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Développement du pārājika 3

Précédents et exemples

En tuant un être humain, un bhikkhu commet le pārājika 3, que ce soit en tuant une autre personne ou en se tuant lui-même. En faisant tuer une personne par quelqu’un, un bhikkhu commet également le pārājika 3. Il y a donc deux sortes de pārājika 3.

Si un bhikkhu dit à un second bhikkhu : « Tuez cette personne ! », il commet un dukkaṭa. Si le second bhikkhu tue la personne en question, les deux bhikkhu commettent le pārājika 3. Si le second bhikkhu tue une autre personne que le premier bhikkhu avait demandé de tuer, ce premier bhikkhu ne commet pas le pārājika 3. Seul, le second bhikkhu la commet.

Un premier bhikkhu demande à un second bhikkhu de tuer une personne (ou de requérir une autre personne de le faire). À son tour ce second bhikkhu remet la tâche à un troisième bhikkhu et ainsi de suite. Tous ces bhikkhu, du premier au dernier commettent le pārājika 3.

En ne précisant ni de date ni d’heure, un premier bhikkhu demande à un second bhikkhu de tuer une personne au moment où il en aura l’occasion. Si le second bhikkhu tue la personne, il commet le pārājika 3 au moment du meurtre et le premier bhikkhu la commet dès l’instant où il a commandé ce meurtre au second bhikkhu. Si le premier bhikkhu change d’avis après avoir commandé le meurtre mais sans qu’il ne parvienne à communiquer au second bhikkhu de ne pas accomplir le meurtre, s’il tue la personne, les deux bhikkhu commettent le pārājika 3. Néanmoins si dans ce même cas, le premier bhikkhu parvient à décommander le meurtre au second bhikkhu avant qu’il l’exécute, mais qu’en refusant de l’écouter, il tue la personne en question, ce second bhikkhu est le seul à commettre le pārājika 3. Toutefois, s’il ne la tue pas, aucun des deux bhikkhu ne commet le pārājika 3.

Soit à l’aide d’actions physiques, soit à l’aide de paroles, soit à l’aide des deux à la fois, soit en déléguant quelqu’un, soit par un écrit, si pour quelle raison que ce soit, un bhikkhu vante les mérites de la mort pour qu’une personne meure, il commet un dukkaṭa. Si à cause de cela, cette personne vient à souffrir, le bhikkhu commet un thullaccaya. Si la personne en meurt, le bhikkhu commet le pārājika 3.

Si un bhikkhu creuse un trou en vue qu’une personne se tue en tombant dedans, il commet un dukkaṭa. Si la personne ciblée par le bhikkhu se blesse en tombant dans ce trou, le bhikkhu commet un thullaccaya. Si la personne meurt en tombant dans ce trou, le bhikkhu commet le pārājika 3. Si c’est une autre personne qui meurt en tombant dans le trou, le bhikkhu commet le pārājika 3. Si c’est un peta ou un animal capable de prendre forme humaine (d’après les textes canoniques, il existe une catégorie d’êtres vivant dans le monde animal qui sont capables de modifier leur apparence et que les hommes ne peuvent habituellement pas apercevoir) qui meurt en tombant dans le trou, le bhikkhu commet un thullaccaya. Si c’est un animal qui meurt en tombant dans le trou, le bhikkhu commet le pācittiya 61.

Avec une intention de tuer, un bhikkhu met en place un quelconque procédé destiné à tuer quelqu’un. Par exemple, en plaçant un couteau à la verticale derrière le dossier d’une chaise de telle sorte que ce dossier se détache au contact du dos d’une personne qui s’y adosse, ou en installant au bord d’un ravin une barrière qui se détache dès qu’on s’y appuie. En agissant ainsi, un bhikkhu commet un dukkaṭa. Si cela provoque une blessure chez quelqu’un, il commet un thullaccaya. Si cela provoque la mort d’une personne, il commet le pārājika 3.

Si avec une intention de tuer (même en croyant sincèrement rendre service), un bhikkhu met une arme ou un poison mortel à disposition d’une personne souhaitant mourir, il commet un dukkaṭa. Si en utilisant cette arme ou ce poison, cette personne éprouve de la souffrance, le bhikkhu commet un thullaccaya. Si la personne en meurt, le bhikkhu commet le pārājika 3.

Si, avec une intention de tuer, un bhikkhu effraie une personne par une vision épouvantable ou par quel moyen que ce soit, si la personne visée en est effrayée, le bhikkhu commet un dukkaṭa. Si cette personne en éprouve de la souffrance, le bhikkhu commet un thullaccaya. Si la personne en meurt, le bhikkhu commet le pārājika 3. Si, avec la même intention, un bhikkhu tente de provoquer un violent désir chez la personne visée par une vision très plaisante ou par quel moyen que ce soit, si la personne est prise dans l’illusion, le bhikkhu commet un dukkaṭa. Si elle souffre de la frustration de ne pas obtenir l’objet de l’illusion, le bhikkhu commet un thullaccaya. Si la personne en meurt, le bhikkhu commet le pārājika 3.

