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Les 92 pācittiya (6)
5e partie, acelaka
 

pācittiya 41 (acelaka)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait dans le royaume de Vesalī, au monastère de Mahāvuna, aux toits à étages richement décorés, des gâteaux en très grand nombre ont été offerts au saṃgha. Lorsque le Vénérable Ānandā a informé Bouddha de cela, ce dernier lui a recommandé de faire une distribution à l’intention des personnes démunies.

Lors de cette distribution qui s’effectuait à raison d’un gâteau par personne, le Vénérable Ānandā en a remis deux, collés l’un sur l’autre, pensant qu’il n’y en n’avait qu’un, à une paribbājaka. D’autres paribbājaka se trouvant à côté ont rouspété à ce moment-là : « Ce bhikkhu est votre futur mari ! » Cette affirmation étant fausse, la paribbājaka l’a clairement niée.

Le second et le troisième jour, la même erreur s’est produite : Le Vénérable Ānandā a distribué deux gâteaux, collés l’un sur l’autre, à la même paribbājaka. Cette fois-ci, les autres paribbājaka ont proclamé haut et fort que ce Vénérable était son amant, ce qu’elle a fermement rejeté.

De la même manière, en mélangeant du riz qu’il avait en trop avec du beurre, un bhikkhu l’a donné au takkatvana (ascète nu) Ājīvaka. En apercevant d’autres ascètes de sa secte, ce dernier leur a dit : « J’ai obtenu ça auprès des riches disciples à tête rasées du Vénérable Gotama (Bouddha). » En entendant ces paroles, des laïcs ayant l’habitude de soutenir le saṃgha, se sont rendus auprès de Bouddha pour lui déclarer : « Les êtres développant des vues erronées n’ont rien de mieux à faire que de ternir la réputation de Bouddha, du dhamma et du saṃgha. Les bhikkhu ne devraient pas leur remettre eux-mêmes de la nourriture et des boissons. » En raison de ce qui a poussé ces gens à lui dire cela, Bouddha a établi le pācittiya 41 en stipulant à l’intention des bhikkhu : « Qu’il s’agisse des ascètes nus takkatvana ou des paribbājaka, ne leur donnez pas vous-mêmes de la nourriture ou des boissons. »

pācittiya 41 en pāḷi

« yo pana bhikkhu acelakassa vā paribbājakassa vā pāribbājakāya vā sahatthā khādanīyaṃ vā bhojanīyaṃ vā dadeyya, pācittiaṃ. »

Définition

Ne pas donner de la nourriture aux ascètes nus et autres personnes soutenant des vues erronées. Si un bhikkhu donne, de ses propres mains, de la nourriture à de telles personnes, cela entraîne un pācittiya.

En donnant à ces êtres des produits qui ne sont pas de la nourriture (huile à enduire sur la peau, savon, etc.), un bhikkhu ne commet pas de faute. De la même manière, si un bhikkhu dépose devant un de ces êtres un pot contenant de la nourriture sans lui remettre en mains propres, en lui disant de prendre ce qu’il y a dedans, il ne commet pas de faute.

pācittiya 42 (uyyojana)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Upananda avait appelé son jeune disciple pour aller au village effectuer la ronde quotidienne. Alors qu’ils étaient partis, chacun son bol dans les bras, ne voulant plus de son compagnon, le Vénérable Upananda a dit à son disciple qu’il n’était pas convenable qu’il l’accompagne. Il l’a alors renvoyé au monastère. Comme le jeune bhikkhu n’avait plus le temps d’aller recevoir de la nourriture, il est resté la journée entière sans rien avoir à manger. Quand Bouddha a su cela, il a établi le pācittiya 42.

pācittiya 42 en pāḷi

« yo pana bhikkhu bhikkhuṃ “ehāvuso, gāmaṃ vā nigamaṃ vā piṇḍāya pavisissāmā” ti tassa dāpetvā vā adāpetvā vā uyyojeyya “gacchāvuso, na me tayā saddhiṃ kathā vā nisajjā vā phāsu hoti, ekakassa me kathā vā nisajjā vā phāsu hotī” ti etadeva paccayaṃ kāritvā anaññaṃ, pācittiaṃ. »

Définition

Durant la collecte de nourriture, ne pas rejeter un bhikkhu avec lequel on est parti faire cette ronde. Si un bhikkhu invite un autre bhikkhu venir faire la ronde de collecte de nourriture avec lui, et si, en cours de chemin, il le rejette sans autre raison que de ne plus vouloir de sa présence, (lui laissant ou non un peu de nourriture) en prétextant qu’il n’est pas convenable qu’ils fassent la ronde ensemble ou qu’il conviendrait mieux qu’il la fasse tout seul, dès que le bhikkhu rejeté franchit la distance depuis laquelle on ne plus voir ou plus entendre, il commet un pācittiya.

