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Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, une demi-douzaine de bhikkhu possédaient toute une collection de bols. En voyant ces nombreux bols, les gens se sont mis à critiquer : « Est-ce que c’est une fabrique de bols ou est-ce pour ouvrir un magasin ? » Pour cette raison, Bouddha a imposé aux bhikkhu de ne posséder qu’un seul bol en établissant que tout bol supplémentaire ne devait pas être conservé.
Suite à cela, le Vénérable Ānandā ayant obtenu un nouveau bol, voulait l’offrir au Vénérable Sāriputtara. Cependant, ce dernier étant à la ville de Sāketa, le Vénérable Ānandā est allé expliquer son embarras auprès de Bouddha. Ce dernier lui a demandé : « Quand est-ce que le Vénérable Sāriputtara sera-t-il revenu ? » Le Vénérable Ānandā lui a répondu qu’il serait de retour dans neuf ou dix jours.
Bouddha a alors complété la règle en stipulant qu’un bol supplémentaire pouvait être conservé jusqu’à dix jours. Au-delà de cette période, un seul bol doit être gardé.
« dasāhaparamaṃ atirekapatto dhāretabbo. taṃatikkāmayato nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas conserver un bol supplémentaire plus de dix jours. Si un bhikkhu garde pendant une période supérieure à dix jours un bol en plus de celui qu’il a déterminé comme étant son bol, ce bol supplémentaire doit être abandonné et cela entraîne un pācittiya.
Un bol supplémentaire, qui n’est pas déterminé ni abandonné, peut être gardé durant dix jours au maximum. Au-delà, il doit être abandonné auprès d’un autre bhikkhu. Dans ce cas, le bhikkhu prononce la formule suivante :
« ayaṃ me bhante patto dasāhātikkanto nissaggiyo, imāhaṃ āyasmato nissajjāmi. »
« Ce bol supplémentaire que j’ai gardé plus de dix jours doit être abandonné. Vénérable, ce bol, je vous l’abandonne. »
Une fois que cet abandon est fait, le bhikkhu acceptant le bol doit le remettre au bhikkhu fautif, qui devra soit déterminer ce bol, soit l’abandonner définitivement à un bhikkhu ou à un sāmaṇera.
Développement du nissaggiya 21
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Nigrodhāruṃ, dans le royaume de Kappilavata, il était un potier qui avait invité les bhikkhu à lui demander un bol en cas de besoin. Sans modération, les bhikkhu lui demandaient souvent des bols. Le potier devait alors façonner de nombreux bols si bien qu’il ne parvenait plus à subvenir aux besoins de sa famille. De plus, sa femme et ses enfants étaient exténués par le travail de fabrication et de cuisson des bols (du temps de Bouddha, les bols étaient généralement en terre). Scandalisés, les gens ont critiqué les bhikkhu. En entendant ces faits, Bouddha a déclaré : « bhikkhu ! Ne demandez pas de bol. Les bhikkhu qui demanderont un bol commettront une dukkaṭa. »
Après l’établissement de cette règle, ayant malencontreusement brisé son bol, acceptait la nourriture en la recevant directement à l’aide de ses mains lors de sa ronde quotidienne. En voyant cela, les gens ont critiqué : « Il reçoit la nourriture dans ses mains comme un adepte de la secte hérétique Takkatvana. » Bouddha a alors précisé que si son bol est brisé ou détérioré, il est permis d’en demander un autre. Après cette permission, six bhikkhu ayant un bol à peine fissuré sont allés en redemander un autre auprès du potier. Ce dernier s’est ruiné de nouveau, comme auparavant. Les gens ayant de nouveau critiqué les bhikkhu, Bouddha a établi la nissaggiya 22 de manière complète.
