5.
« yo pana bhikkhu sañcarittaṃ samāpajjeyya ittiyā vā purisamatiṃ purisassa vā ittimatiṃ jāyattane vā jārattane vā, antamaso taṅkheṇikāyapi, saṃghādiseso. »
Ne pas unir des couples. Si un bhikkhu organise une rencontre entre un homme et une femme dans le but d’occasionner une liaison amoureuse ou sexuelle, cela entraîne une réunion du saṃgha.
Si les trois facteurs suivants sont réunis, le saṃghādisesa 5 est commis :
Lorsque Bouddha demeurait dans le royaume de Rājagaha, au monastère de Veḷuvana, des bhikkhu du royaume d’Āḷavī avaient emprunté de nombreux outils aux paysans pour se construire eux-mêmes leur vihāra. Comme ces vihāra avaient des dimensions exagérément vastes, ils ne parvenaient pas à les achever. Ainsi, ils se rendaient sans cesse dans les villes et les villages pour obtenir de la main d’œuvre, emprunter des chars, des bœufs, des herminettes, des couteaux, des houes, des gouges, des ciseaux de charpenterie, et se faire offrir du bois, des lianes, de la paille et du ciment.
La demande de ces bhikkhu était tellement excessive que les gens finissaient par être effrayés chaque fois qu’ils apercevaient des bhikkhu et partaient en courant pour les éviter. Sinon, ils feignaient de les ignorer en détournant la tête, et fermaient la porte de leur maison. Lorsqu’ils voyaient arriver de loin des bœufs, pensant qu’il s’agissaient de bhikkhu, ils courraient pour aller se cacher.
En déplacement à travers le royaume d’Aḷavī, dès qu’il a été mis au courant de ces évènements, Bouddha a sévèrement réprimandé ces bhikkhu et établi le saṃghādisesa 6.
« saññāsikāya pana bhikkhunā kuṭiṃ kārayamānena assāmikaṃ attuddesāṃ pamāṇikā kāretabbā, tatridaṃ pamāṇaṃ, dīyaso dvādasa vidattiyo sugavidattiyā, tiriyaṃ sattantarā, bhikkhū abhinetabbā vattudesanāya, tehi bhikkhūhi vattu desetabbaṃ anārambhaṃ saparikkamanaṃ, sārambhe ce bhikkhuvatthusmiṃ aparikkamane saññācikāya kuṭiṃ kāreyya, bhikkhū vā anabhineyya vatthudesanāya, pamāṇaṃ vā abhikkāmeyya, saṃghādiseso. »
Ne pas construire de logement dépassant 2,70 mètres sur 1,60 mètres, sans l’accord du saṃgha, nuisant à des êtres, ou ne permettant pas d’en faire le tour. Le logement qu’un bhikkhu se construit doit avoir une surface qui ne dépasse pas douze empans de long et sept de large — soit environ 2,70 mètres sur 1,60 mètre. Avant de construire un logement, le bhikkhu doit demander l’accord du saṃgha en désignant l’endroit du projet de construction. La construction ne doit pas se faire à un endroit susceptible de nuire aux êtres vivants (notamment les insectes). Il doit y avoir suffisamment de place tout autour pour qu’un char attelé de bœufs puisse en faire le tour. Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, cela entraîne une réunion du saṃgha.
Il y a quelques endroits où un bhikkhu ne peut se construire de logement : endroit habité par des animaux, champ cultivé, zone carcérale, cimetière, endroit de vente d’alcool, zone d’abattoirs, carrefour, croisement de routes.
Un bhikkhu qui s’installe dans une grande grotte ne commet aucune faute.
Lorsque Bouddha demeurait dans le royaume de Kosambī au monastère de Ghositāruṃ, il y avait un certain Vénérable Chanda qui avait un riche dāyakā. Ce dernier a convié le bhikkhu à choisir un emplacement sur lequel il ferait construire un vihāra pour lui offrir.
En recherchant l’endroit de son futur vihāra, le Vénérable Chanda a fait abattre un arbre que des gens vénèrent, considérant qu’il s’agit d’un stoupa dans lequel vivent des deva. Plusieurs personnes ont alors rudement critiqué le Vénérable Chanda en affirmant qu’il savait parfaitement que cet arbre avait beaucoup d’importance pour les gens. Lorsque les autres bhikkhu ont pris connaissance de ces faits, ils l’ont à leur tour vivement critiqué et conduit auprès de Bouddha. Après avoir conféré une ferme leçon de morale au Vénérable Chanda, le Parfait a établi le saṃghādisesa 7.
« mahallakaṃ pana bhikkhu, vihāraṃ kārayamānena sassāmikaṃ attuddesaṃ bhikkhū abhinetabbā vatthudesanāya, tehi bhikkhūhi vatthu desetabbaṃ anārambhaṃ saparikkamanaṃ. sārambe ce bhikkhusmiṃ aparikkamane mahallamane mahallakaṃ vihāraṃ kāreyya bhikkhū vā anabhineyya vatthudesanāya, saṃghādiseso. »
Ne pas se faire construire un monastère sans l’accord du saṃgha, nuisant à des êtres, ou ne permettant pas d’en faire le tour. Si un bhikkhu à qui un dāyakā demande de choisir un emplacement pour lui faire construire un grand logement, voire un monastère, ne respecte pas l’un des points suivants, cela entraîne une réunion du saṃgha :
Origine : Textes en birman
Traducteur : Moine Dhamma Sāmi
Date : 2000
Mise à jour : 19 juin 2005