En revanche, dans les cas suivants, aucune faute n’est commise :

  • le village est trop petit pour que la nourriture puisse être collectée en suffisance pour deux bhikkhu ou plus (le plus ancien peut alors en envoyer vers d’autres villages) ;
  • il y a au monastère un bhikkhu gilāna ou un bhikkhu gardant le vihāra à qui il faut apporter à manger

pācittiya 43 (sabhojana)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Upananda était parti faire sa ronde. Il s’était rendu chez un ami qu’il connaissait du temps où il était lui-même encore laïc. En arrivant dans cette maison, il s’est assis sur le lit de cet ami et de sa femme. Après avoir présenté ses respects en se prosternant par trois reprises devant le bhikkhu, il a demandé à sa femme de lui remettre de la nourriture dans son bol. Une fois que la nourriture a été offerte, il a respectueusement invité le Vénérable à quitter les lieux.

Dépourvue de tout désir charnel à ce moment-là, la femme a demandé au bhikkhu de rester encore un peu. L’ami du Vénérable lui a alors demandé jusqu’à trois fois consécutives, de bien vouloir retourner à son monastère. Néanmoins, sa femme insistait chaque fois pour l’en empêcher. En sortant de sa maison, l’ami du Vénérable est allé raconter ce fait à d’autres bhikkhu. Outrés, ces derniers ont alors fermement critiqué et condamné cet acte. Comme Bouddha a été averti, il a établi le pācittiya 43.

pācittiya 43 en pāḷi

« yo pana bhikkhu sabhojane kule anupakhajja nisajjaṃ kappeyya, pācittiaṃ. »

Définition

Ne pas entrer dans une maison dans laquelle se troue un couple qui n’a pas achevé une relation sexuelle. Si un bhikkhu, entre dans une maison pendant qu’un homme et une femme sont présents dans la chambre à coucher (ou à l’endroit où ils dorment) et qu’ils n’ont pas terminé leur relation sexuelle, dès qu’il franchit le seuil de la maison, il commet un pācittiya. Par contre, si ce bhikkhu est accompagné au moins d’un autre bhikkhu en entrant dans la maison, il n’y a pas de faute.

pācittiya 44 (rahopaṭicchanna)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le Vénérable Upananda s’était rendu à la maison de son ami, où seule se trouvait sa femme. Il est resté seul avec elle, dans un endroit isolé des regards. En apprenant cela, mécontent, il a critiqué le Vénérable Upananda en lui faisant des reproches. Sachant cela, Bouddha a établi le pācittiya 44.

pācittiya 44 en pāḷi

« yo pana bhikkhu mātugāmena saddhiṃ raho paṭicchanne āsane nisajjaṃ kappeyya, pācittiaṃ. »

Définition

Ne pas rester seul avec une femme, dans un endroit isolé. Si un bhikkhu se trouve avec une femme – quel que soit l’âge, même bébé – dans un endroit isolé des regards, il commet un pācittiya.

Un bhikkhu est autorisé à parler à une femme uniquement si est présent – au minimum –, une autre personne bienséante, capable de comprendre les propos échangés. Autrement, il est tout au plus autorisé à lui enseigner six suites de mots du dhamma en pali (voir le pācittiya 7).

Voir le pācittiya suivant…

pācittiya 45 (rahonisajja)

L’origine

Le Vénérable Upananda est allé trouver la femme de son ami, et s’est assis avec elle, dans un endroit isolé du son. Cela a fortement déplu au mari, qui a vivement critiqué le Vénérable Upananda en demandant : « Pourquoi ce Vénérable s’assied-t-il auprès de ma femme ? » Mis au courant, Bouddha a établi le pācittiya 45.

pācittiya 45 en pāḷi

« yo pana bhikkhu mātugāmena saddhiṃ eko rayo nisajjaṃ kappeyya, pācittiaṃ. »

Définition

Ne pas s’asseoir près d’une femme dans un endroit isolé du son. Si un bhikkhu s’assoit près d’une femme, ne serait-ce qu’un instant, dans un endroit duquel on ne peut pas entendre ce qui peut être dit, il commet un pācittiya.