« yo pana bhikkhu ūnapañcabandhanena pattena aññaṃ navaṃ pattaṃ cetāpeyya, nissaggiyaṃ, tena bhikkhunā so patto bhikkhuparisāya nissajjitabbo. yo ca tassā bhikkhuno padātabbo “ayaṃ te bhikkhu patto yāva bhedanāya dharetabbo” ti, ayaṃ tattha sāmīcī. »
Ne pas demander un nouveau bol tant que l’actuel n’a pas au moins cinq fissures ou n’est pas devenu inutilisable. Si un bhikkhu demande – et obtient – un nouveau bol alors que le précédent ne comporte pas encore au moins cinq écorchures ou fissures, ou n’est pas devenu inutilisable, ce nouveau bol doit être abandonné et cela entraîne un pācittiya. Ce bol doit être abandonné au sein du saṃgha (tous les bhikkhu du monastère) en étant remis au plus ancien. À son tour, le plus ancien remet l’un de ses bols au second bhikkhu (par ancienneté) qui en remettra un au suivant et ainsi de suite. Le plus mauvais bol – celui qui reste de trop – doit être remis à ce bhikkhu fautif qui devra l’utiliser jusqu’à ce qu’il se casse. Il doit également abandonner son bol d’origine. Pour l’abandon du nouveau bol, le bhikkhu fautif prononcera :
« imaṃ me bhante patto ūnapaṅca bandhanena pattena cetāpito nissaggiyo, imāhaṃ saṃghāssa nissajjāmi. »
« Vénérable, il convient que j’abandonne ce bol que j’ai demandé alors que le mien n’a pas encore cinq fissures. Ce bol, je l’abandonne au saṃgha. »
Une fois que le bol est abandonné, le bhikkhu doit purifier le pācittiya en faisant desanā.
Si la fissure d’un bol en terre a une longueur d’au moins deux phalanges, un petit trou doit être percé de chaque côté pour y passer un fil qui servira d’attache. Tant que le bol n’a pas au moins cinq fissures ou que la somme de la longueur des fissures n’atteint pas dix phalanges, un nouveau bol ne peut être réclamé. S’il y a des creux dans lesquels de la nourriture peut se coincer, il faut les boucher à l’aide de graphite ou de résine. Si un grain de semoule peut passer à travers un trou, la détermination du bol est abolie ; c’est-à-dire que le bol ne peut plus être considéré comme tel. Ainsi, si un trou s’est élargi, il doit être rebouché et ensuite le bol doit être de nouveau déterminé. Pour les bols en métal, un trou doit être bouché à l’aide d’une plaque, à l’aide de limaille de fer, etc.
Naturellement, un bhikkhu peut accepter un bol supplémentaire si un dāyakā lui offre spontanément, même si l’actuel est encore en bon état.
Développement du nissaggiya 22
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Pilindavaccha avait recruté des bhikkhu pour l’aménagement d’une grotte située sur le flanc d’une montagne, près de la ville de Rājagaha. En voyant ces bhikkhu épuisés par le travail de déblayage et de nettoyage de la grotte, le roi Bimbisāra a dit qu’en cas de besoin, il offrirait des kappiya pour effectuer ces travaux de main d’œuvre. Le Vénérable Pilindavaccha a alors précisé au roi qu’il pourra faire cette offrande si Bouddha le permet. S’étant rendu auprès de Bouddha, le roi Bimbisāra lui a fait part de la question. Le Parfait a donné son accord. Cinq cents jours se sont écoulés avant que le roi Bimbisāra se souvienne de sa proposition d’offrande concernant la grotte. Pour s’excuser, il a fait don d’autant de kappiya que de jours oubliés, soit cinq cents kappiya. Le campement de ces nombreux travailleurs constituait un véritable village. Le roi lui a donné le nom de « village des kappiya Pilindavaccha. » Lors d’une fête organisée dans ce village de kappiya, il y avait une jeune fille pauvre qui pleurait car elle était triste de n’avoir aucune parure à se mettre pour cette occasion. Faisant sa ronde, en apercevant cette fillette chagrinée, le Vénérable Pilindavaccha a usé de ses pouvoirs abhiññā en déterminant un pied de pot d’eau en paille pour qu’il se change en or et l’a remis à la mère de la fille pour qu’elle lui place sur la tête. Consolée, ornée de cette fleur de lotus en or, la jeune fille était ravissante.
