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Développement du saṃghādisesa 13

La corruption de la foi

Les bhikkhu qui offrent des fleurs, des fruits, etc. aux dāyakā et dāyīka endommagent la foi et la confiance (saddhā) que ces gens ont pour le dhamma. Bouddha n’accepte pas ce type de dons. Il est favorable seulement aux dons que les dāyakā adressent aux bhikkhu dont ils croient au bénéfice de leur sīla, de leur samādhi, de leur pañña et de leur pāramī. De la même manière, il est fermement opposé aux échanges et aux dons pratiqués entre laïcs et bhikkhu qui sont motivés par des relations de bénéficiaires et d’obligés. Les bhikkhu ne doivent pas non plus faire des dons aux personnes qui sont sans confiance et qui n’ont pas de considération pour le dhamma.

Le fait que des bhikkhu donnent des fleurs, des fruits, et d’autres choses aux dāyakā risque facilement d’altérer la considération de ces derniers pour le saṃgha, donc leur foi pour le dhamma. Les gens qui fréquentent les bhikkhu et qui leur font des offrandes ne verront plus l’intérêt d’en faire et n’en feront donc plus à ceux qui ont un bon sīla et qui sont accomplis. En dehors du fait de commettre un dukkaṭa, le bhikkhu qui fait acte de corruption ne doit pas utiliser les affaires qu’il aura obtenu grâce à cet acte. Le bhikkhu qui a fait acte de corruption doit être expulsé du village ou du quartier dans lequel il est établi. S’il donne des affaires ou des traitements médicaux à travers toute la ville, il doit être expulsé de cette ville. Sans quitter les lieux, s’il se met à critiquer le saṃgha, il doit être conduit dans la sīmā au sein de laquelle le saṃgha devra procéder à la lecture de la kammavācā adéquate. Après cela, s’il refuse d’obéir, le saṃgha doit le réprimander. Au terme de la troisième lecture de la kammavācā, si ce bhikkhu ne s’est toujours pas résigné à quitter les lieux, il commet le saṃghādisesa 13.

Les huit manières de corrompre la foi d’autrui (kuladūsaka)

  1. don de fleur
  2. don de fruit
  3. don de savon
  4. don de ciment (béton, sable, poudre de briques, chaux, etc.)
  5. don de brosse à dent
  6. don de matériau de construction (bois, bambou, etc.)
  7. don de médecine (médicaments, astrologie, chiromancie, sorcellerie, etc.)
  8. don d’informations (transmission de message)

Culture d’arbres et de fleurs

Concernant la culture d’arbres ou de fleurs, un bhikkhu ne doit pas conseiller des dāyakā en leur disant qu’il est préférable de semer à telle ou telle période. Si des semailles sont effectuées d’après les recommandations du bhikkhu, ce dernier commet un dukkaṭa. Dans l’enceinte d’un monastère, il est convenable de planter un arbre dans le but d’avoir de l’ombre ou des fruits. Néanmoins, il est totalement incorrect de planter des céréales ou des légumes de culture sur sol.

Il n’est pas permis qu’un bhikkhu effectue lui-même tout ce qui concerne les semailles ou le déblayage des mauvaises herbes. Il peut faire entreprendre ce genre de tâche par des dāyakā ou des sāmaṇera. Cependant, il ne doit pas leur demander d’accomplir quoi que ce soit en usant de paroles incongrues (akappiya vohāra), sinon il commet un dukkaṭa. À l’aide d’un langage convenable (kappiya vohāra), il peut faire exécuter des tâches sans commettre de faute.

Emploi de langage incorrect (akappiyavohāra)

« Arrachez les mauvaises herbes ! » ; « Coupez le bois ! » ; « Fauchez l’herbe ! » ; « Semez les fleurs ! » ; « Cueillez les fleurs ! » ; « Creusez un puits ! » ; « Creusez la terre ! » ; « Élevez une digue ! » ; « Endiguez l’eau ! » ; « Creusez la digue ! » ; « Versez de l’eau !. » En employant de tels langages à des laïcs pour qu’ils effectuent une ou plusieurs tâches, un bhikkhu commet un dukkaṭa.

Après qu’un bhikkhu lui a demandé, si une personne creuse la terre, il commet le pācittiya 10.