Si un bhikkhu déclare à quelqu’un qu’il n’a qu’à se laisser mourir, qu’ainsi il pourra obtenir de nouvelles possessions, une famille et des amis, et qu’il peut aboutir dans le monde des deva, il commet un dukkaṭa. Sous l’influence d’un tel discours, si la personne accepte de mourir et éprouve de la douleur, le bhikkhu commet un thullaccaya. Si la personne meurt, il commet le pārājika 3.

Un bhikkhu demande à un autre de tuer quelqu’un à une en lui indiquant l’heure du meurtre. Si le bhikkhu émissaire tue la personne en question à l’heure dite, les deux bhikkhu commettent le pārājika 3. Si la personne est tuée soit avant, soit après l’heure dite, le bhikkhu ayant commandé le meurtre ne commet pas de faute. Dans le même cas, le bhikkhu émissaire, réfléchit sur le fait que si le meurtre est effectué précisément à l’heure demandée, les deux bhikkhu commettent le pārājika 3. Si dans cet état d’esprit, il tue la personne sans respecter l’heure précisée par le bhikkhu ayant commandé le meurtre, il est le seul des deux bhikkhu à commettre le pārājika 3.

Il y avait une fois un bhikkhu souffrait d’une grave maladie. Épris d’affection et de pitié, les bhikkhu qui l’entouraient lui ont loué les avantages de la mort. Ne sachant s’ils ont commis une faute, ils sont allés rapporter ce fait auprès de Bouddha, qui leur a alors avisé qu’ils avaient tous commis le pārājika 3.

Un bébé était allongé sur un banc, recouvert d’une couverture. En s’asseyant dessus, un bhikkhu a tué le bébé par inadvertance. Étant sans la moindre intention de meurtre, le bhikkhu n’a pas commis le pārājika 3. Suite à événement, Bouddha a déclaré que d’une manière générale, un bhikkhu ne devait pas s’asseoir de façon inattentive, sinon il commet un dukkaṭa.

Dans une auberge, en saisissant un pilon pour se faire de la place, un bhikkhu a malencontreusement fait tomber un autre pilon. En tombant, ce pilon s’est écrasé sur la tête d’un enfant et l’a tué sur le coup. L’intention de meurtre n’étant pas de mise, le bhikkhu n’a pas commis le pārājika 3. De la même manière, si un bhikkhu fait rouler un tronc d’arbre, et que ce tronc tue accidentellement un enfant en lui roulant dessus, le bhikkhu ne commet pas le pārājika 3.

Une fois, un homme et son fils se sont rendus auprès des bhikkhu du monastère voisin pour entrer tous deux dans le saṃgha. Un jour, en allant à une réunion du saṃgha, le fils bhikkhu dit à son père bhikkhu : « Avancez, Vénérable ! » en lui administrant un coup sur le dos pour le pousser. Déséquilibré, le père bhikkhu tombe à terre et meurt sur le coup. N’ayant aucunement l’intention de le tuer, le fils bhikkhu n’a pas commis le pārājika 3. S’il avait poussé son père avec l’intention de le tuer et que ce dernier était mort en tombant, le fils bhikkhu aurait commis le pārājika 3. Cependant, poussé avec la même intention, si son père n’avait pas succombé en tombant, le fils bhikkhu aurait commis un thullaccaya.

Une fois, en mangeant, un bhikkhu s’est étouffé avec un morceau de viande. Un autre bhikkhu lui est venu en aide en le frappant sur la gorge. Sous le coup, la gorge s’est ouverte, le sang et le morceau de viande ont giclé, ce qui a tué le bhikkhu. Étant sans la moindre intention de tuer, le bhikkhu n’a pas commis le pārājika 3. S’il avait frappé la gorge du bhikkhu avec l’intention de le tuer et que ce dernier en était mort, il aurait commis le pārājika 3. Cependant, en frappant la gorge du bhikkhu avec la même intention, si cela ne l’avait pas tué, il aurait commis un thullaccaya.

Jadis, un bhikkhu a obtenu de la nourriture empoisonnée et l’a offerte aux autres bhikkhu. En mangeant cette nourriture, un bhikkhu en est mort. Le premier bhikkhu ne sachant pas qu’il y avait du poison dans cette nourriture, il n’a pas commis de pārājika. Si, ayant un doute, il avait préalablement donné de cette nourriture à un autre dans le but de tester si oui ou non elle contient du poison, il n’a pas commis le pārājika 3, mais un thullaccaya.

Un jour, les bhikkhu de la ville d’Āḷavī travaillaient à l’édification d’un vihāra. Un bhikkhu qui œuvrait en bas a remis un lourd bloc de pierre à un bhikkhu posté à l’étage. Ce dernier n’ayant pas saisi correctement le bloc de pierre l’a laissé glissé. En tombant, le bloc de pierre a tué le bhikkhu du bas. N’ayant nullement eu l’intention de le tuer, le bhikkhu du haut n’a pas commis le pārājika 3. Dans le cas contraire, il l’aurait commis. Cependant, en lâchant le bloc de pierre avec l’intention de tuer le bhikkhu, si cela ne l’avait pas tué, il aurait commis un thullaccaya.