En voyant cette petite fille de pauvres si richement décorée, tout le monde était persuadé que ce bijou avait été volé. Quand le roi a entendu cette rumeur, il a fait enfermer tous les occupants de la maison de la fillette. En sachant cela, le Vénérable Pilindavaccha est allé voir le roi Bimbisāra. Arrivant devant son palais, il a fait une détermination pour que la toiture de cette demeure royale soit recouverte d’or. Voyant de ses propres yeux son palais soudainement étinceler de ce noble métal, le roi a déclaré au Vénérable Pilindavaccha qu’il était témoin de ses pouvoirs abhiññā. Il a aussitôt redonné la liberté à la fillette et sa famille. En racontant cet événement aux personnes de son entourage, ces dernières, éprises de vénération pour le Vénérable Pilindavaccha, lui ont offert du beurre en grande quantité, de la graisse, du miel, de la mélasse et diverses potions médicinales. Le Vénérable Pilindavaccha a fait don de tous ces produits aux bhikkhu. Ceux-là étant très avides, ils se sont empressés de stocker un maximum de ces denrées médicales dans des pots, dans des filtres à eau, dans des bols et même accrochés aux fenêtres. Voyant cela, les gens qui venaient rendre visite dans ces monastères ont proféré de nombreuses critiques. Bouddha a alors établi la nissaggiya 23.
« yāni kho pana tāni gilānānaṃ bhikkhūnaṃ paṭisāya nīyāni bhesajjāni, seyyathidaṃ, sappi navanītaṃ telaṃ madhu phāṇitaṃ, tāni taṭiggahetvā sattāharamaṃ sannidhikārakaṃ paribuñjitabbāni. taṃ atikkāmayato nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas conserver des aliments médicinaux pour la consommation, au-delà de sept jours. Un bhikkhu n’est pas autorisé à conserver au-delà d’une période de sept jours des aliments comme le beurre, la graisse, l’huile, le miel, la mélasse ou le sucre. S’il consomme ces aliments au-delà de cette période, il doit les abandonner et cela entraîne un pācittiya.
Ces aliments doivent être acceptés dans la proportion de ce qui peut être consommé dans une durée de sept jours. Si ces aliments ne peuvent être complètement consommés pendant cette période de sept jours, le bhikkhu doit faire une détermination en se disant : « Je ne mangerai – ou ne boirai – plus de ce produit ». Au terme de ces sept jours, le bhikkhu doit abandonner et se faire ré-offrir ces produits s’il a besoin de pouvoir les consommer sept jours supplémentaires. Si ce (ou ces) produit n’est plus absorbé mais seulement enduit – comme l’huile –, il peut être gardé au-delà de sept jours. Il n’est pas correct de consommer ces produits par plaisir ou par gourmandise. Ces aliments sont autorisés après midi dans les cas suivants uniquement : carence d’énergie, chétivité, maladie d’air circulant dans le corps, forte faim et autres problèmes de ce genre. Un bhikkhu ayant de tels problèmes est libre de consommer ces aliments à tout moment du jour et de la nuit. Avant d’être consommés, ces aliments doivent être filtrés afin de ne contenir aucune particule solide. De nos jours, en dehors de la canne à sucre, tout ce dont on extrait du sucre, tel que le jus de palme, le sucre de palme en plaque et la mélasse de palme (généralement sous forme de boulettes irrégulières) entre également dans la catégorie des miels, sucres et mélasses.
En revanche, il est permis aux bhikkhu malades (gilāna) de consommer du sucre en plaque et de la mélasse durcie. Les bhikkhu qui ne sont pas malades sont autorisés, en cas de forte faim, à consommer l’après-midi du sucre ou de la mélasse, mais seulement sous forme liquide (voir plus haut).
Après midi, un bhikkhu ne doit consommer aucun aliment par gourmandise, qu’il soit solide ou liquide.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un jour de pluie abondante, des bhikkhu pratiquant le dhutaṅga ticīvara (consistant à n’utiliser que trois robes en tout), n’ayant pas de robe de bain, se douchaient tout nu. À ce moment-là, une donatrice avait envoyé une esclave inviter des bhikkhu pour le repas. Arrivé au monastère, voyant les bhikkhu prendre leur bain tout nu, elle a pensé qu’il s’agissait d’adeptes de la secte Takkatvana. De retour à la maison, elle a rapporté à la donatrice : « Il n’y a pas de bhikkhu au monastère. Il y a seulement des adeptes de Takkatvana qui prennent leur bain. »
Plus tard, lorsque ces bhikkhu ont pris un repas en compagnie de Bouddha, une fois que tous ont fini de manger, la donatrice a expliqué qu’elle s’est imaginée que ces bhikkhu qui prenaient leur bain sans robe de bain étaient des adeptes de Takkatvana. Elle a alors sollicité Bouddha : « Permettez-nous d’offrir des robes de bain aux bhikkhu. » Ainsi, le Parfait a autorisé l’utilisation de robes pour le bain.