Emploi de langage correct (kappiyavohāra)

« Il y a beaucoup d’herbe, vous savez… » ; « Il y a un arbre, vous savez… » ; « Il y a des fleurs, vous savez… » ; « Ces fleurs sont destinées à être offertes (pour rendre hommage) à Bouddha, vous savez… » ; « Sachez qu’il manque un puits. » ; « Sachez que la terre a besoin d’être creusée. » ; « Sachez qu’il manque des digues. » ; « Sachez que l’eau nécessite d’être irriguée. » ; « Sachez que l’eau doit être versée. » Il est convenable d’employer ce genre de langage pour faire comprendre de manière indirecte les tâches qui sont nécessaires au plantage et à l’entretien des arbres ou des plantes qui sont dans l’enceinte d’un monastère, utilisés pour leur ombre, leurs fruits ou pour rendre hommage à Bouddha. Il est permis de consommer les fruits que donnent les arbres qui sont situés dans la clôture du monastère (à condition de se les faire offrir). Les bhikkhu qui consomment des fruits qui proviennent d’arbres qui ont été plantés ou fait plantés d’une façon non convenable commettent un dukkaṭa.

Faire planter des arbres ou des plantes en le faisant comprendre indirectement

Les bhikkhu peuvent consommer les fruits des arbres qui ont été plantés par les anciens à l’intention des générations futures. Si un bhikkhu, pour son propre profit ou pour celui des générations à venir, fait planter un arbre fruitier, creuser un puits ou une digue, en le faisant comprendre d’une manière indirecte, ou s’il expose les profits que peuvent apporter les plantations d’arbres ou de plantes, il ne commet pas de faute.

Faire planter des arbres ou des plantes en le faisant comprendre par des signes

Sans dire un mot, si un bhikkhu dresse une faux à la verticale pour faire comprendre à des sāmaṇera ou à des dāyakā de faucher les mauvaises herbes ou s’il saisit une pioche en la mettant à côté d’un jeune plant pour leur faire comprendre de planter des arbres, ainsi de suite, si ces derniers effectuent ces tâches, le bhikkhu ne commet pas de faute.

Pour faire comprendre à des dāyakā ou à des sāmaṇera d’arroser ou de couper un arbre, sans dire un mot, un bhikkhu peut poser un arrosoir ou un tuyau près de l’arbre qui a besoin d’être arrosé, ou poser une hache près de l’arbre qui doit être coupé. Le message saisi, si les dāyakā ou les sāmaṇera effectuent la tâche, le bhikkhu ne commet pas de faute.

Un bhikkhu ne doit pas arroser lui-même un arbre (ou une plante) qui donne des fleurs d’ornement ou des fruits comestibles. Il n’est pas non plus autorisé à faire sa toilette ou à se doucher sous cet arbre avec l’idée que ça l’arrose. Néanmoins, il peut arroser un arbre qui donne de l’ombre ou qui sert de clôture, et de la même manière, il peut faire sa toilette ou se doucher dessous dans l’idée de l’arroser.

Don de fruits et de fleurs (1 ; 2)

Un bhikkhu ne doit pas donner des fleurs qu’il possède pour être utilisées comme parures ou être offertes en dévotion aux deva. Un bhikkhu peut donner des fleurs pour rendre hommage à Bouddha ou en donner à ses parents. Il peut aussi inviter les dāyakā à prendre des fleurs qui se trouvent dans le monastère pour les offrir à une pagode. Un bhikkhu qui donne des fleurs à des dāyakā pour les attirer en grand nombre à lui, s’agissant d’une corruption de foi, il commet un dukkaṭa. Si un bhikkhu s’empare malhonnêtement de fleurs appartenant à autrui ou au saṃgha pour les donner, si leur valeur dépasse le seuil critique du pārājika 2, il commet cette faute. Si un bhikkhu invite de sa propre autorité les gens à prendre des fleurs qui se trouvent dans le monastère dans le but de se faire passer pour le responsable du monastère, il commet un thullaccaya.

Un bhikkhu peut donner des fruits qu’il possède aux membres de sa famille. En donnant des fruits appartenant à autrui, au saṃgha ou au monastère, il commet la faute en conséquence de la valeur des fruits donnés. Un bhikkhu qui donne des fruits qu’il possède à quelqu’un qui a une santé faible ou à ceux qui n’ont pas de quoi manger ne commet pas de faute. La raison est que cela n’entre pas dans le cas de corruption de foi. Si des dāyakā arrivent lors d’une distribution de fruits appartenant au saṃgha, un bhikkhu est autorisé de leur donner une moitié de fruit (chacun) parmi ceux qui lui ont été assignés.