Une fois, alors qu’un bhikkhu était désenchanté de sa vie au sein de la communauté et ainsi lassé de son existence, a sauté dans une petite falaise de la montagne de Gijjhakuṭa. En sautant, il est tombé sur un vannier ; ce qui a tué ce dernier sur le coup. N’ayant pas eu l’intention de ce drame, il n’a pas commis le pārājika 3.

Une fois, des bhikkhu s’amusaient en toute insouciance à faire rouler une grosse pierre. Lorsque la pierre s’est engagée sur une pente, les bhikkhu n’ont pas pu l’arrêter. En dévalant la pente, la lourde pierre a tué un gardien de vache. Sans intention de meurtre, les bhikkhu n’a pas commis le pārājika 3. Suite à cela, Bouddha a donné une restriction disant qu’un bhikkhu ne doit pas s’amuser en faisant rouler une pierre, sinon il commet un dukkaṭa.

Un groupe de bhikkhu a encerclé de près un bhikkhu malade dans le but de le soigner en le faisant transpirer. Hélas, le bhikkhu malade en est mort. L’intention de meurtre n’ayant pas été l’objet de motivation, les bhikkhu n’ont pas commis le pārājika 3. Par contre, si cela avait été le cas, il aurait bien entendu été commis. Cependant, s’ils avaient fait transpirer le bhikkhu avec l’intention de le tuer sans que cela le tue, ils n’auraient pas commis le pārājika 3 mais un thullaccaya.

Dans une intention de meurtre, un autre groupe de bhikkhu a donné une douche à un bhikkhu en mauvaise santé. Ce bhikkhu malade en est mort. Les autres bhikkhu ont tous commis le pārājika 3. Si le bhikkhu n’avait pas succombé, les autres n’auraient commis qu’un thullaccaya.

Durant l’absence de son mari, une femme s’est retrouvée mise enceinte par un amant. Elle s’est rendue auprès d’un bhikkhu afin de réclamer un médicament arrêtant la grossesse. Une fois que le bhikkhu lui a remis le médicament et qu’elle l’a consommé, la grossesse a cessé. Le bhikkhu a commis le pārājika 3. Si, sans que le fœtus meurt, c’est la mère qui était décédée, il aurait commis un thullaccaya. Toutefois dans ce cas, si le fœtus avait à son tour succombé, le pārājika 3 était commis.

Un bhikkhu a remis un médicament provoquant la grossesse à une femme stérile qui le lui a demandé. N’ayant pas supporté ce médicament, la femme a succombé. Le bhikkhu n’a pas commis le pārājika 3 mais un dukkaṭa.

Une autre femme a requis un médicament contraceptif à un bhikkhu, et en est morte. Le bhikkhu a commis un dukkaṭa.

Un bhikkhu spécialisé dans la magie noire a utilisé une de ses potions pour abattre un ogre (être vivant chez les apāya). Il a commis un thullaccaya.

Avec une intention de meurtre, un bhikkhu envoie un autre bhikkhu vers un chemin sur lequel se trouvent des malfaiteurs. Comme les brigands assassinent le bhikkhu, le premier bhikkhu commet le pārājika 3. Si les malfaiteurs avaient épargné le bhikkhu envoyé, l’autre bhikkhu aurait commis un thullaccaya.

Un bhikkhu circulait dans les parages d’un quartier où des bourreaux se chargent d’abattre les brigands et autres malfaiteurs. Soudain, il a aperçu un brigand se faire massacrer ; le bourreau lui ayant administré deux à trois coups de couteau, il gémissait et hurlait de douleur. Ne pouvant tolérer un tel spectacle, le bhikkhu a alors demandé au bourreau de le décapiter d’un seul coup de couteau (pour abréger sa souffrance). Le bourreau a répondu : « Entendu ! » Après quoi il a infligé un coup de grâce au bandit qui a succombé instantanément. Le bhikkhu a commis le pārājika 3.

De la même manière, si un bhikkhu demande la même chose à un bourreau mais que ce dernier réponde : « Je ne peux pas vous écouter, Vénérable », et achève de tuer le brigand, il ne commet pas le pārājika 3. Il commet un dukkaṭa.

Mise en garde

Un bhikkhu s’adresse de la sorte à un dāyakā en mauvaise santé proche de la mort : « dāyakā, du fait que vous pouvez être certain de renaître dans des conditions heureuses et favorables grâce aux nombreux kusala que vous avez développés, vous n’avez pas de risque de renaître dans les mondes inférieurs. » En incitant ainsi une personne prête à disparaître, si cette dernière se sent encouragée à mourir vite et qu’elle expire plus tôt que prévu, le bhikkhu peut commettre le pārājika 3.

infos sur cette page

Origine : Textes en birman

Traducteur : Moine Dhamma Sāmi

Date : 2000

Mise à jour : 19 juin 2005