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Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, une bhikkhunī, très fervente du dhamma, rentrait de sa ronde quotidienne. Elle a donné tout ce qu’il y avait dans son bol à un bhikkhu croisé sur son chemin. N’ayant plus le temps d’aller refaire sa ronde, cette bhikkhunī est restée sans manger de toute la journée. De la même manière, elle n’a pas mangé durant les deux jours suivants, du fait d’avoir de nouveau tout donné à ce bhikkhu.
Le quatrième jour, la bhikkhunī progressait de façon incertaine, sur la route, lorsqu’un homme riche circulant en charrette l’a interpellée pour qu’elle se mette à l’écart. La bhikkhunī est brusquement tombée sur le côté de la route. En descendant de sa charrette, l’homme riche est allé prêter main forte à la bhikkhunī. Celle-ci lui a dit qu’elle n’était pas tombée à cause de la charrette, mais que la vraie cause était une immense faiblesse. Elle lui a alors raconté qu’elle n’avait pas mangé depuis trois jours, en lui expliquant toute la raison. Une fois que l’homme riche avait invité la bhikkhunī chez lui et l’avait copieusement nourrie, il est allé retrouver le bhikkhu ayant accepté la nourriture de la bhikkhunī pour le réprimander. En le critiquant, il lui a demandé : « Pourquoi donc acceptez-vous sans mesure toute la nourriture que vous donne une bhikkhunī ayant très peu pour elle ? » En apprenant cela, Bouddha a établi le pāṭidesanyīa1.
« yo pana bhikkhu aññātikāya bhikkhuiyā anta ragharaṃ paviṭṭhāya hatthato khādanīyaṃ vā bhojanīyaṃ vā sahatthā paṭiggahetvā khādeyya vā bhuñjeyya vā, paṭidesetabbaṃ tena bhikkhunā “gārayhaṃ āvuso dhammaṃ āpajjiṃ asappāyaṃ pāṭidesanyīaṃ, taṃ paṭidesemī” ti. »
Ne pas accepter de nourriture de la part d’une bhikkhunī. Un bhikkhu ne doit pas accepter de la nourriture des mains d’une bhikkhunī qui n’est pas de sa famille. S’il en accepte à l’aide de ses mains (ou de son bol), il commet un dukkaṭa. S’il l’a mange, il commet un pāṭidesanīya à chaque ingestion.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Veḷuvana, dans le royaume de Rājagaha, des bhikkhu étaient invités dans une maison pour le repas. Parmi ces bhikkhu, certains étaient plutôt médiocres. Étaient aussi présentes des bhikkhunī en bonne relation avec les bhikkhu médiocres. Elles dirigeaient les personnes qui servaient les bhikkhu, en leur faisant servir les meilleures choses aux bhikkhu avec qui elles avaient des affinités. Si bien que certains bhikkhu étaient très bien servis alors que d’autres étaient très mal servis. Quand Bouddha a su cela, pour empêcher les bhikkhu de diriger le service des bhikkhu, il a établi le pāṭidesanyīa 2.
« bhikkhū paneva kulesu nimantitā bhuñjanti, tatra cesā bhikkhunī vosāsamānarūpā ṭhitā hoti “idha sūpaṃ detha, idha odanaṃ” ti. tehi bhikkhūhi sā bhikkhunī apatādetabbā “apasakka tāva bhagini, yāva bhikkhū bhuñjantī” ti. ekassa pi ce bhikkhuno nappaṭibhāseyya taṃ bhikkhuniṃ apasādetuṃ “apasakka tāva bhagini, yāva bhikkhū bhuñjantī” ti. paṭidesetabbaṃ tehi bhikkhūhi “gārayhaṃ āvuso dhammaṃ āpajjimhā asappāyaṃ paṭidesanīyaṃ, taṃ paṭidesemā” ti. »
Obliger les bhikkhunī qui dirigent le service des bhikkhu de s’en aller pendant que les bhikkhu mangent. Pendant que des bhikkhu mangent, si des bhikkhunī donnent des instructions pour les servir, ils doivent dire fermement à ces dernières de s’en aller, de ne pas rester ici pendant que les bhikkhu mangent. S’il n’y a pas au moins un bhikkhu qui fait cette remarque aux bhikkhunī, chaque bhikkhu présent commet un dukkaṭa dès qu’il accepte de la nourriture. En mangeant cette nourriture, un bhikkhu commet un pāṭidesanīya à chaque ingestion.
Si des bhikkhunī dirigent un service pour servir plus favorablement des bhikkhu très respectables et moins favorablement des bhikkhu peu respectables, même sans dire quoi que ce soit aux bhikkhunī, les bhikkhu ne commettent pas de faute en acceptant et en mangeant la nourriture dans ces conditions.
Si des bhikkhunī souhaitent faire un don de nourriture en demandant à des laïcs de la remettre à des bhikkhu, ces derniers ne commettent pas de faute en l’acceptant et en la mangeant. Néanmoins, si un bhikkhu accepte de la nourriture des mains d’une bhikkhunī, il commet le pāṭidesanīya 1. Si une bhikkhunī demande à quelqu’un de servir un bhikkhu qui n’a pas encore de quoi manger, ce dernier ne commet pas de faute en l’acceptant et en la mangeant.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, vivait un couple très pauvre, dont la ferveur envers le dhamma était très fortement établie. Comme ils donnaient chaque jour de leur nourriture cuisinée aux bhikkhu venant faire leur ronde quotidienne, il arrivait qu’ils n’avaient plus de quoi manger pour eux-mêmes. N’ayant pas de quoi préparer encore à manger, ils demeuraient ainsi affamés. Lorsque les voisins ont su cela, ils ont critiqué les bhikkhu en s’écriant : « C’est une honte d’accepter ainsi la nourriture sans faire preuve de la moindre retenue ! » En entendant cela, des bhikkhu sont allés le rapporter à Bouddha, qui a établi le pāṭidesanyīa 3.