Le bhikkhu qui est chargé de veiller aux arbres du monastère doit s’assigner un nombre d’arbres ou de fruits. Les fruits qui sont sur les autres arbres sont assignés au saṃgha. Ce bhikkhu devra donner quatre ou cinq fruits provenant de sa part aux personnes venant au monastère qui lui en demandent. Autrement, il peut leur désigner l’arbre (ou les arbres) en question en les invitant à se servir eux-mêmes. Concernant les fruits qui appartiennent au saṃgha, un bhikkhu est autorisé à en donner seulement s’il obtient la permission des autres.

En accord avec le vinaya, des bhikkhu peuvent donner des fruits, des gâteaux ou d’autres friandises aux laïcs qui font les veyyavacca (balayage, vaisselle, débroussaillage, etc.) Dans ce cas il n’y a pas de corruption de foi, donc pas de faute. Pour cette raison, afin d’être certain que les bhikkhu ne commettent pas de faute, il est préférable que les laïcs effectuent d’abords les tâches qui s’imposent et reçoivent ensuite de la nourriture et à boire. Après avoir pris leur repas, afin d’éviter le gaspillage de nourriture, les bhikkhu devraient donner leur excédant de nourriture aux laïcs.

Don de savon (produits d’hygiène) (3)

Les bhikkhu sont autorisés à donner leur excédant de produits d’hygiène tels que du savon, du dentifrice, de la lessive et autres aux personnes qui accomplissent les veyyavacca. En donnant les affaires d’autrui, celles du saṃgha ou celles du monastère (sans l’accord des autres bhikkhu), si la valeur de l’objet est égale ou inférieure au vingtième de la devise utilisée dans la région de Bouddha en son temps, un bhikkhu commet un dukkaṭa. Si cette valeur est située entre le vingtième et le quart de cette devise, il commet un thullaccaya. Si cette valeur est égale ou supérieure au quart de la devise, il commet le pārājika 2. Avant de manger, un bhikkhu peut donner de sa nourriture à l’intention de ses parents. Il peut également donner de la nourriture à sa famille, aux personnes qui se sont occupé de lui, à celles qui s’occupent des tâches du monastère, des tâches du saṃgha et des divers travaux de nettoyage. Dans ce cas, il n’y a pas de faute.

Usage de l’hospitalité

Parmi les personnes qui se rendent au monastère, les bhikkhu peuvent offrir leur hospitalité aux visiteurs qui viennent de loin, aux personnes démunies qui sont dans le besoin d’objets de nécessité, aux hors-la-loi armés qui sont susceptibles de danger, aux membres du gouvernement et aux (hauts) fonctionnaires du royaume (ou d’État). Ils peuvent leur donner de l’eau potable et de l’eau pour se laver. Le matin, ils peuvent les nourrir. Le soir, ils peuvent faire préparer un repas par les sāmaṇera ou les kappiya et faire sortir du riz de la réserve s’il y en a. Ils peuvent leur donner une place pour dormir. Cependant, il ne faut aucunement user d’hospitalité en espérant recevoir de la considération ou se faire offrir des affaires des quatre nécessités. Aux membres du gouvernement, aux hauts fonctionnaires, aux hors-la-loi munis d’armes et à toutes personnes en mesure de produire un danger, les bhikkhu peuvent leur préparer à manger dans un endroit à part avant de manger eux-mêmes. Il est une bonne chose que de donner des affaires du saṃgha aux hors-la-loi munis d’armes. La raison est que ces individus peuvent être un danger pour les bhikkhu ou pour les bâtiments et le matériel du monastère. C’est pourquoi il est plus raisonnable de les nourrir pour éviter ces dangers.

Don de matériau de construction (4 ; 5 ; 6)

Si un bhikkhu donne une préparation a base de ciment, de chaux, de sable, de béton ou de poudre de brique, s’il donne une brosse à dent, des lianes, du bambou, du bois ou divers autres matériaux de construction qu’il possède, il commet un dukkaṭa. En donnant des affaires qui appartiennent au saṃgha ou au monastère avec l’intention d’attirer des dāyakā à lui, il commet un dukkaṭa. S’il donne ces affaires à des dāyakā de sa propre autorité en feignant d’être un mahāthera ou le responsable du monastère, il commet un thullaccaya. Sans que le saṃgha l’autorise, un bhikkhu qui donne ce qu’il a malhonnêtement substitué au saṃgha, selon la valeur de l’objet, il peut commettre le pārājika 2.

