Cliquez ici pour afficher normalement la page (avec mise en forme et graphisme). Si ça ne fonctionne pas, vérifiez que votre navigateur accepte JavaScript et supporte les CSS. Nous vous recommandons un navigateur respectant les standards, tel que : Google Chrome, Firefox, Safari…

Vous êtes ici : accueil > sangha > vinaya > 227 règles > 92 pācittiya (4/10)
Les 92 pācittiya (4)
4e partie, ovāda
 

pācittiya 31 (āvasathapiṇḍa)

L’origine

Une association de la ville de Sāvatthi a construit une auberge dans la banlieue de la ville pour que les hôtes de passage puisse y faire escale. Pour que cette auberge soit confortable, après avoir bâti les murs, des lits et des chaises ont été installés à l’intention des voyageurs de passage, des personnes malades, des femmes enceintes, des bhikkhu et des ermites. Chaque hôte pouvant avoir sa propre chambre et chacune de ces chambres ayant un porche au-dessus de son entrée.

Les fondateurs de cette auberge organisaient également une distribution de repas pour les personnes de passage. N’ayant rien obtenu lors de leur ronde quotidienne, six bhikkhu sont parvenus à cette auberge. Le propriétaire les a chaleureusement accueillis en leur disant : « Vénérables, vous pouvez venir ici de temps en temps, vous serez les bienvenus ! » Sans modération, les six bhikkhu sont revenus les jours suivants. Après avoir mangé trois jours consécutifs dans cette auberge, ces bhikkhu ont décidé entre eux : « Nous reviendrons ici demain, nous restons dans les parages sans retourner d’où nous venons. » Ainsi, ils sont restés dans cette auberge pour y prendre chaque jour leur repas. Ces bhikkhu s’y étant établis à longue durée, les voyageurs fréquentant cette auberge ont fini par la déserter. Les gens ont alors protesté : « Cette auberge n’a pas été fondée uniquement pour les bhikkhu mais pour toutes les personnes de passage ! » Ayant entendu cela, d’autres bhikkhu sont allés en parler à Bouddha qui a établi : « Un bhikkhu ne doit pas manger plus d’un jour la nourriture destinée aux hôtes. »

Une autre fois, lorsque le Vénérable Sāriputtara se rendait à Sāvatthi, s’est rendu dans une auberge. Après y avoir mangé, il est tombé fortement malade de telle sorte qu’il n’était plus en mesure de quitter cette auberge. Le lendemain, lorsque les dāyakā de l’auberge lui ont présenté un repas pour lui offrir, pensant que ce n’est pas convenable, il est resté sans manger. Il a jeûné ainsi toute la journée. En arrivant à Sāvatthi, il a raconté ce fait à d’autres bhikkhu. Quand Bouddha l’a lui-même su, il a précisé une exception à cette règle pour les bhikkhu malades.

pācittiya 31 en pāḷi

« agilānena bhikkhunā eko āvasathapiṇḍā bhuñjitabbo. tato ce uttari bhuñjeyya, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas manger une deuxième fois consécutive au même endroit, de la nourriture destinée aux invités. Si un bhikkhu qui n’est pas malade, après avoir mangé un repas offert dans un lieu qui prépare des repas pour les voyageurs de passage, les ermites et les adeptes de diverses écoles religieuses, y mange une deuxième fois consécutive un repas, il commet un pācittiya.

Un bhikkhu malade peut y manger plusieurs jours de suite sans commettre de faute. Dans ce cas, un bhikkhu est considéré malade s’il n’est pas en mesure de quitter ce lieu par ses propres moyens.

pācittiya 32 (gaṇabhojana)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Veḷuvana, dans le royaume de Rājagaha, le Vénérable Devadatta ayant des difficultés à obtenir des dons, s’est rendu auprès des dāyakā du village accompagné de disciples (laïcs) pour susciter plus facilement des dons de nourriture. Voyant cela, les gens ont proféré de nombreuses critiques. Quand Bouddha a été mis au courant, en interdisant aux bhikkhu de demander ou de faire demander de manière inconvenante de la nourriture, il a établi le pācittiya 32.