Si, dans un endroit isolé du son, un bhikkhu s’assoit près d’une femme croyant qu’il s’agit d’un homme, il commet le pācittiya 45. S’il s’assoit à côté d’un homme croyant qu’il s’agit d’une femme, il commet un dukkaṭa.

Si, dans un endroit isolé du son, un bhikkhu s’assoit près d’un homosexuel (ou transsexuel), d’un ogre femelle, d’un « peta » femelle ou d’un animal femelle – dont la taille peut laisser supposer la possibilité d’un coït –, il commet un dukkaṭa.

Si un bhikkhu est en communication téléphonique avec une femme et que personne ne peut entendre et comprendre ce qui est dit, il commet le pācittiya 45.

Voir aussi :

Les 2 aniyata

pācittiya 46 (cāritta)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Veḷuvana, dans le royaume de Rājagaha, un dāyakā avait invité le Vénérable Upananda et d’autres bhikkhu. Alors que le moment du repas approchait, avant même d’arriver à la maison du dāyakā, le Vénérable Upananda s’est rendu dans d’autres maisons. À l’heure du repas, les autres bhikkhu ont manifesté leur souhait commencer à manger. En précisant que le Vénérable Upananda était le principal invité, le dāyakā leur a répondu qu’il souhaitait l’attendre avant de servir. Comme midi approchait, les bhikkhu ont demandé à trois reprises de débuter le repas, en vain. Le Vénérable Upananda étant arrivé peu avant midi, les autres bhikkhu ont du se restaurer hâtivement, l’esprit quelque peu tendu.

Une autre fois, un dāyakā du Vénérable Upananda a fait envoyer des gâteaux au monastère de Veḷuvana. Le coursier a indiqué : « Je suis chargé d’offrir ces gâteaux au saṃgha une fois que je les aurai présentés au Vénérable Upananda. » Comme Bouddha avait interdit d’aller en visite dans les maisons avant l’heure du repas, le Vénérable Upananda s’était rendu au village après avoir mangé. Quand il est rentré au monastère, midi était passé. Comme le coursier a du repartir avec les gâteaux, aucun bhikkhu n’a pu en manger. Après que le saṃgha ait réprimandé le Vénérable Upananda, Bouddha a établi le pācittiya 46.

pācittiya 46 en pāḷi

« yo pana bhikkhu nimantito sabhatto samāno santaṃ bhikkhuṃ anāpucchā purebhattaṃ vā pacchābhattaṃ vā kulesu cārittaṃ āpajjeyya aññatra samayā, pācittiaṃ samayo, cīvaradānasamayo cīvarakārasamayo, ayaṃ tattha samayo. »

Définition

Ne pas visiter de maisons après ou avant d’avoir commencé le repas chez un dāyakā. Une fois qu’il est convenu qu’un bhikkhu mange quelque part, s’il se rend en visite dans une autre maison avant ou après avoir commencé le repas, dès qu’il arrive dans cette autre maison, il commet un pācittiya.

En informant un autre bhikkhu – présent à ce repas –, il peut, en cas de raison importante, ou pour recevoir une robe en offrande ou s’en faire coudre une, se rendre dans une autre maison.

Il y a deux exceptions pour lesquelles un bhikkhu est autorisé à se rendre dans une maison avant ou après l’heure du repas, alors qu’il est déjà invité ailleurs :

  • il a une raison importante pour s’y rendre et il en informe un bhikkhu en mesure de prévenir les autres bhikkhu invités (ou le dāyakā qui invite)
  • un dāyakā souhaite lui offrir ou lui coudre une robe, et nous sommes en « période de robe » (cette période commence depuis le premier jour suivant le jour de la pleine lune d’octobre ; si les avantages du kathina ne sont pas obtenus, elle dure jusqu’au jour de la pleine lune de novembre, si ces avantages sont obtenus, elle dure jusqu’au jour de la pleine lune de mars)

pācittiya 47 (mahānāma)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Nigrodhāruna, dans le Rājagaha, royaume du Sakka, le fameux roi Sākīvaṇka est venu lui rendre visite. Il a donné l’invitation suivante, en s’adressant au Parfait : « J’invite tous les membres du saṃgha à me demander les médicaments (ou autres produits médicinaux) dont ils ont besoin, pour une durée de quatre mois. » Bouddha a accepté cette invitation. Informés de cela, les bhikkhu se sont mis à demander et redemander des médicaments en très grand nombre, sans compter et sans même finir leur propre stock. Ils en sollicitaient sans modération, tant et si bien que le roi s’est trouvé obligé de prolonger son invitation de quatre mois supplémentaires. Après ces quatre mois supplémentaires, certains bhikkhu se permettaient encore de lui demander des médicaments et produits médicinaux, ils étaient d’ailleurs prêts à lui en demander à vie.