Don de médecine (7)

Hormis quelques exceptions, les bhikkhu ne doivent pas apporter de soins médicaux ou donner des médicaments aux laïcs, sinon ils commettent un dukkaṭa.

Cas où il est convenable d’apporter des soins

Il est convenable qu’un bhikkhu apporte des soins médicaux à un autre bhikkhu, à un sāmaṇera, à ses parents aux personnes qui s’occupent d’eux, aux personnes qui font les veyyavacca ou aux dāyakā qui donnent la nourriture. Il est aussi convenable d’indiquer une méthode de soin à une personne malade, d’élaborer un remède à l’aide des ingrédients (appartenant au malade ou à soi), de le lui faire consommer. Si le bhikkhu n’a pas de médicaments à disposition, il peut en demander aux membres de sa famille ou aux dāyakā qui l’ont invité à leur demander ses besoins. S’il ne peut pas obtenir des médicaments de cette manière, dans l’après-midi il peut alors aller faire une ronde en stationnant devant les maisons (comme pour aller chercher la nourriture le matin) et soigner les personnes malades avec les médicaments ainsi acquis.

Un bhikkhu est aussi autorisé à apporter des soins aux sept générations de sa famille (des arrière-grands-parents aux arrière-petits-enfants). Si le bhikkhu apporte des soins avec ses médicaments, il peut demander qu’on les lui restitue ultérieurement. Si les médicaments ne sont pas restitués, il ne doit pas les réclamer.

Un bhikkhu compétent en médecine qui est amené à apporter des soins aux parents des bhikkhu qui vivent avec lui doit impérativement utiliser les médicaments du bhikkhu dont les parents sont malades. Si ce dernier n’en a pas, le bhikkhu apportant les soins doit lui donner les médicaments en question pour qu’ils lui appartiennent avant de soigner ses parents. Les bhikkhu peuvent également soigner les hors-la-loi armés susceptibles de créer un danger, les rois et hauts fonctionnaires qui ont échoué une bataille et les personnes délaissées qui n’ont pas de famille.

Il n’est pas convenable pour un bhikkhu de donner des médicaments ou des soins à un dāyakā aisé offrant des monastères, des pagodes ou d’autres affaires.

Si l’un de ces dāyakā demande à un bhikkhu compétent en médecine : « Vénérable, ma mère est malade. Pouvez-vous m’indiquer comment puis-je la soigner et quels médicaments je dois lui donner ? », il ne doit pas lui répondre directement. Cependant, il peut s’adresser à un autre bhikkhu ou à un sāmaṇera en lui disant : « Lorsque tel bhikkhu avait telle maladie, il a guéri en utilisant tels médicaments. » Si le dāyakā qui, étant à côté et ayant pris bonne note, soigne sa mère en utilisant la méthode et les médicaments en fonction des dires du bhikkhu, ce dernier ne commet pas de faute.

Un bhikkhu est autorisé à expliquer quelle méthode de soins et quels médicaments utiliser à un dāyakā comprenant le vinaya qui lui a demandé : « Pour guérir telle maladie, quelle méthode de soins et quels médicaments faut-il utiliser ? »

Don d’eau protectrice et de fils protecteurs (parittā)

Si une personne demande ainsi à un bhikkhu : « Donnez-nous une protection à l’aide des parittā, veillez sur nous en récitant les parittā, Vénérable ! », il n’est pas convenable qu’il leur récite. Si une personne lui demande : « Pouvez-vous accorder un honneur aux parittā, Vénérable ? » ou : « Voulez-vous bien effectuer une récitation des parittā, Vénérable ? », le bhikkhu est autorisé à les réciter. Il est permis aux bhikkhu d’expliquer ce qui est en accord avec le vinaya aux dāyakā peu futés pour qu’il puisse reformuler correctement sa question. Un bhikkhu ne doit pas donner les parittā (paritta udaka ou parittā sutta) avec ses propres ustensiles. Il ne peut le faire que si le dāyakā fourni lui-même l’eau et le fil nécessaires. Pendant la récitation, le bhikkhu peut remuer l’eau ou tenir le fil.

