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Développement du pācittiya 11

Les plantes et les semences

Tout végétal qui est pourvu d’une racine, de feuilles, de ramures et qui fleurissent sont des « bhūtagāma » . Les semences dont la racine, les feuilles, le bourgeon ou le germe n’a pas encore éclot sont des « bījagāma » .

Les cinq sortes de semences (bījagāma)

  • mūlabījaLes racines ; les tubercules ; les bulbes (gingembre, pommes de terre, oignons, etc.)
  • khandhabīja Les rejets (bananier, banian, etc.)
  • bījabīja Les graines ; les noyaux ; les pépins (graine de pois, noyau de cerise, grain de blé, etc.)
  • aggabīja Les bourgeons (poivrier, feuille de bétel, etc.)
  • phaḷubīja Les jointures (canne à sucre, etc.)

Les plantes ou arbres qui sont issus de ces cinq sortes de semences (bījagāma) entrent dans la catégorie des « bhūtagāma » .

Au moment de semer ces semences, qu’il y ait seulement une racine sans qu’un bourgeon n’ait encore éclot ou qu’il n’y ait qu’un bourgeon sans qu’une racine soit sortie, cela peut encore être considéré comme « semence » . En endommageant une semence, un bhikkhu commet un dukkaṭa.

Si à la fois une racine et un bourgeon sont sortis, cela est déjà considéré comme plante (ou arbre). En endommageant une plante (ou un arbre), un bhikkhu commet le pācittiya 11.

Concernant la mousse, n’étant doté ni de bourgeon ni de feuilles, elle est considérée comme « semence » . Entrant dans la liste des « bījagāma » , le bhikkhu qui gratte de la mousse commet un dukkaṭa.

D’après cette règle, un bhikkhu ne peut endommager un végétal en vie ainsi que les cinq sortes de semences de ces végétaux. Toutefois, pour pouvoir consommer l’un de ces végétaux ou semences (fruits et légumes contenant des graines comestibles, racines, feuilles, canne à sucre, etc.), le vinaya prévoit un moyen de les rendre autorisés (kappi).

Rendre un corps végétal autorisé (kappi)

Il y a trois façons de rendre un fruit (ou autre corps végétal) autorisé :

  • Entaille à l’aide de l’ongle
  • Marquage à l’aide du feu (ou plaque électrique, etc.)
  • Découpage à l’aide d’un couteau

Pour que le fruit soit autorisé, un kappiya (d’où le terme), laïc ou sāmaṇera, en touchant le fruit (ou autre végétal) doit préliminairement annoncer au bhikkhu que ce fruit est autorisé (kappi) et après seulement (ou en même temps), il l’« endommage » à l’aide d’une des trois façons indiquées ci-dessus. Le fruit peut être marqué au feu, d’un coup d’ongle ou même entièrement pelé et découpé en tranches mais doit au minimum comporter une petite entaille (ou brûlure). Si le fruit est découpé avant d’annoncer qu’il est autorisé, il convient de refaire une entaille après cette annonce.

Une fois que le fruit est autorisé, le kappiya l’offre au bhikkhu qui doit le recevoir en le touchant (par dessous) pendant que le kappiya le tient encore, sinon en touchant le récipient dans lequel il se trouve ou éventuellement la table sur laquelle il est servi.

La formule du kappi

Lorsqu’un bhikkhu s’est fait offrir un fruit non autorisé, il peut demander à un kappiya de le rendre autorisé en prononçant la formule adéquate (en pali ou dans une autre langue) en touchant ce fruit (ou le récipient qui le contient) en même temps que le kappiya

« kappiyaṃ karohi. »

« Veuillez rendre ce fruit autorisé », « Pourriez-vous faire que ce fruit soit prêt à consommer », etc.

