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Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le roi Kosala s’est rendu dans son parc. Il apercevait au loin le Parfait, qui demeurait assis sous un arbre de ce parc. À ce moment-là, un upāsakā (laïc sympathisant du dhamma) s’approchait de Bouddha et s’installait près de lui. Toujours en retrait, voyant cet « upāsakā », le roi s’est mis à penser : « S’il aborde Bouddha, c’est qu’il ne peut pas être un mauvais personnage. » Il a ensuite poursuivi son chemin jusqu’à rejoindre le Parfait.
En apercevant le roi arriver et rester debout, l’upāsakā inquiet de se risquer à lui témoigner plus de respect qu’envers Bouddha en se levant, a demeuré assis. Sachant que le roi Kosala est quelque peu vexé par cela, Bouddha lui dit : « Cet upāsakā est très cultivé, il connaît le tipiṭaka par cœur. C’est un anāgāmi. » En entendant cela, le roi est légèrement moins froissé.
Quelques temps après cette rencontre, le roi Kosala remarquait quelqu’un arriver à son palais. Il s’agissait de l’upāsakā ; il se déplaçait sur la plate forme du château, pieds chaussés et tenant une ombrelle ouverte. Restant à un étage supérieur de sa demeure royale, le roi l’a fait appeler. En s’approchant, l’upāsakā retirait ses escarpins, pliait son parapluie, se prosternait devant le roi avant de s’asseoir. Cela fait, il a engagé la conversation :
— « Je constate de nombreuses fautes chez les personnes habitant votre palais. »
— « Vous m’avez l’air de faire preuve d’une excellente conduite. Je voudrais que donniez des enseignements au habitants du palais. »
— « Ce que je sais, je l’ai appris des bhikkhu. Il serait préférable que vous fassiez appel à des bhikkhu pour cela. »
Le roi acquiesçait la suggestion de l’upāsakā et le laissait repartir. Ensuite, en sollicitant à Bouddha la visite d’un bhikkhu pour donner des enseignements à l’intention des habitants du palais, c’est le Vénérable Ānandā qui a été choisi pour cela. Un jour, alors que le roi Kosala s’amusait avec la reine Mallikā dans la chambre à coucher, le Vénérable Ānandā est apparu. En le voyant, la reine s’est brusquement levée, ce qui a eu pour effet de faire tomber le splendide lonji qu’elle portait. Apercevant cela, le Vénérable Ānandā a aussitôt fait demi-tour.
Quand Bouddha a su cela, il a indiqué : « Il ne faut pas entrer dans la chambre royale du palais sans avertir à l’avance de sa venue. » Ensuite, il a é établi le pācittiya 83.
« yo pana bhikkhu rañeñā khattiyassa muddhābhisittassa anikkhantarājake aniggataratanake pubbe appaṭisaṃvidito indakhīlaṃ atikkāmeyya, pācittiyaṃ. »
Ne pas pénétrer dans la chambre du roi sans prévenir de sa venue. Si, sans avoir préalablement prévenu de sa venue, un bhikkhu franchi la porte de la chambre à coucher dans laquelle se trouvent un roi dont le sang est issu de famille royale, et une reine, même si le mur est remplacé par un rideau, il commet un pācittiya.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un bhikkhu se lavait dans le fleuve Aciravatī. Un brahmane qui venait également se laver, avait laissé un sac de cinq cents devises sur le sol, avant d’entrer dans l’eau. Ayant fini son bain, il est reparti en oubliant son argent. S’apercevant de cela, le bhikkhu l’a ramassé et rangé de côté. Réalisant son oubli, le brahmane est revenu peu de temps après. Voyant le bhikkhu, après lui avoir demandé : « N’avez-vous pas vu un sac d’argent ? », il s’est fait remettre son bien par le bhikkhu. De ce temps-là, quand des gens perdaient de l’argent, il était coutume de récompenser celui qui le retrouvait à raison de cinq devises pour cent. Non désireux de lui remettre cette rétribution, le brahmane a dit au bhikkhu : « Il n’y avait pas cinq cents devises, mais mille ! » Ce qui a rendu très mal à l’aise le bhikkhu.
De retour à son monastère, il a raconté cette histoire à d’autres bhikkhu, qui, en se mettant tous en cercle autour de lui, lui ont reproché : « Pour raison avez-vous donc ramassé ce sac d’argent ? » En prenant connaissance de cela, Bouddha a réprimandé ce bhikkhu et établi cette règle.