pācittiya 32 en pāḷi

« gaṇabhojane aññatra samayā pācittiyaṃ. tatthāyaṃ samayo, gilānasamayo cīvaradānasamayo cīvarakārasayo addhānagamanasamayo nāva, bhi ruhanasamayo mahāsamayo samaṇabhattasamayo, ayaṃ tattha samayo. »

Définition

Ne pas manger de la nourriture acceptée à plusieurs et offerte de manière incorrecte. Si un bhikkhu consomme de la nourriture – qui compte parmi les « cinq sortes de nourritures » – offerte de manière incorrecte (impolie, irrespectueuse, etc.), acceptée à quatre (bhikkhu) ou plus, il commet un pācittiya à chaque ingestion.

Une telle nourriture ne peut être consommée seulement si : il s’agit d’une des sept exceptions (voir plus bas) ; le bhikkhu effectue un voyage en bateau ; un bhikkhu reçoit cette nourriture d’un autre bhikkhu ou de l’adepte d’une secte aux vues erronées ; il s’agit de nourriture habituellement offerte par la même personne ; il s’agit d’une offrande dont la date est établie dans une liste, la nourriture est offerte un jour de pleine, de nouvelle, de demi lune ou un jour qui suit l’un de ces jours.

La manière correcte et incorrecte de proposer ou demander de la nourriture

Si des dāyakā qui se rendent auprès de bhikkhu au nombre de quatre ou plus, invitent ces derniers pour leur offrir un repas en employant un langage approprié tel que : « Vénérables, veuillez accepter une invitation pour le repas », il s’agit d’une manière correcte. En outre, si des dāyakā emploient un langage inconvenant tel que : « Hé ! Venez bouffer chez moi ! », il s’agit d’une manière incorrecte. Il existe des mots dans le vocabulaire pali et de certaines langues asiatiques qui sont exclusivement employés à l’intention des bhikkhu. Imaginons que dans un pays où fleurit le saṃgha, pour dire « manger », on emploie le verbe « manger » à l’intention des laïcs et le verbe « se restaurer » à l’intention des bhikkhu. Dans ce cas, le verbe « manger » n’est pas impoli du tout pour les laïcs. Néanmoins, ce même terme devient grossier s’il est employé pour un bhikkhu. Il s’agira alors d’une manière incorrecte d’inviter des bhikkhu.

Un groupe de quatre bhikkhu (ou plus) s’adressent ainsi à des dāyakā : « Offrez-nous du riz à tous les quatre (ou plus) ! » Ou alors, ils formulent cette sollicitation en s’adressant chacun séparément aux mêmes dāyakā : « Offrez-moi du riz ! » Ensuite, ils vont accepter cette nourriture ensemble et la consommer. En acceptant et en mangeant, ils commettent le pācittiya 32.

L’essentiel est l’acceptation de la nourriture. Pour cette raison, quatre bhikkhu ou plus qui acceptent de la nourriture obtenue incorrectement mais séparément, l’un après l’autre (ou deux par deux, etc.) ne commettent pas cette faute en la mangeant.

Les sept exceptions

Il existe sept exceptions où un bhikkhu peut manger de la nourriture incorrectement acceptée à plusieurs sans commettre de faute :

  1. le bhikkhu est malade ou blessé de sorte qu’il n’est pas en mesure d’aller chercher sa nourriture lui-même ;
  2. le bhikkhu est en période de robe (recherche de tissu et confection de robe voir la nissaggiya 3) et les avantages du kathina ne sont pas obtenus ;
  3. le bhikkhu est en période de robe et les avantages du kathina sont obtenus ;
  4. les bhikkhu se réunissent en nombre pour se confectionner et teindre des robes ;
  5. le bhikkhu effectue (ou prévoit d’effectuer) un trajet équivalent au moins à une demi-journée de marche — soit entre cinq et six kilomètres ;
  6. les bhikkhu ne parviennent pas à obtenir de la nourriture en suffisance en faisant leur ronde dans un village ou dans une ville ;
  7. la personne qui offre cette nourriture employe un langage non approprié et est un bhikkhu, une bhikkhunī ou un sāmaṇera.