À ce moment-là, le roi Sākīvaṇka apercevant un groupe de six bhikkhu qui portait la robe de manière très négligée, leur a fait remarquer : « Pour être un bhikkhu vénérable, un vrai bhikkhu digne de ce nom, vous devriez soigner votre façon de porter la robe. » Vexés, ils ont alors cherché à mettre le roi dans l’embarras. Ils lui ont formulé la demande de beurre, pour une quantité correspondant à une unité de mesure employée à l’époque dans cette région du monde, équivalant environ à 9,6 litres. Le roi Sākīvaṇka a alors dit : « Veuillez attendre au moins un jour. Lorsque les paysans iront récupérer le beurre auprès des vaches, ils en ramèneront beaucoup demain. » Les bhikkhu se montrant insatisfaits, le roi indiquait de nouveau ce qu’il venait de dire en l’annonçant jusqu’à trois fois. Malgré tout, les six bhikkhu ont rétorqué : « Les dāyakā proposent respectueusement sans vouloir offrir. Ils disent tout le temps d’attendre l’offrande, finalement ils n’offrent rien. » Le roi Sākīvaṇka a ouvertement critiqué ces six bhikkhu. En prenant connaissance de ce fait, Bouddha a aussitôt établi le pācittiya 47.

pācittiya 47 en pāḷi

« agilānena bhikkhunā catumāsappaccayapavāraṇā sāditabbā aññatra punapavāraṇāya, aññatra niccapavāraṇāya. tato ce uttari sādiyeyya. pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas demander des produits médicinaux au-delà de la limite quantitative ou de temps fixée par le donateur. Hormis le cas d’une invitation renouvelée ou permanente, si un bhikkhu en bonne santé bénéficie de médicaments (ou produits médicinaux), et s’il sollicite au-delà de la durée fixée d’une invitation proposée au saṃgha (ou à lui-même), ou au-delà de la quantité convenue par le dāyakā ayant formulé l’invitation, il commet un pācittiya.

Il convient qu’un bhikkhu demande des médicament ou des produits médicinaux, à un dāyakā qui le lui a proposé, seulement s’il a des problèmes de santé.

Il y a deux sortes d’invitations à demander des produits médicinaux :

  • invitation en fixant une limite de quantité de produits médicinaux ;
  • invitation en fixant une limite de durée de validité

Un bhikkhu qui accepte un médicament qu’il a demandé en plus de la limite quantitative fixée ou au-delà de la limite de temps fixée, commet le pācittiya 47. Une période fixée prend fin dès le coucher de soleil du dernier jour (le premier jour étant celui de l’invitation).

Si un dāyakā offre une invitation à lui demander des produits médicinaux en cas de besoin sans préciser de durée, un bhikkhu a jusqu’à quatre mois pour lui en demander. Lorsqu’il s’agit d’une invitation personnelle, il n’est pas nécessaire de fixer une limite quantitative.

Cette règle ne concerne que les produits médicinaux. Lorsqu’un dāyakā en formule l’invitation, un objet des trois autres nécessités – vestimentaire, immobilière ou alimentaire – peut être demandé sans limite dans la durée – sauf indication contraire du dāyakā. Néanmoins, il faut respecter les quantités maximales imposées par les règles correspondantes (nissaggiya 5 à 9, 22 et 26 à 28 pour les robes ; saṃghādisesa 7 pour le logement ; pācittiya 31 à 35 et 39, pāṭidesanīya 1, 3 et 4 pour la nourriture).

Lorsqu’un dāyakā invite un bhikkhu lui demander ses besoins, ce dernier n’est pas autorisé à lui demander autre chose qu’un objet des quatre nécessités : vêtements (robes, couvertures, etc.) ; nourriture (bol, aliments, boissons, etc.) ; logement (cabane, monastère, etc.) ; hygiène (médicaments, savon, etc.) Éventuellement, il peut lui demander d’autres nécessités dont il a besoin pour mener à bien sa pratique, ses études, ses enseignements (coussin, livres, matériel d’écriture, etc.)

pācittiya 48 (uyyutta)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu est allé scruter le roi Kosala partir au combat avec son armée. Voyant ces bhikkhu, le roi et d’autres citoyens les ont critiqué. Ainsi, Bouddha a établi le pācittiya 48.

pācittiya 48 en pāḷi

« yo pana bhikkhu uyyuttaṃ senaṃ dassanāya gaccheyya aññatra tathārūpappaccayā, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas contempler une armée qui part au combat. Si, sans y être contraint, un bhikkhu se déplace volontairement pour aller contempler une armée présentant les « 4 caractéristiques guerrières » (cf. ci-dessous) sortir de la ville ou du village pour aller combattre ou revenir de combat, il commet un pācittiya.