Avant d’endommager le fruit (ou en l’endommageant), le kappiya prononce la formule adéquate soit en pali, soit dans une autre langue…

« kappiyaṃ bhante. »

« Voilà autorisé, Vénérable » ou « Vous pouvez le manger » ou « C’est prêt à consommer », etc.

Si les fruits à autoriser sont en grand nombre, il suffit de les rassembler de façon à ce qu’ils se touchent tous. Ensuite, en endommageant un seul de ces fruits, tous les autres sont également rendus autorisés.

Si un fruit non autorisé doit être broyé avant d’être offert, pour des raisons de commodité, il est préférable qu’il soit rendu autorisé avant le broyage.

Un fruit rendu autorisé l’est une fois pour toutes. Si un fruit autorisé offert à un bhikkhu n’est pas consommé et que le bhikkhu a pris soin de l’abandonner, ce fruit peut être ré-offert un autre jour à ce bhikkhu ou à un autre sans nécessiter d’être de nouveau rendu autorisé.

Manière d’abandonner des affaires

Qu’il s’agisse de nourriture ou pas, un bhikkhu peut abandonner ce qu’il lui est offert. Un objet abandonné ne peut plus être utilisé, à moins d’être ré-offert. Une nourriture non abandonnée ne peut plus être ré-offerte un autre jour. Pour abandonner une affaire, deux facteurs sont nécessaires :

  • Le bhikkhu doit renoncer à la possession de l’objet soit en disant verbalement qu’il abandonne cet objet, soit en se disant en pensée qu’il l’abandonne
  • L’objet doit être éloigné du bhikkhu d’une distance minimale de deux coudes et un empan (soit environ soixante-dix centimètres)

Dès que ces deux facteurs sont remplis (peu importe dans quel ordre), l’objet est considéré comme abandonné.

Les aliments nécessitant le kappi pour être autorisés

Les végétaux nécessitant le kappi pour être autorisés sont classés dans les bījagāma et les bhūtagāma.

Les fruits qui ont besoin d’être rendus autorisés par le kappi sont tous ceux qui contiennent des graines qui sont mangées (fraises, cacahuètes, tomates…) ou qui peuvent être endommagées (raisin, mandarines…) Les fruits cuits dont les graines sont mangées n’ont plus besoin d’être rendus autorisés par le kappi étant donné que leurs graines ne sont plus fertiles. Il en va de même pour les fruits dont le noyau ou les graines sont trop jeunes pour être fertiles.

Les racines pouvant donner naissance à une plante nécessitent le kappi pour être autorisées (gingembre, radis, carottes…)

Les céréales non cuisinées ont également besoin du kappi pour être autorisées (le maïs, le millet, le tournesol…)

La manière de demander d’endommager un végétal

La manière incorrecte

« Coupez cet arbre », « Abattez-le », « Taillez-le », « Brûlez-le », « Cueillez ce fruit », « Pilez cet oignon », « Cuisez-le », « Tranchez-le », « Arrachez cette racine », « Fauchez cette canne à sucre », etc. Il s’agit selon le vinaya de manières incorrectes. En demandant directement par l’une de ces formes de questions à un kappiya d’endommager un végétal, un bhikkhu commet la faute en conséquence (selon si le végétal en question fait partie de la liste des bījagāma ou des bhūtagāma).

La manière correcte

« Il y a un arbre qui gêne, ici », « Veuillez rendre cette plante kappi », « Pourriez-vous rendre ce fruit autorisé ? », etc. Il s’agit selon le vinaya de manières correctes. En demandant indirectement par l’une de ces formes de questions à un kappiya d’endommager un végétal, un bhikkhu ne commet pas de faute.

Si, en faisant rouler un tronc d’arbre ou en marchant en prenant appui sur une canne, un bhikkhu endommage involontairement des petits végétaux, d’après cette règle, il ne commet pas de faute.

infos sur cette page

Origine : Textes en birman

Traducteur : Moine Dhamma Sāmi

Date : 2000

Mise à jour : 19 juin 2005