Les cinq sortes de nourritures

  1. les sept sortes de riz (à l’état de cuisson)
  2. toutes les sortes de gâteaux ou de pâtes faits à partir de « muyo » (variété de riz)
  3. farines et gâteaux ou pâtes, faits à partir des autres sortes de riz
  4. poissons (viandes des êtres vivant dans l’eau)
  5. viandes (viandes des êtres vivant sur la terre), légumes, fruits, céréales, œufs

Développement du pācittiya 32

pācittiya 33 (paramparabhojana)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait dans le royaume de Vesālī, des bhikkhu étaient invités tour à tour chez un dāyakā différent chaque jour.

Un pauvre qui était au service d’un riche, après avoir demandé auprès de ce dernier son salaire mensuel, s’était rendu auprès de Bouddha pour lui faire part d’une invitation : « Seigneur, veuillez accepter mon offre aux bhikkhu du saṃgha à venir manger mon riz demain. » Bouddha a répondu : « Les bhikkhu du saṃgha sont nombreux. » À ce moment, le pauvre a déclaré : « Seigneur, soyez nombreux. J’ai préparé des gâteaux de jujube, des préparations à base de sucre et de nombreux autres aliments et boissons. » Le Parfait a finalement accepté l’invitation.

Les bhikkhu ne voulant pas manger la nourriture du pauvre homme, ils sont partis faire leur ronde tôt le matin et ont pris un repas avant de se rendre chez le pauvre. Lorsque les habitants de la ville ont entendu que le pauvre allait offrir le repas aux grands disciples de Bouddha, ils ont envoyé des plats cuisinés et divers aliments solides en abondance à la maison du pauvre. Ce pauvre a lui aussi, tout comme il l’avait indiqué à Bouddha, préparé de la nourriture à profusion pour Bouddha et ses grands disciples. Ces derniers se sont alors rendus à la demeure du pauvre homme.

Au moment de verser de la nourriture dans les bols des bhikkhu, ceux-là ont dit : « N’en mettez qu’un peu ! N’en mettez qu’un peu ! » Le pauvre a alors déclaré : « J’ai préparé beaucoup de plats. Il y a largement suffisamment de nourriture pour vous combler. Mangez donc à votre faim, vénérables ! » Les bhikkhu ont ensuite expliqué au pauvre dāyakā : « Ce n’est pas parce que nous nous inquiétons de la quantité, dāyakā. Ce matin nous avons déjà mangé après avoir fait notre ronde. C’est pourquoi nous vous demandons de n’en mettre qu’un peu. »

Vexé et humilié, le pauvre dāyakā a critiqué : « Je suis capable d’offrir de la nourriture en suffisance, pourquoi est-ce que ces nobles bhikkhu ont-ils mangé à un autre endroit sans vouloir manger la nourriture que je leur offre ? » En entendant cela, Bouddha a définit une règle interdisant de manger la nourriture d’une autre personne après avoir été invité chez une première personne.

Une fois, un bhikkhu malade n’étant pas en mesure de se rendre à une invitation s’est privé de nourriture en refusant celle qui lui a été proposée. Bouddha a donc ajouté quelques exceptions à cette règle, selon lesquelles un bhikkhu ne commet pas la faute : De la même manière, en période de robe, en se confectionnant ou se teignant une robe, en raison de ce genre de travaux qui prend beaucoup de temps, un bhikkhu est autorisé à consommer la nourriture d’une autre personne après avoir été invité chez une première personne.

pācittiya 33 en pāḷi

« parampabhojane aññtra samayā pācittiyaṃ. tatthāyaṃ samayo, gilānasamayo cīvaradānasamayo cīvarakārasamayo, ayaṃ tattha samayo. »

Définition

Ne pas aller manger à un autre endroit après avoir déjà été invité quelque part. Si un bhikkhu qui est invité à un moment convenable pour un repas, sans manger à cette invitation (ou que très peu), mange ailleurs la nourriture d’une autre personne, il commet un pācittiya.

Seuls, les bhikkhu malades ou en période de robe (recherche de tissu et confection) sont autorisés à manger une autre nourriture après avoir été préliminairement invités à un repas.

À moins qu’il s’agisse de dates fixées, si un bhikkhu est invité à un repas par plusieurs personnes à des endroits différents, il doit d’abord se rendre à l’invitation que la première personne lui a donnée, ensuite à la seconde, et ainsi de suite.