Récitation de gāthā, pratique de l’alchimie et don d’amulettes

Pour guérir un mal, en dehors des médicaments qui s’avalent, qui s’injectent et qui s’enduisent, il existe les récitations de gāthā, la sorcellerie ainsi que d’autres médecines basées sur la magie. Les bhikkhu ne sont pas autorisés à employer ces méthodes pour guérir des maladies. Bouddha a rigoureusement défendu aux bhikkhu l’usage de la numérologie, des amulettes, de l’astrologie, de la lecture des lignes de la main, etc. pour guérir les dāyakā. Ces pratiques sont en mesure de détériorer leur foi.

Don d’informations (8)

Lorsqu’un bhikkhu se rend quelque part, il n’est pas convenable qu’il transmette le message de quelqu’un à une autre personne. Si la première personne lui a demandé des nouvelles, il ne doit pas lui en rapporter à son retour. S’il accepte de le faire, il commet un dukkaṭa à chaque pas effectué. S’il mange la nourriture qu’on lui a promis en remerciement pour avoir transmis un message, le bhikkhu commet un dukkaṭa à chaque bouchée. Néanmoins, il est correct qu’un bhikkhu transmette les messages d’autres bhikkhu, de sāmaṇera, de ceux qui offrent la nourriture, de sa mère, de son père et des personnes qui lui font diverses tâches (balayage, vaisselle, etc.). Il peut aussi transmettre les informations des dāyakā qui concernent le dhamma, le monastère, les cérémonies de donation ou de prise de préceptes de sāmaṇera, le sāsana, ou de manière générale tout ce qui contribue à développer des kusala. Les messages concernant les affaires financières, ménagères ou privées ne sont pas autorisées.

En répondant simplement à quelqu’un qui demande des nouvelles, il n’y a pas de faute. Exemple : Nous sommes au dix-neuvième siècle, Monsieur Petit habitant Paris a un fils Jacques installé à Genève. Un certain Vénérable Ñano Sāra se rend à Genève. Monsieur Petit est en mauvaise santé et souhaite que ce vénérable en informe son fils. Le Vénérable Ñano Sāra n’acquiesce pas la demande de ce monsieur. Lorsqu’il est à Genève, il se rend chez Jacques. Si ce dernier demande les conditions de santé de son père, le Vénérable Ñano Sāra est autorisé à lui répondre, il ne commettra pas de faute. S’il lui expose les problèmes de santé de son père sans que cela ne lui a été demandé, il commet un dukkaṭa.

Les vingt et une manières incorrectes de convoiter (anesanā)

Dans le vinaya, ces manières incorrectes de chercher à obtenir des gains sont appelées anesanā. Les huit manières de corrompre la foi d’autrui sont incluses dans les vingt et une anesanā.

  1. convoitise par don de fruits (phaladāna)
  2. convoitise par don de fleurs (pupphadāna)
  3. convoitise par don de dentifrice ou de brosse à dent (dantakaṭṭhadāna)
  4. convoitise par don d’eau pour la douche et la toilette (hnānamukhodāna)
  5. convoitise par don de savon ou de lessive (cuṇṇadāna)
  6. convoitise par don de terre, sable, chaux, ciment, etc. (mattikādāna)
  7. convoitise par don de bambou, palmier, paillote, etc. (veḷudāna)
  8. convoitise par don de bois et autres matériaux de construction (dārudāna)
  9. convoitise par exhibition d’une fausse humilité ou par adresse de louanges (cāṭukamyatā)
  10. convoitise par affirmation de choses fausses (muggasūpyatā)
  11. convoitise par garde d’enfants (pāribhaṭyatā)
  12. convoitise par aide active dans les affaires privées d’autrui (jaṅghapesaniyatā)
  13. convoitise par soins médicaux (vejjakamma)
  14. convoitise par accomplissement d’une tâche d’émissaire (dūtakamma)
  15. convoitise par demande de présent en retour (lābhenalābhaṃ nijigīsana)
  16. convoitise par prophétie des présages concernant les rizières (vatthuvijjā)
  17. convoitise par prophétie des présages concernant les champs (khettavijjā)
  18. convoitise par pratique de l’astrologie en interprétant les signes physionomiques des hommes ou des femmes, de la numérologie, etc. (ittipurisalakkhaṇaṃ)
  19. convoitise en allant régulièrement chercher la nourriture pendant la ronde à l’un des six endroits où il est défendu d’aller fréquemment faire sa ronde quotidienne. (chaagocaraṭṭhāna)
  20. convoitise en se faisant des relations politiques (rājavallabha)
  21. convoitise en recherchant l’amitié des personnes qui n’ont pas de considération pour le sāsana ou qui sont contre

Le bhikkhu qui utilise un objet qu’il a obtenu par convoitise en usant de l’une de ces vingt et une anesanā commet un dukkaṭa. Cet objet ne doit pas non plus être utilisé par un autre bhikkhu, sinon il commet également un dukkaṭa.