Après que cette ait été établie, une grande fête était organisée dans un parc de la ville de Sāvatthi. Une dāyīkā nommée Visākhā désirait rendre visite à Bouddha. Pour ce faire, une fois arrivée au monastère, elle a retiré ses nombreux bijoux en les confiant à l’une de ses servantes. Ensuite, elle a pu s’approcher du Parfait. En repartant, elle a remis ses bijoux, mais en a oublié quelques-uns. En les voyant, des bhikkhu sont allés voir Bouddha afin de lui demander quelle était la meilleure chose à faire. Il a alors ajouté une précision à cette règle en disant : « On peut ramasser et ranger de côté tout or, argent et autres objets de valeur trouvés à l’intérieur de l’enceinte du monastère. »
Après cette nouvelle précision de la règle, des bhikkhu se sont rendus dans un petit village de la région de Kāsi. Lorsque ces bhikkhu sont arrivés, Le richissime Anāthamiṇa, habitant de ce village, a assigné un homme de confiance pour prendre en charge leur nourriture. Une fois l’homme riche parti à ses affaires, l’homme de confiance a offert le repas aux bhikkhu. En les servant, il a retiré sa bague. Après que tous les bhikkhu aient été convenablement servis, l’homme leur a indiqué : « Vénérables, terminez tranquillement votre repas avant de repartir. En ce qui me concerne, je dois aller travailler maintenant. » En quittant la maison, il a oublié sa bague. les bhikkhu sont restés jusqu’au retour de son propriétaire.
En la voyant la bague, les bhikkhu se sont dit : « Si nous partons, cette bague va être perdue. » N’osant pas la toucher, ils sont ainsi restés jusqu’au retour des dāyakā, pouvant alors leur expliquer la raison de leur attente, avant de pouvoir enfin retourner au monastère.
Quand Bouddha a été informé de cette histoire, il a spécifié pour compléter cette règle : « On peut ramasser de l’or, de l’argent ou d’autres objets de valeur situés en dehors de l’enceinte du monastère si l’on se trouve dans un endroit où l’on est logé, ou l’on est invité, où l’on mange, dans une maison, dans une auberge, etc. En dehors de tels endroits, il ne faut pas les ramasser. »
« yo pana bhikkhu ratanaṃ vā ratanasammataṃ vā aññatra ajjhārāmā vā ajjāvasathā vā uggaṇheyya vā uggaṇhepeyya vā, pācittiyaṃ. rathanaṃ vā pana bhikkhunā ratanasammataṃ vā ajjhārāme vā ajjhāsavathe vā uggahetvā vā uggahāpetvā vā nikkhipitabbaṃ “yassa bhavissati, so harissatī” ti, ayaṃ tattha sāmīci. »
Ne pas ramasser et ranger un objet précieux en dehors d’un monastère ou de l’endroit où l’on demeure. Si un bhikkhu ramasse lui-même ou fait ramasser un objet de valeur ou quelque chose considéré comme tel, dans un lieu situé en dehors de l’endroit où il loge, il commet un pācittiya.
En ramassant un objet de valeur ou quelque chose considéré comme tel, dans l’enceinte d’un monastère, ou tout autre endroit dans lequel il loge, un bhikkhu doit le faire uniquement dans le but de permettre à son propriétaire de le retrouver facilement.
Un bhikkhu a le devoir de ramasser ou de faire ramasser un objet de valeur égaré dans le lieu où il demeure. S’il manque à ce devoir, il commet un dukkaṭa, sauf s’il n’a pas vu l’objet. Un bhikkhu est autorisé à ramasser un objet de valeur égaré et à le mettre de côté, seulement avec l’intention de permettre à son propriétaire de venir le récupérer. Si un bhikkhu met un objet de valeur de côté parce qu’on le lui demande ou pour rendre un service de consigne, il commet le pācittiya 84.
Qu’il le prenne dans la main ou non, si un bhikkhu ramasse ou garde un objet de valeur en dehors de son monastère, ne serait-ce qu’une possession de sa propre mère, il commet le pācittiya 84. En ramassant un objet utile (mais non de valeur) appartenant à un proche, quel que soit l’endroit, un bhikkhu ne commet pas de faute.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, un groupe de six bhikkhu avait quitté le monastère après midi dans prévenir qui que ce soit. Ces bhikkhu s’étaient rendu à une fête, où ils s’adonnaient à des discours futiles. Voyant cela, des gens les ont critiqué et sont allés le rapporter à Bouddha, qui a établi le pācittiya 85 pour que cela ne se reproduise plus.