Un bhikkhu qui n’est ni malade ni en période de robe et qui, sans aller ou sans remettre à plus tard une invitation à un repas, se rend à une autre invitation de repas reçue après la précédente, commet le pācittiya 33 à chaque ingestion (à moins d’avoir préalablement transmis la première invitation).

La manière de transmettre une invitation

Le bhikkhu qui, invité chez un premier dāyakā, puis chez un second, souhaite, pour une raison ou pour une autre, se rendre à l’invitation du second sans aller à celle du premier peut, pour être libre de faute, transmettre à un bhikkhu, à une bhikkhunī ou à un sāmaṇera cette première invitation. Pour cela, il se rend auprès du bhikkhu, de la bhikkhunī ou du sāmaṇera en lui disant — en pāḷi ou dans une autre langue :

« mahyaṃ bhattapaccāsaṃ tuhyaṃ dammi »

« Je vous remets l’invitation au repas chez le premier dāyakā qui m’a invité. »

Ensuite, le bhikkhu peut librement aller manger chez le dāyakā ayant formulé l’invitation en deuxième, sans commettre de faute, même si la personne ayant reçu la transmission de l’invitation n’y va pas. Toutefois, il est correct que le bhikkhu préalablement invité prévienne ou fasse prévenir le dāyakā chez qui il n’ira pas. S’il souhaite se rendre à une troisième invitation sans répondre à la seconde, il convient qu’il fasse de même pour cette seconde invitation.

pācittiya 34 (kāṇamātu)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, il était une ravissante jeune fille nommée Kāṇā. Sa mère portait le nom de Kāṇamātā. Kāṇamātā était dotée d’une grande foi et avait beaucoup de vénération pour les trois joyaux (Bouddha, le dhamma et le saṃgha). Un jour, Kāṇamātā a mariée sa fille Kāṇā avec un jeune homme habitant un petit village.

Une fois, Kāṇā était allée rendre visite à sa mère. Seul, son mari lui a envoyé un message lui demandant de vite rentrer. Avant que Kāṇā ne rentre, sa mère a pensé : « Si ma fille rentre les mains vides, sans cadeau, ce serait une honte ». Elle s’est alors mise à frire des gâteaux. Comme un bhikkhu s’était arrêté devant la maison lors de sa ronde, Kāṇamātā lui a offert les gâteaux qu’elle avait déjà cuit. D’autres bhikkhu sont également passés devant la maison, et puisque Kāṇamātā leur donnait à chacun des gâteaux, il a fini par ne plus en rester un seul. Ce qui a eu comme conséquence que la jeune Kāṇā n’a pu rentrer chez son mari ce jour-là.

Pour que Kāṇā rentre chez elle, son mari l’a fait informer une seconde fois. Pour que Kāṇā ait un cadeau à offrir à son mari, la mère a de nouveau fait frire des gâteaux qui, pour la même raison que la veille, ont été épuisés. Le jour suivant, Kāṇā n’ayant toujours pu rentrer, son mari a envoyé un message pour la troisième fois en indiquant : « Kāṇā, si tu ne rentres pas, je prendrai une autre femme ». Pour que Kāṇā rentre chez elle, sa mère a frit une fois de plus des gâteaux. Des bhikkhu étant venus faire leur ronde, Kāṇamātā a encore offert tous les gâteaux. Comme le temps passait, Kāṇā a reçu un message annonçant : « Le mari de Kāṇā a pris une autre femme ». En entendant cela, la jeune femme s’est mise à sangloter. En passant là à ce moment-là, Bouddha a délivré un enseignement à Kāṇā, ce qui a eu pour effet d’apaiser ses lamentations. Quand son mari a appris que Kāṇā était bouleversée et que Bouddha l’avait consolée en lui donnant un enseignement, épris de pitié, il a rappelé sa femme dans son village et l’a gardée.