Les six endroits où il n’est pas convenable d’aller fréquemment chercher la nourriture

lors de la ronde, il y a six endroits où un bhikkhu ne doit pas régulièrement aller chercher la nourriture pour se lier d’amitié :

  1. maison de prostituée
  2. maison de veuve
  3. maison de femme célibataire âgée
  4. maison d’homosexuel
  5. monastère de bhikkhunī
  6. lieu de débit de boissons (alcoolisées)

Bien qu’il ne soit pas convenable d’aller fréquemment dans ces endroits lors de la ronde quotidienne, il est toutefois permis d’y passer occasionnellement. Aussi, il est parfaitement convenable d’accepter la nourriture que les personnes provenant de ces endroits versent dans le bol en s’approchant de la route ou la nourriture qu’elles viennent apporter au vihāra.

De la même manière, il est bien de ne pas aller accepter de nourriture chez les personnes qui injurient des instructeurs ou leurs disciples.

Les moyens incorrects d’obtenir des affaires (micchājīva)

Lorsqu’un bhikkhu utilise un objet qui n’a pas été obtenu de manière convenable, tel que c’est expliqué plus haut dans les kuladūsaka et les anesanā, on dit qu’il y a micchājīva. En dehors de cela, si un bhikkhu utilise un objet qu’il a obtenu, en se donnant de l’importance devant la foule (kuhanā), en flattant les dāyakā (lapana), en s’arrangeant pour laisser croire prétentieusement qu’il a expérimenté des réalisations de type jhāna ou magga (abhūtaullapanā), en s’arrangeant pour se le faire offrir sans le demander directement (nemittika), en forçant une personne ne voulant pas faire de don à faire le don (nippeika), il s’agit d’un micchājīva.

« micchā » = Faux, incorrect. « ājīva » = Moyen d’acquisition des ressources.

Fait de se donner de l’importance avec outrecuidance (kuhanā)

Il y a des bhikkhu qui, dans le but de se faire passer pour des personnages importants, s’arrangent pour se montrer lors de grandes réceptions ou pour se faire escorter. Cela est désigné sous le terme kuhanā. Lorsque des dāyakā organisent une cérémonie pour honorer le sāsana, les bhikkhu ne doivent pas en faire une circonstance favorable pour se valoriser. Ceux qui, dans cet état d’esprit, portent des robes de velours, de satin ou de tissu subéreux entrent dans le cas de la kuhanā.

Certains bhikkhu vont habiter quelques temps un vihāra de forêt dans l’espoir de recevoir la vénération d’autrui. Pour que les gens aient une haute estime d’eux, d’autres diront : « Pendant la première partie de la nuit (env. 18 heures à 22 heures) je médite ardemment pour le développement du samādhi. Pendant la deuxième partie de la nuit (env. 22 heures à 2 heures) je médite ardemment pour le développement du samādhi. Pendant la troisième partie de la nuit seulement (env. 2 heures à 6 heures) je dors. » Que ces paroles soient vraies ou pas, il s’agit d’une kuhanā. Un bhikkhu qui relate : « Hier soir à minuit, j’ai vu la lune s’unir avec les étoiles (ceux qui, comme moi, méditent sans dormir, peuvent le voir » ou « Un tigre est venu dans mon vihāra. Je donne des enseignements à des peta qui se rendent à mon vihāra » et ainsi de suite, quoiqu’il dise pour se valoriser, il s’agit d’une kuhanā.

Dans les endroits publics, pour donner bonne impression, il y a des bhikkhu qui égrènent un chapelet en remuant les lèvres. Pour que les autres le voient, certains se mettent en position de méditation assise (en se concentrant ou en simulant) ou font une marche de satipaṭṭhāna. D’autres bhikkhu, afin que les gens croient qu’ils ont réduit leur avidité, s’efforcent de pratiquer le dhutaṅga pattapiṇḍikaṅga (consistant à ne manger que dans le bol, sans utiliser d’autres plats), ils ne portent que des robes usagées, pratiquent la méditation dans les cimetières, etc. Tous ces bhikkhu entrent dans le cas d’une kuhanā.