Prenant note que Bouddha a autorisé les robes de bain, bien avant la saison des pluies, une demi-douzaine de bhikkhu se sont procuré du tissu pour en confectionner une, les ont cousues, teintes marquées (voir le pācittiya 58) et portées. Une fois venue la mousson, ces robes de bain étant devenues complètement usées et déchirées en guenilles, ces bhikkhu ont de nouveau pris leur douche tout nu. Averti de cela par d’autres bhikkhu, Bouddha a réprimandé cette demi-douzaine de bhikkhu et en fixant des limites quant aux périodes de recherche, de confection, de teinture de marquage et d’utilisation des robes de bain, il a établi la nissaggiya 24.
« “māso saso gihmān” nti bhikkhunā vassikasāṭikacīvaraṃ pariyesitabbaṃ, “addhamāso seso gihmāna” nti katvā nivāsetabbaṃ. orenace “māso seso gihmāna” nti vassikasāṭidacīvaraṃ pariyeseyya, ore “na ddhamāso seso gihmāna” nti katvā nivāseyya, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas se confectionner, teindre ou porter une robe de bain avant la pleine lune de juin. Si un bhikkhu recherche des tissus pour une « robe de bain » entre la pleine lune d’octobre et celle de mai, s’il se confectionne ou se teint une « robe de bain » entre la pleine lune d’octobre et celle de juin ou s’il en détermine ou en porte une entre la pleine lune d’octobre et celle de juillet, cette robe doit être abandonnée et cela entraîne un pācittiya.
Une « robe de bain » est un tissu porté par un bhikkhu pendant qu’il prend sa douche sous la pluie (lors de la mousson, entre juin et octobre).
La robe de bain nissaggiya doit être abandonnée soit auprès du saṃgha, soit auprès d’un groupe de bhikkhu, soit auprès d’un seul bhikkhu. Ensuite, le pācittiya doit être purgé à l’aide du desanā. La formule qui doit être prononcée en pāḷi ou dans une autre langue lors de l’abandon de la « robe de bain » est la suivante:
« idaṃ me bhante vissikasāṭikacīvaraṃ atirekamāse sese gihmānepariyiṭṭhaṃ, atirekaddhamāse sese gihmāne katvā paridahitaṃ nissaggiyaṃ, imāhaṃ saṃghāssa nissajjāmi. »
« Vénérable(s), je dois abandonner cette robe de bain que j’ai cherchée et obtenue en dehors des cinq mois autorisés / que j’ai confectionnée, teinte, portée en dehors des quatre mois autorisés. Cette robe, je vous l’abandonne. »
Ensuite, le bhikkhu doit abandonner la robe.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Upananda a demandé à un bhikkhu de l’accompagner pour se rendre à la ville de Janapuda. Il lui a répondu qu’il ne pouvait pas étant donné qu’il n’avait pas assez de robes. Le Vénérable Upananda a alors donné une robe à ce bhikkhu et l’a de nouveau appelé pour qu’il l’accompagne. Après avoir accepté la robe, ce bhikkhu n’a pas suivi le Vénérable Upananda, il est allé rejoindre Bouddha qui partait en déplacement. Furieux, le Vénérable Upananda est allé reprendre la robe qu’il avait offerte au bhikkhu. Quand Bouddha a su cela, il a établi la nissaggiya 25.
« yo pana bhikkhu bhikkhusa sāmaṃ cīvaraṃ datvā kupito anattamano acchindeyya vā acchindāpeyya vā, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas reprendre une robe après l’avoir offerte. Si un bhikkhu offre une robe à un autre bhikkhu et si ensuite, par colère ou par contrariété, il reprend cette robe ou la fait reprendre par un tiers, cette robe doit être abandonnée et cela entraîne un pācittiya.