Les ariyā qui ont une bonne conduite de vie et une très forte foi envers le dhamma sont incapables de rester sans rien offrir lorsqu’ils voient s’approcher un bhikkhu. À l’aide de la « ñatti dutiya kammavācā », Bouddha a considéré ces personnes en tant que « sekkha ».
Ainsi, après que Bouddha ait interdit aux bhikkhu d’accepter de la nourriture en provenance de personnes considérés comme « sekkha », comme il se tenait une grande fête à Sāvatthi, des gens considérés « sekkha » ont invité des bhikkhu à venir prendre le repas chez eux. Les bhikkhu n’ont pas voulu accepter l’invitation. Le couple leur ont répondu de concert : « Si vous n’acceptez pas notre nourriture, nous sommes privés de faire du mérite en donnant au saṃgha. » Quand Bouddha a été au courant de cela, du haut de son autorité, il a donné l’autorisation suivante : « S’il s’agit d’une invitation, il est correct d’accepter. »
Une fois, un bhikkhu avait l’habitude de se rendre régulièrement dans la maison d’une famille « sekkha ». Un matin, alors qu’il était malade, cette famille voulait lui donner à manger. Pour ne pas commettre de faute, ce bhikkhu ne l’a pas acceptée. Comme il n’était pas en mesure de se déplacer jusqu’aux maisons les plus proches, il est resté sans manger durant toute la journée. Lorsque Bouddha a pris connaissance de ce fait, il a à nouveau donné une autorisation : « En cas de maladie, il est correct d’accepter. »
« yāni khopana tāni sekkhasammatāni kulāni, yo pana bhikkhu tathārūpesu sekkhasammatesu kulesu pubbe animantito agilāno khādanīyaṃ vā bhojanīyaṃ vā sahatthā paṭiggahetvā khādeyya vā bhuñjeyya vā, paṭidesetabbaṃ tena bhikkhunā “gārayhaṃ āvuso dhammaṃ āpajjiṃ asappāyaṃ pāṭidesanyīaṃ, taṃ paṭidesemī” ti. »
Ne pas accepter de nourriture de la part de gens pauvres, faisant preuve d’une ferveur remarquable envers le dhamma, sans être invité par eux. Si un bhikkhu se rend – avec son bol – auprès de personnes ayant à peine les moyens de subvenir à leurs propres besoins, qui ont une saddhā fortement développée et qui sont reconnues comme telles par le saṃgha, qu’il n’est pas invité par ces gens, qu’il n’est pas malade,– au point de ne pas pouvoir aller chercher la nourriture à de son bol –, qu’il accepte de ses propres mains de la nourriture de la part de ces gens, et qu’il la mange, il commet un pāṭidesanīya.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Nigrodhāruna, dans le royaume de Kappilavatu, les filles du roi Sākīvaṅa souhaitaient aller offrir de la nourriture dans un monastère de forêt. Alors qu’elles étaient en chemin, elles se sont faites agressées et voler toutes leurs affaires par des rebelles. Une fois que ces derniers ont été attrapés avec les affaires volées, le roi Sākīvaṅa a fait des reproches à ces bhikkhu en leur disant : « Est-ce bien vous croyez de ne pas prévenir de la présence de rebelles à ceux qui comptent vous apporter à manger ? » Sachant cela, Bouddha a établi le pāṭidesanyīa 4, en déclarant : « Un bhikkhu vivant dans un monastère de forêt ne doit pas manger la nourriture apportée par des personnes qu’il n’a pas mis en garde à l’avance des dangers (éventuels) encourus. »
Après cela, des personnes avaient apporter à manger à un bhikkhu qui était malade. Celui-ce n’ayant prévenu par avance ces dāyakā des dangers encourus, étant dans le doute, il a préféré refuser cette nourriture. Quand Bouddha a appris cela, il a ajouté une précision à la règle, en indiquant : « Un bhikkhu malade, demeurant un monastère de forêt, est autorisé à manger la nourriture apportée par des dāyakā qu’il n’a pas mis en garde à l’avance des dangers. »
« yāni kho pana tāni āraññakāni senāsanāni sāsakiṅgasammatāni sappaṭibhayāni, yo pana bhikkhu tathārūpesu senāsanesu pubbe appaṭisaṃviditaṃ khādanīyaṃ vā bhojanīyaṃ vā, ajjhārāme sahatthā paṭiggahetvā agilāno khādeyya vā bhuñjeyya vā, paṭidesetabbaṃ tena bhikkhunā “gārayhaṃ āvuso dhammaṃ āpajjiṃ asappāyaṃ pāṭidesanyīaṃ, taṃ paṭidesemī” ti. »
Ne pas manger la nourriture offerte par des donateurs dont on n’a pas prévenu à l’avance du danger existant à l’intérieur ou aux alentours du monastère où l’on se trouve. Si, un bhikkhu vivant dans un monastère de campagne, reconnu par le saṃgha comme dangereux – où vivent, dans l’enceinte ou dans les alentours de ce monastère, des bandits connus pour tuer, voler, frapper –, n’ayant pas averti à l’avance des dangers ou des choses effrayantes (dans l’enceinte et aux alentours du monastère) un dāyakā ayant prévenu qu’il viendrait offrir de la nourriture, accepte de ses propres mains la nourriture que vient lui apporter – dans l’enceinte ou aux alentours du monastère – ce dāyakā, et la mange, à chaque ingestion, il commet un pāṭidesanīya.
Origine : Textes en birman
Traducteur : Moine Dhamma Sāmi
Date : 2000
Mise à jour : 19 juin 2005