Après cela, de nombreux bhikkhu se rendaient à Sāvatthi. Dans l’après-midi, ils arrivaient près d’un village. Bien que des gens leur proposaient d’entrer dans le village, les bhikkhu sont restés en dehors. À cause de cela, ils se sont fait détroussés par des bandits. Apprenant cela, Bouddha a précisé : « Les bhikkhu sont autorisés à se demander mutuellement l’accord pour pénétrer dans un village. »
Un jour ultérieur à cette précision, un bhikkhu qui se rendait à Sāvatthi, arrivait près d’un village, dans l’après-midi. Des gens lui ont proposé de venir y faire une pause. Étant donné qu’il n’y avait pas d’autre bhikkhu permettant de lui demander son accord, il a du rester en dehors de ce village. Ainsi, ce bhikkhu a aussi été victime de vol par des bandits. Quand Bouddha l’a su, il a ajouté à nouveau : « Si un bhikkhu est tout seul, il peut entrer dans un village sans avoir à demander l’accord à un autre bhikkhu. »
Après cette nouvelle précision, lors d’une après-midi, un bhikkhu s’était fait mordre par un serpent. N’ayant pas obtenu l’accord d’un autre bhikkhu situé proche de lui, il n’a pu se rendre en urgence au village situé tout près. Apprenant cela, Bouddha a une fois de plus ajouté cette précision : « Pour un cas urgent, un bhikkhu est autorisé à regagner un village, même s’il n’a pas l’accord d’un autre bhikkhu situé dans les alentours. »
« yo pana bhikkhu santaṃ bhikkhuṃ anāpucchā vikāle gāmaṃ paviseyya aññatra tathārūpā accāyikā karaṇīyā, pācittiyaṃ. »
Ne pas entrer dans une ville ou un village après midi, sans avoir demandé l’approbation d’un autre bhikkhu. Sans qu’il s’agisse d’une affaire urgente, sans qu’un autre bhikkhu situé aux alentours donne son accord, si un bhikkhu entre après midi (et avant l’aube) dans un village, il commet un pācittiya.
Pour échapper à un danger, pour se rendre dans un monastère, pour emprunter un raccourci lui permettant de rentrer dans son vihāra, un bhikkhu ne commet pas de pācittiya en entrant dans une ville ou dans un village après que midi soit passé et sans qu’un autre bhikkhu n’ait donné son accord.
S’il n’y a pas d’urgence, pour qu’un bhikkhu puisse entrer dans une ville ou un village, il est tenu de demander l’accord auprès d’un autre bhikkhu, en pali ou à l’aide d’une autre langue :
« vikāle gāmappavesanaṃ āpucchāmi. »
« Je demande votre approbation pour entrer au village (en ville) après midi. »
Si ce bhikkhu consent, l’autre peut aller dans le village ou la ville. Si, après midi, deux bhikkhu souhaitent se rendre ensemble dans un village, ils peuvent y pénétrer si, préalablement, ils se demandent mutuellement leur approbation.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Nigrodhāruna, dans le royaume de Kapilavatu, en Sakka, un artisan de l’ivoire a invité les bhikkhu a lui demander leurs besoins en boîtes à aiguilles. Ces derniers lui en demandaient en très grand nombre. Ceux qui avait une petite boîte demandaient une grande boîte et ceux qui en avaient une grande en demandaient une petite. Comme l’artisan s’efforçait de faire toutes les boîtes que les bhikkhu demandaient, il ne parvenait plus à subvenir aux besoins de sa famille. Les conditions de vie de tous membres de cette famille étaient devenues très précaires. Voyant cela, les gens ont proféré de nombreuses critiques. Averti, Bouddha a fermement réprimandé les bhikkhu concernés avant d’établir le pācittiya 86.
« yo pana bhikkhu aṭṭhimayaṃ vā dantamayaṃ vā visāṇamayaṃ vā sūcigharaṃ kārāpeyya, bhedanakaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas fabriquer ni se faire fabriquer une boîte à aiguilles en ivoire, en os ou en corne. Si un bhikkhu fait faire une telle boîte à aiguilles, il doit la casser, et il commet un pācittiya.