Bouddha a établi le pācittiya 34 en raison de cette histoire et aussi d’une autre qui est survenue avant qu’il n’établisse ce pācittiya

Acceptation de nourriture au détriment de la ration alimentaire d’autrui

Dans la ville de Rājagaha, un dāyakā ariyā prévoyait de se rendre depuis Rājagaha jusqu’à un endroit situé à l’ouest avec des compagnons commerçants. Avant de partir, il avait préparé à manger afin d’avoir une ration alimentaire pour le voyage. À ce moment, des bhikkhu sont arrivés devant chez lui lors de leur ronde. En donnant les galettes qu’il avait faites à ces vénérables, le dāyakā a fini par épuiser le stock qu’il avait prévu pour son voyage. Il a alors dû reconstituer sa ration. Les commerçants ne voulant pas attendre plus longtemps sont partis sans le dāyakā. Ce dernier est donc parti après, une fois que son repas était prêt. Seul en chemin, il s’est fait agresser par des brigands. Les gens ont alors critiqué : « À cause des bhikkhu qui sont allés accepter de la nourriture sans modération, parti seul, ce dāyakā s’est fait assaillir par des bandits ». Pour cette raison, Bouddha a établi le pācittiya 34.

pācittiya 34 en pāḷi

« bhikkhuṃ paneva kulaṃ upagataṃ pūvehi vā mantehi vā abhihaṭṭhuṃ pavāreyya, ākaṅkhamānena bhikkhunā dvattipattapūrā paṭiggahetabbā. tato ce uttari paṭiggaṇheyya, pācittiyaṃ. dvattipattapūrapaṭaggahetabba. tato ce uttaripaṭiggahṇeyya, pācittiyaṃ. dvettipattapūrepaṭiggahetvā tato nīharitvā bhikkhūhi saddhiṃsaṃvibhajatadhabhabbaṃ ayaṃtattha sāmīci. »

Définition

Ne pas accepter plus que l’équivalent de trois bols de pâtisseries, si elles n’étaient pas originellement destinées aux bhikkhu. Un bhikkhu peut accepter jusqu’à deux ou trois bols de pâtisseries. Si un bhikkhu accepte des pâtisseries supplémentaires – même rongées par les souris – dans une maison où deux ou trois bols de pâtisseries ont déjà été offerts à des bhikkhu, il commet un pācittiya.

Remarque : dans ce contexte, le terme « pâtisserie » comprend toute alimentation faite à base de pâte (Pains, crêpes, gâteaux, etc.)

En sortant d’une maison après y avoir accepté un bol plein de pâtisseries, si un bhikkhu aperçoit un autre bhikkhu, il doit lui dire : « Je viens de recevoir un bol plein de pâtisseries ». En sortant de cette maison après y avoir accepté à son tour un bol plein, si ce second bhikkhu en aperçoit un troisième, il doit lui dire : « Un bhikkhu a déjà reçu un bol plein de pâtisseries et moi également ». En sortant de cette maison après y avoir accepté à son tour un bol plein de pâtisseries, si ce troisième bhikkhu en aperçoit un autre, il doit lui dire : « Deux bhikkhu et moi-même, avons chacun déjà reçu un bol plein de pâtisseries. N’en acceptez plus ».

Si le premier bhikkhu de la journée à passer devant une maison y reçoit l’équivalent de deux ou trois bols de pâtisseries d’un seul coup, il doit en informer les éventuels bhikkhu qui s’apprêteraient à passer devant cette maison.

Un bhikkhu qui aura reçu l’équivalent de plus d’un bol de pâtisseries ne pourra en garder qu’un pour lui et devra donner le reste aux autres bhikkhu. Aussi, le bhikkhu qui sera tenu de partager les pâtisseries reçues ne devra pas le faire avec les bhikkhu de son choix, mais avec ceux qui se trouveront le plus proche de la maison où ces rations supplémentaires auront été reçues. Le bhikkhu qui ne partage pas ce qui est dû, commet un dukkaṭa.

Toutefois, un bhikkhu qui a déjà reçu l’équivalent de trois bols de pâtisseries ne commet pas de faute s’il en accepte de nouveau, de la part d’un dāyakā qui en a en surplus et qui n’a plus de cadeaux à préparer.

pācittiya 35 (paṭhama pavāraṇā)

L’origine

Un brahmane offrait de la nourriture a des bhikkhu qu’il avait invité. Au bout d’un moment, il proposait encore du riz et des sauces aux bhikkhu. Après avoir clairement décliné cette offre de nourriture supplémentaire en déclarant : « Ça suffit, j’en ai assez », certains bhikkhu sont allé chez des amis et y ont de nouveau manger. Certains ont pris de la nourriture et de la boisson offertes par le brahmane pour aller les consommer à un autre endroit.