Tous les moyens d’obtenir des gains par l’intermédiaire de ces kuhanā sont des miccājīva, c’est à dire des moyens de gagner sa vie qui ne sont pas convenables.

Convoitise d’affaires par adresse de flatteries (lapana)

Il est totalement incorrect qu’un bhikkhu adresse des flatteries ou un discours élogieux à des membres du gouvernement, à des dāyakā offrant des monastères, des pagodes, etc. pour qu’ils l’apprécient et de ce fait lui destinent des dons. Si un bhikkhu utilise un de ces dons ainsi obtenu, cela est appelé miccājīva.

Convoitise d’affaires par en laissant croire à des réalisations

Pour inciter de la considération de la part des gens, si un bhikkhu emploi avec orgueil ce genre de discours : « Je suis sotāpana, je suis sakadāgāmi, je suis anāgāmi, je suis arahant, j’ai développé les pouvoirs abhiññā, j’ai éliminé la torpeur, j’ai éliminé les vues erronées, j’ai éliminé la colère, j’ai accompli ce qu’un bhikkhu doit accomplir, de ce fait je n’ai plus besoin de pratique, je suis dans mon élément seulement dans les endroits paisibles et silencieux, etc. », cela est appelé abhūta ullapanā.

Si un bhikkhu affirme, en portant une robe marron, que les ariyā portent une robe marron, ou que dans le vihāra de forêt dans lequel il vit n’habitent que des arahant, ou que les disciples de son instructeur sont tous des êtres doués de pouvoirs psychiques et de jhāna, en prétendant ce genre de choses fausses de manière détournée, cela est appelé abhūta ullapanā.

Langage exprimant quelque chose de manière détournée (nimittakamma)

Par exemple, un bhikkhu demande à quelqu’un qui véhicule de la canne à sucre : « Cette canne à sucre est-elle bien sucrée ? » Ou à quelqu’un qui transporte des bouteilles de jus de fruit : « Que transportez-vous là ? » Et ainsi de suite… Dans tous les cas, si un don est accompli, c’est inévitablement sous l’emprise de l’embarras. Cela est nimittakamma. Si le bhikkhu consomme ce qui aura été obtenu de cette façon, il s’agit d’un micchājīva.

Don obtenu par un discours offensif (nippesika)

Un bhikkhu s’adresse à une personne qui ne veut pas faire de don en ces termes : « Vous avez encore moins de foi que ce qui reste dans l’assiette qu’un chien a léché ! Un bhikkhu accompli et spécialiste de l’abhidhamma qui donne un enseignement du dhamma apporterai plus de compréhension aux murs qu’à vous ! Le fait d’offrir un grain de riz doit sans doute vous déchirer le ventre ! Mais qui a dit que vous n’avez pas de foi ? Vous êtes un grand dāyakā donateur de “je m’excuse de n’avoir rien à offrir aujourd’hui”. » Un bhikkhu assène une personne de paroles provocantes, blâme, humilie en public, critique d’être sans foi, d’être avare, critique par derrière, donne une mauvaise réputation, etc. Dans tous ces cas, le bhikkhu offense une personne qui ne veut pas faire de don en la provoquant, voire en la menaçant, dans l’espoir qu’elle donne quelque chose. Contrainte, si la personne fait un don, il s’agira d’un don incorrectement obtenu à l’aide d’un discours offensif (nippesika).

Lorsqu’un bhikkhu utilise un don acquis de cette façon, cela est appelé micchājīva.


Parmi les kuladūsaka, les anesanā, et les micchājīva expliqués plus haut, les bhikkhu faisant une kuladūsaka doivent être expulsés du monastère, du village, de la ville où ils se trouvent. Les bhikkhu faisant une anesanā ou un micchājīva n’ont pas besoin d’être expulsés. Ils doivent prendre la ferme décision de ne plus commettre ces incongruités et abandonner les affaires obtenues de façon incorrecte avant de purifier ces fautes en faisant desanā.

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Origine : Textes en birman

Traducteur : Moine Dhamma Sāmi

Date : 2000

Mise à jour : 19 juin 2005