Autrefois, lorsque les troupes armées revenaient du combat en entrant dans la ville, elles se présentaient sous la forme de « 4 caractéristiques guerrières » :

  • des éléphants avec pour chacun d’entre eux, quatre personnes qui le montent et huit personnes aux côtés de ses pieds, ce qui fait douze personnes par éléphant ;
  • des chevaux avec pour chacun d’entre eux, une personne qui le monte et deux personnes aux côtés de ses pieds, ce qui fait trois personnes par cheval ;
  • des chars avec pour chacun d’entre eux, un conducteur, un soldat et deux hommes pour surveiller les roues, ce qui fait quatre personnes par char ;
  • des groupes d’archers au sol, au nombre de quatre

Si ces quatre caractéristiques guerrières sont présentes lorsque le bhikkhu s’approche pour les contempler, il commet le pācittiya 48. Autrement, il commet un dukkaṭa pour chacune de ces caractéristiques guerrières observées.

Par contre, si un bhikkhu regarde une troupe armée qui arrive près de l’endroit où il se trouve, ou si en voyageant, il croise – par coïncidence – une troupe armée, il ne commet pas de faute.

En allant rendre visite à un parent malade ou blessé qui se trouve au sein d’un groupe armé, un bhikkhu ne commet pas de faute non plus.

pācittiya 49 (senāvāsa)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu avait passé plus de trois jours dans un camp militaire. Bouddha ayant entendu des gens critiquer ce fait, il a établi le pācittiya 49.

pācittiya 49 en pāḷi

« siyā ca tassa bhikkhuno kocideva paccayo senaṃ gamanāya, dirattatirattaṃ tena bhikkhunā senāya vasitabbaṃ, tato ce uttari vaseyya, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas dormir au sein d’une troupe armée plus de trois nuits consécutives. Si pour quelque raison que ce soit, un bhikkhu passe volontairement plus de deux ou trois nuits d’affilée auprès d’une troupe armée, il commet un pācittiya.

Un bhikkhu peut rester tout au plus trois jours de suite au sein d’un camp militaire. S’il ne quitte pas cet endroit, il commet le pācittiya 49 dès le coucher de soleil du troisième jour. S’il y reste deux nuits, passe la suivante en dehors d’un camp militaire, et retourne passer deux autres nuits dans ce camp ou dans un autre, il ne commet pas de faute.

De la même façon, un bhikkhu ne commet pas de faute en demeurant plus de trois jours au sein d’une troupe militaire s’il s’occupe d’un proche malade ou blessé qui s’y trouve, s’il est lui-même malade ou blessé, ou si le quartier est encerclé par des ennemis.

pācittiya 50 (uyyodhika)

L’origine

Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu passait deux à trois nuits en compagnie d’une troupe armée. Ces bhikkhu assistaient à des exercices militaires auxquels s’entraînaient des soldats. Ils les regardaient défiler sous les ordres des chefs militaires, et déployer leurs attirails présentés en accord avec les « quatre caractéristiques guerrières ». Les gens demandaient alors ironiquement à ces six bhikkhu : « Dites-nous Vénérables, vous avez gagné la guerre ? Vous avez obtenu combien de rations alimentaires et quelle solde militaire ? » Sachant cela, Bouddha a établi le pācittiya 50.

pācittiya 50 en pāḷi

« dirattatirattaṃ ce bhikkhu senāya vasamāno uyyodhikaṃ vā balaggaṃ vā senābyūhaṃ vā anīkakassanaṃ vā gaccheyya, pācittiyaṃ. »

Définition

Ne pas assister à des activités militaires. Si un bhikkhu assiste à un rassemblement militaire, à une revue, à un défilé, ou un exercice où sont présentés des éléphants, des chevaux ou d’autres troupes en armes, il commet un pācittiya.

Si un bhikkhu assiste à de telles activités depuis derrière un mur, si c’est la troupe armée qui se déplace vers lui ; s’il la croise alors qu’il voyage ; ou s’il s’approche d’elle pour fuir un danger, il ne commet pas de faute

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infos sur cette page

Origine : Textes en birman

Traducteur : Moine Dhamma Sāmi

Date : 2000

Mise à jour : 19 juin 2005