Un bhikkhu, qui reprend la robe qu’il avait offerte à un autre bhikkhu, considérant que finalement cette robe lui appartient, commet le nissaggiya 25. Si un premier bhikkhu reprend quelque chose qu’il a donné à un second bhikkhu et si ce dernier sait que cette chose lui a été donnée, selon la valeur de l’objet, le premier bhikkhu peut commettre le pārājika 2. Dans tous les cas, la robe doit être rendue à son propriétaire.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Veḷuvana, dans le royaume de Rājagaha, durant la période autorisée pour la confection des robes (voir la nissaggiya 3), une demi-douzaine de bhikkhu a demandé du fil en grande quantité. Après s’être cousu une robe chacun, ils leur restait beaucoup de fil en trop. En se disant : « En réclamant encore du fil, nous pourrions demander de nous faire tisser une autre robe auprès d’un tisserand », ces bhikkhu sont de nouveau allés demander du fil et se faire tisser une robe. Après s’être fait tisser cette nouvelle robe, du fil étant de nouveau de trop, ces bhikkhu sont allés une troisième fois demander du fil et se faire tisser une robe. Beaucoup de gens se sont mis à proférer des fortes critiques contre les bhikkhu. Ayant été mis au courant des faits, Bouddha a sévèrement réprimandé ces bhikkhu et établi la nissaggiya 26.
« yo pana bhikkhu sāmaṃ suttaṃ viññāpetvā tantavāyehi cīvaraṃ vāyāpeyya, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas se faire tisser une robe. Si un bhikkhu demande du fil et se fait tisser une robe (sans y avoir été invité) et qu’il l’a reçoit, elle doit être abandonnée et cela entraîne un pācittiya.
Un bhikkhu ne doit pas demander une grande quantité de fil à une personne qui n’est pas de sa famille ou qui ne l’a pas invité préalablement à formuler quels sont ses besoins. Si un bhikkhu fait tisser une robe par l’une de ces personnes auprès de tisserands, il commet le nissaggiya 26.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un dāyakā qui s’apprêtait à partir en voyage a dit à sa femme : « J’ai évalué la quantité de fil nécessaire pour une robe, va l’apporter chez un tisserand pour faire tisser une robe. À mon retour de voyage, je l’offrirai au Vénérable Upananda. » Un bhikkhu faisant sa ronde ayant entendu ces paroles, les a répétées au Vénérable Upananda. Le tisserand qui allait tisser la robe du Vénérable Upananda était également un de ses dāyakā. En se rendant auprès de ce tisserand, le Vénérable Upananda lui a précisé : « Faites cette robe telle que je l’envisage ; tissez-la de sorte qu’elle soit de belle qualité et que son étoffe soit épaisse. »
Quand le tisserand lui a répondu que le donateur lui a donné la juste quantité de fil pour une robe commune et qu’il fera ce qu’il pourra avec, le Vénérable Upananda a répliqué avec autorité : « Tissez seulement comme moi je vous dis de le faire. » Le tisserand s’est mis à tisser selon la directive du Vénérable Upananda. Puisqu’il manquait du fil pour achever le tissage de la robe, il a dû aller en demander auprès de la femme du dāyakā. Lorsque la dāyīka a informé le tisserand que son mari avait évalué la quantité nécessaire pour une robe, il lui a indiqué : « Le Vénérable Upananda est venu me demander de tisser une robe dont la confection exige plus que celle que votre mari avait projetée. C’est pourquoi il n’y a plus assez de fil. » La femme du donateur a ainsi du redonner encore du fil.
En apprenant que le donateur est rentré de son voyage, le Vénérable Upananda s’est rendu chez lui. Le dāyakā a demandé à sa femme : « La robe que je t’ai envoyée faire tisser est-elle finie ? » En remettant la robe parachevée à son mari et en lui indiquant qu’il a fallu redonner du fil, elle lui a raconté toute l’histoire. Après avoir offert non pas de bon cœur la robe au vénérable, le dāyakā a déclaré en critiquant : « Les bhikkhu sont plein d’avidité ; Ils sont incapables de se satisfaire de peu. Pourquoi le Vénérable Upananda est-il allé exiger une plus grande robe sans que je l’y invite ? » Une fois que Bouddha a été au courant de cela, il a réprimandé le Vénérable Upananda et établi la nissaggiya 27.