Un bhikkhu ne doit pas faire lui-même, ni faire faire par quelqu’un d’autre, ni accepter, une boîte à aiguilles en os, en ivoire ou en corne. Sinon, dès lors qu’il le fait ou le fait faire, il commet un dukkaṭa. Dès qu’il obtient cette boîte finie (soit par lui-même, soit par la personne auprès de laquelle le travail a été sollicité), il commet le pācittiya 86. Ce pācittiya est appelé un « pācittiya exigeant destruction », car l’objet acquis doit être détruit et jeté avant la purification de la faute à l’aide du desanā.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, le prince Sākīva a rejoint la communauté du saṃgha, en devenant ainsi le Vénérable Upananda. Ce Vénérable dormait dans un lit très haut. Un jour, alors que Bouddha effectuait une ronde des monastères afin de voir si tout était en ordre, il arrivait au monastère ou demeurait le Vénérable Upananda. En apercevant le Parfait, le Vénérable Upananda l’a invité à prendre place sur son lit. Bouddha a aussitôt fait demi tour et s’en est retourné à son monastère. Il a dit aux bhikkhu : « Le Vénérable Upananda jouit d’un lit très noble. En faisant ainsi, il ne lui sera pas possible de progresser sur la voie et de réaliser nibbāna. » En interdisant aux bhikkhu de dormir sur des haut lits, il a établi le pācittiya 87.
« navaṃ pana bhikkhunā mañcaṃ vā pīṭhaṃ vā kārayamānena aṭṭhaṅgulapādakaṃ kāretabbaṃ sugataṅgulena aññtra heṭṭhimāya aḍḍaniyā, taṃ atikkāmayato chedanakaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas fabriquer – se faire fabriquer – ni utiliser un lit ou une banquette d’une hauteur de plus de 65 centimètres. Un bhikkhu ne doit pas fabriquer ou se faire fabriquer un lit dont les pieds, dépassent une hauteur, de huit largeurs de main (sans tenir compte de la planche). Sinon, il doit couper (scier) les pieds à la bonne mesure et commet un pācittiya.
Un bhikkhu ne doit pas fabriquer ni faire fabriquer un lit dont les pieds dépassent une hauteur de huit largeurs de main. En dépassant cette hauteur, un bhikkhu commet le pācittiya 87. Ce pācittiya est appelé un « pācittiya exigeant coupure de ce qui dépasse », car le meuble trop haut doit être coupé à hauteur convenable avant la purification de la faute à l’aide du desanā.
En mesurant la hauteur du lit ou de la chaise, l’épaisseur de la planche n’est pas prise en compte. Si un bhikkhu se fait offrir un lit dont les pieds sont trop hauts, avant de l’utiliser, il doit les couper ou enfoncer un peu le lit dans la terre pour que les pieds aient une hauteur autorisée. Ainsi, il ne commet pas de faute.
Remarque : cette règle correspond en partie au neuvième des dix préceptes.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, six bhikkhu avaient paré des lits, des chaises et des tabourets à l’aide de tissus qu’ils avaient rembourré de coton et de kapok. Les gens qui venaient en visite au monastère, en voyant ces lits, chaises et tabourets, se sont mis à critiquer les bhikkhu en se demandant : « Pourquoi donc est-ce que les bhikkhu jouissent-ils de meubles plaisants et confortables, parés de tissus rembourrés de coton et de kapok, comme s’ils étaient des laïcs ? » Averti par un bhikkhu de ces critiques défavorables, Bouddha a établi le pācittiya 88.
« yo pana bhikkhu mañcaṃ vā pīṭhaṃ vā tūlonaddhaṃ kārāpeyya, uddālanakaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas utiliser de matelas, coussins ou tissus remplis de coton ou de kapok. Si un bhikkhu rempli ou se fait remplir du tissu à l’aide de kapok (ou de coton), pour recouvrir un lit ou tout autre planche ou meuble sur lequel on se couche ou on s’assoit, il doit retirer ce kapok et commet un pācittiya.
Le coton ou le kapok contenu dans le tissu recouvrant la planche ou le meuble (lit, chaise, tabouret, etc.) doit être vidé complètement avant la purification de la faute à l’aide du desanā. Les bhikkhu non malades – non gilāna – sont tenus de ne pas s’asseoir ni s’allonger sur un meuble, un matelas ou un tissu, qui est rembourré de kapok ou d’autre chose le rendant confortable.