Lorsque ces bhikkhu sont repartis de chez ce brahmane, ce dernier a interpellé ses voisins en leur disant tout haut : « Je viens d’offrir à manger à d’éminents vénérables de manière à les satisfaire complètement ! Mes chers amis, puissiez-vous aussi les nourrir jusqu’à pleine satisfaction ! »

Les voisins ont alors répliqué : « Où est-ce que ces vénérables ont-il mangé jusqu’à pleine satisfaction ? Certains ont continué de manger en arrivant chez nous. D’autres sont partis en emportant de la nourriture (servie à table) ». En entendant cela, le brahmane a critiqué ces bhikkhu en s’interrogeant : « Pour quelle raison, après avoir pris leur repas chez moi, ont-ils continué de manger ailleurs ? Ne suis-je donc pas capable de les rassasier complètement ? »

Pour cette raison, le pācittiya 35 a été établie.

Après avoir eux-mêmes mangé, des bhikkhu ont demandé à emporter de la nourriture à l’intention de bhikkhu gilāna (malades). Ces bhikkhu malades n’ont pas été en mesure de manger autant que les autres l’ont supposé. Étant donné qu’il n’est pas convenable pour des bhikkhu ayant déjà pris leur repas de manger une fois supplémentaire, ils ont alors abandonné tous ces restes. En entendant des corbeaux manger bruyamment cette nourriture délaissée à la nature, Bouddha en a demandé la raison au Vénérable Ānandā. Une fois qu’il a été mis au courant, le Parfait a alors déclaré : « Les bhikkhu qui, déclinant, au terme d’un repas, une offre supplémentaire de nourriture en précisant : “Ça suffit, j’en ai assez”, sont autorisés, (après être sorti de cette invitation) à manger les restes d’un bhikkhu gilāna et même ceux d’un bhikkhu non malade (voir plus bas le détail). »

Ainsi, avec cette précision, il a établi ce pācittiya.

pācittiya 35 en pāḷi

« yo pana bhikkhu buttāvī pavārito anatirittaṃ khādanīyaṃ vā bojanīyaṃ vā khādeyya vā buñjeyya vā, pācittiaṃ. »

Définition

Ne plus manger une fois qu’on a quitté sa place, après avoir fait comprendre qu’on a fini son repas ou refusé de se faire resservir. Après avoir commencé à manger, si un bhikkhu ayant commis un pavārito – qui montre qu’il a fini de manger – continue de manger après s’être déplacé, il commet un pācittiya.

En prenant un repas, lorsque de la nourriture est de nouveau proposée, si un bhikkhu met ses mains en croix, fait un signe de la main pour manifester un refus, déclare : « J’en ai assez » ; « Ça suffit » ; « J’ai fini de manger », s’il manifeste de quelle manière que ce soit un refus d’être resservi, que ce soit par gestes ou à l’aide de la parole, il commet un pavārito (un refus d’être resservi).

Les caractéristiques du pavārito

  1. le bhikkhu est en train de manger au moins l’une des cinq sortes de nourritures
  2. une personne, bhikkhu ou pas, propose de servir, ou apporte – après le début du repas – auprès du bhikkhu l’une des cinq sortes de nourritures
  3. le bhikkhu mange l’une des cinq sortes de nourritures pendant qu’on lui en apporte et celle-ci compte aussi parmi l’une des cinq sortes de nourritures
  4. la personne apportant de la nourriture se situe à moins de deux coudées et demie – environ 120 centimètres – du bhikkhu
  5. le bhikkhu refuse de recevoir encore de la nourriture, soit à l’aide du corps (gestes), soit à l’aide de la parole

Aussitôt que ces cinq caractéristiques sont réunies, le bhikkhu commet un pavārito.

Développement du pācittiya 35

infos sur cette page

Origine : Textes en birman

Traducteur : Moine Dhamma Sāmi

Date : 2000

Mise à jour : 29 sept. 2005