« bhikkhuṃ paneva uddissa aññātako gahapati vā gahapatānī vā tantavāyehi cīvaraṃ vāyāpeyya, tatra ceso bhikkhu pubbe appavārito tantavāye upasaṅamitvā cīvare viappaṃ āpajjeyya “idaṃ kho āvuso cīvaraṃ maṃ uddissa viyyati, āyatañca karotha vitthatañca appitañca suvītañca suppavāyitañca suvilekhitañca suvitacchitañca karothi, appeva nāma mayampi āyasmantānaṃ kiñcimattaṃ anupadajjeyyāmā” ti. evañca so bhikkhu vatvā kiñimattaṃ anupadajjeyya antamaso piṇḍapātampi, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas demander à se faire tisser une robe plus grande ou de meilleure qualité que celle que le donateur avait prévue. Si, après qu’un dāyakā ait demandé à un tisserand de tisser une robe pour un bhikkhu qui n’est pas de sa famille, et que sans y être invité, ce bhikkhu se rend auprès du tisserand pour lui donner des instructions visant à ce que la robe tissée soit de qualité supérieure à celle que le donateur avait envisagée, et si, d’après ces instructions, le tisserand la fait plus grande ou plus large ou plus épaisse ou de meilleure qualité ou plus régulièrement plate ou le tissu bien étendu ou encore le fil bien peigné, et si le bhikkhu obtient cette robe tissée selon sa demande, cela exige un abandon de celle-ci, et entraîne un pācittiya.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, alors qu’une guerre était prête à éclater, un conseiller du roi désireux d’offrir des robes de vassa (robes traditionnellement offerte pour le kathina) aux bhikkhu a envoyé un émissaire pour inviter ces derniers. Les bhikkhu se sont dit : « Il est autorisé d’accepter une robe du vassa une fois que le vassa est terminé. Maintenant, il n’est pas encore fini. » Étant dans le doute, ils sont restés au monastère sans aller accepter ces offrandes.
Étant sans nouvelles des bhikkhu, le conseiller du roi a dit : « Pourquoi ces vénérables ne sont-ils pas venus alors que je les ai invités ? La guerre a bientôt débuté et je ne sais pas si je vais périr ou survivre » Au courant de ces paroles, les bhikkhu sont allés en informer Bouddha. En permettant d’accepter des robes en cas d’urgence, il a établi la nissaggiya 28.
« dasāhānāgataṃ kattikatemāsikapuṇṇamaṃ bhikkhuno paneva accekacīvaraṃ uppajjeyya, accekaṃ maññamānena bhikkhunā paṭiggahetabbaṃ. paṭiggahetvā yāva cīvarakālasamayaṃ nikkhipitabbaṃ. tato ce uttari nikkhipeyya, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas accepter ni conserver une robe supplémentaire offerte d’urgence au-delà de la période autorisée. Si un bhikkhu accepte une robe supplémentaire offerte d’urgence et s’il la garde au-delà de la période autorisée (voir le nissaggiya 3), la robe doit être abandonnée et cela entraîne un pācittiya.