Remarque : cette règle correspond en partie au neuvième des dix préceptes.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, des bhikkhu avaient pris un bon repas agrémenté d’aliments supérieurs tel que du beurre et de l’huile. Le soir, s’étant couchés sans le moindre entraînement à l’attention, plongés dans les rêves, ils ont souillé de sperme leurs places de couchage.
Alors que Bouddha faisait un tour des monastères, accompagné du Vénérable Ānandā, il a constaté les places de couchage malpropres, tâchées par les bhikkhu durant la nuit. De ce fait, il a autorisé les bhikkhu a utiliser une pièce de tissu (nisīdana) pour la placer soit sur son propre corps, soit sur sa robe, soit sur sa place de couchage, afin de protéger d’éventuelles salissures.
Après cela, les six bhikkhu ont utilisé un nisīdana d’une surface excessivement grande. Lorsqu’ils les mettaient sur une chaise ou un tabouret, ces nisīdana dépassaient et traînaient sur le sol. Voyant cela, d’autres bhikkhu les ont vivement critiqué. Quand Bouddha a été mis au courant, il a établi le pācittiya 89 en déclarant : « Il faut utiliser des nisīdana d’une surface ayant deux empans de longueur et d’un empan et demi de largeur, en se basant sur ma main pour la mesure des empans. »
Une autre fois, le Vénérable Udāyī, qui était de forte corpulence, était assis juste devant Bouddha sur son nisīdana. Comme il dépassait de ce nisīdana, il tentait vainement de le tirer. Voyant cela, Bouddha a complété le pācittiya 89 en précisant : « Il est autorisé de prolonger son nisīdana d’un empan en fixant une frange au bord. »
« nisīdanaṃ pana bhikkhunā kārayamānena pamāṇikaṃ kāretabbaṃ, tatrikaṃ pamāṇaṃ, dīghaso dve vidatthiyo sugatavidatthiyā, tiriyaṃ diyaḍḍhaṃ, dasā vidatthi, taṃ atikkāmayato chedanakaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas utiliser un tissu de sol de plus de 2,20 mètres sur 1,72 mètre et ayant une frange de plus de 1,15 mètre de large. Le nissīdana que se confectionne un bhikkhu doit avoir une longueur de quatre coudées et un empan, une largeur de trois coudées et neuf phalanges, et une frange, fixé à un bord, de deux coudées et six phalanges. Le bhikkhu qui obtient un nissīdana dont la taille dépasse ces mesures autorisées commet le pācittiya 89 et doit découper le tissu en trop avant la purification de la faute à l’aide du desanā.
Le nissīdana était initialement employé pour se protéger d’éventuelles émissions involontaires de sperme durant la nuit. Il servait aussi de serviette lors des repas, en retournant un bord sur ses jambes, pour se protéger des éventuelles chutes de nourriture. Son autre fonction – celle qui est principalement utilisée de nos jours – est celle d’un tapis destiné à s’asseoir par terre ou sur quoi que ce soit susceptible d’être salissant. Pour cette raison, un bhikkhu devrait constamment l’avoir sur l’épaule dès qu’il sort de son logement.
Remarque : de nos jours, les nissīdana n’ont plus de frange et leur taille excède rarement 70 ou 80 centimètres de côté.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, Le précepteur du Vénérable Ānandā, le Vénérable Belaṭṭhasīsa avait un abcès. Afin qu’il évite de salir sa robe, Bouddha a autorisé aux bhikkhu une robe pansement, c’est-à-dire un rectangle de tissu servant à protéger une plaie.
Une fois, sans tenir compte de la largeur de leur plaies, six bhikkhu se sont confectionné des robes pansement d’une surface excessivement grande. Comme ces pansements débordaient et tombaient sur les côtés, des bhikkhu ont proféré des critiques envers ces six bhikkhu. En précisant les mesures maximales d’une telle robe, Bouddha a établi le pācittiya 90.
« kaṇḍuppaṭicchādiṃ pana bhikkhunā kārayamānena pamāṇikā kāretabbā, tatridaṃ pamāṇaṃ, dīghaso catasso vidatthiyo sugatadatthiyā, tiriyaṃ dve vidatthiyo, taṃ atikkāmayatochedanakaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas confectionner ou se faire confectionner une « robe pansement » de plus de 4,50 mètres sur 2,20 mètres. Une « robe pansement » qu’un bhikkhu se confectionne ne doit pas dépasser une longueur de neuf coudées et une largeur de quatre coudées et un empan. Si un bhikkhu obtient une « robe pansement » dépassant ces mesures, il doit couper le tissu en trop et commet un pācittiya.