À titre d’exception, un bhikkhu peut accepter une robe supplémentaire dès dix jours avant la fin du vassa s’il s’agit d’une urgence. Une robe offerte en urgence est une robe offerte pendant une guerre, par une personne qui doit partir en voyage, par une femme enceinte, par une personne malade, par une personne prise d’une foi soudaine pour le dhamma, ou par une personne prise d’une vénération soudaine pour le saṃgha. Ce donateur peut alors inviter le bhikkhu pour lui offrir la robe ou se rendre lui-même auprès du bhikkhu, et lui dire : « vassāvāsikaṃ dassāmi ». En français : « Je vous offre cette robe du vassa ». Dans ces conditions (d’urgence), les bhikkhu sont autorisés à accepter une robe. Si les avantages du kathina n’ont pas été obtenus, cette robe peut être conservée comme robe supplémentaire jusqu’à la pleine lune du mois de novembre (ou début décembre), soit un mois après la fin du vassa. Si les avantages du kathina ont été obtenus, cette robe peut être gardée sans détermination durant cinq mois à partir de la fin du vassa. Si elle est conservée au-delà, cela entraîne le nissaggiya 28.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, des bandits ont volé les robes de bhikkhu vivant dans un vihāra de forêt. Ces bhikkhu sont allés exprimer leur problème auprès de Bouddha. Le Parfait a alors autorisé aux bhikkhu vivant dans les monastères de forêt (est considéré comme « monastère de forêt » tout monastère distancé d’un minimum de deux mille coudées [soit environ un kilomètre] des plus proches habitations) à laisser une de leurs robes dans un village, à un endroit convenable durant la nuit.
Après cette autorisation, des bhikkhu ont entreposé l’une de leurs robes dans un village pendant plus de six nuits. Certaines de ces robes ont disparues, certaines ont été détruites et d’autres ont été brûlées ou rongées par les rats. Lorsque des bhikkhu ont rapporté ces faits à Bouddha, il a établi la nissaggiya 29.
« upavassaṃ kho pana kattikapuṇṇamaṃ yāni kho pana tāni āraññakāni senāsanāni sākaṅkasammatāni sappaṭibhayāni, tathārūpesu bhikkhu senāsanesu viharanto ākaṅkhāno tiṇṇaṃ cīvarānaṃ aññataraṃ cīvaraṃ antaraghare nikkhipeyya, siyā ca tassa bhikkhuno kocideva paccayo tena cīvarena vippavāsāya, chārattaparamaṃ tena bhikkhunā tena cīvarena vippavasitabbaṃ. tato ce uttari vippavaseyya aññatra bhikkhu sammutiyā, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas laisser l’une de ses robes plus de six nuits dans un village, à l’issue du vassa, lorsqu’on demeure dans un endroit à risques. Si, pendant le kathina, un bhikkhu qui n’est pas malade, laisse l’une de ses robes dans un village durant plus de six nuits, cette robe doit être abandonnée et cela entraîne un pācittiya.
En revanche, durant le kathina, si un bhikkhu habitant un monastère de campagne craint un danger, il peut laisser l’une de ses robes dans un village durant une période de six nuits (tout au plus).
D’après cette règle, quatre facteurs doivent être remplis pour pouvoir laisser une robe dans un village :
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, une association de la ville de Sāvatthi avait prévu d’offrir des robes et un repas au saṃgha. Un groupe de six bhikkhu s’est rendu auprès des personnes de cette association en leur demandant : « dāyakā, ces robes, offrez-les à nous. » Les dāyakā ont répondu : « Nous ne pouvons offrir ces robes à vous en particulier vénérables, il s’agit d’une offrande de riz (repas) et de robes que nous faisons chaque année au saṃgha. »
Les bhikkhu ont répliqué en contraignant ces dāyakā de leur faire le don : « dāyakā, il abonde de gens qui font des dons au saṃgha. Nous ne pouvons compter que sur les dāyakā, si vous ne nous faites pas d’offrandes, qui est-ce qui nous en fera ? » Sous la pression, les dāyakā ont offert les robes à ces six bhikkhu et seulement le riz au saṃgha. En apprenant cette histoire, d’autres bhikkhu sont allés la rapporter à Bouddha qui a établi la nissaggiya 30.
« yo pana bhikkhu jānaṃ saṃghikaṃ lābhaṃ pariṇataṃ attāno pariṇāmeyya, nissaggiyaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas se faire destiner un don fait au saṃgha. Si, apprenant – par gestes ou paroles – qu’il est prévu d’offrir des affaires au saṃgha, un bhikkhu parvient à se les faire destiner, ces affaires doivent être abandonnées et cela entraîne un pācittiya.
Cette règle précise que même un bhikkhu qui incite sa mère à lui faire don d’affaires initialement destinées au saṃgha pour ensuite se les approprier, commet le nissaggiya 30.
Origine : Textes en birman
Traducteur : Moine Dhamma Sāmi
Date : 2000
Mise à jour : 19 juin 2005