La « robe pansement » est un tissu employé pour protéger de tous les types de plaies et d’abcès susceptibles de rejeter des substances qui pourraient salir sa robe. Ce tissu peut être utilisé en l’appliquant sur une plaie située uniquement dans une zone située entre le nombril et les genoux. En dehors de cette zone, il n’est pas convenable d’utiliser une « robe pansement ».
Remarque : de nos jours, ce type de pansement n’est plus du tout employé.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, il avait autorisé l’emploi de robes de pluie. Suite à cette autorisation, six bhikkhu se sont confectionné des robes de pluie excessivement grandes. En les portant, elles débordaient des deux côtés, jusqu’au sol. Apprenant cela, Bouddha a réprimandé ces six bhikkhu et établi le pācittiya 91.
« vassikasāṭikaṃ pana bhikkhunā kārayamānena pamāṇikā kāretabbā, tatridaṃ pamāṇaṃ, dīghaso cha vidatthiyo sugatavidatthiyā tiriyaṃ aḍḍhayyā, taṃ atikkāmayatochekaṃ pācittiyaṃ. »
Ne pas confectionner ou se faire confectionner une robe de pluie de plus de 6,50 mètres sur 2,70 mètres. Une robe de pluie qu’un bhikkhu se confectionne ne doit pas dépasser une longueur de treize coudées et une largeur de cinq coudées et un empan. Si un bhikkhu se confectionne une robe de pluie dépassant ces mesures, il doit couper le tissu en trop et commet un pācittiya.
Une robe de pluie doit être utilisée uniquement en cas de pluie. Elle doit être déterminée comme telle dès qu’elle est employée en temps pluvieux. Sinon, le vikappanā ou la détermination en tant que simple tissu (parikkhārasoḷa), doit être effectué et la robe peut être mise de côté. Cette robe de pluie doit être à peu près de la même couleur que les autres robes.
Remarque : de nos jours, ce type de robe n’est plus du tout employé.
Lorsque Bouddha demeurait au monastère de Jetavana, dans le royaume de Sāvatthi, vivait le prince Nanda, son demi frère, le fils de Gautamī. Il était presque aussi grand de taille que Bouddha, et était d’une gracieuse beauté. Comme Bouddha l’intégrait dans sa communauté, il devenait le Vénérable Nanda.
Le Vénérable Nanda portait une robe aussi grande que celle de Bouddha. Une fois, alors qu’il arrivait de loin, des bhikkhu qui l’ont aperçu l’ont pris pour Bouddha. Ils se sont donc tous rassemblés, en se tenant debout. Quand le Vénérable Nanda s’approchait et que les bhikkhu le reconnaissaient, ils l’ont critiqué en lui demandant : « Pourquoi donc est-ce que vous portez une robe aussi grande que celle de Bouddha ? » Après que les bhikkhu aient rapporté ce fait à Bouddha, celui-ci a établi le pācittiya 92.
« yo pana bhikkhu sugatacīvarappamāṇaṃ cīvaraṃ kārāpeyya, atirekaṃ vā, chedanakaṃ pācittiyaṃ. tatridaṃ sugatassa sugatacīvarappamāṇaṃ, dīghaso nava vidatthiyo sugatavidatthiyā, tiriyaṃ cha vidatthiyo, idaṃ sugatassa sugatacīvarappamāṇanti. »
Ne pas confectionner ou se faire confectionner une robe de plus de 10 mètres sur 6,50 mètres. Une robe qu’un bhikkhu se confectionne ne doit pas avoir une taille identique ou supérieure à celle de Bouddha — soit une longueur de vingt coudées et une largeur de treize coudées. Si un bhikkhu se confectionne une robe dépassant ces mesures, il doit couper le tissu en trop et commet un pācittiya.
En confectionnant une robe ou en faisant confectionner une robe, dont la taille dépasse les mesures autorisées, pour l’offrir à un autre bhikkhu, ou en utilisant une robe confectionnée par une autre personne, un bhikkhu commet un dukkaṭa.
Origine : Textes en birman
Traducteur : Moine Dhamma Sāmi
Date : 2000
Mise à jour : 19 juin 2005