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Annexes

La traduction

Les traductions sont faites directement à partir du pāḷi, sans passer par l’anglais, d’après les explications données dans l’ancien commentaire, Papañcasūdanī, et dans le Visuddhimagga, lequel constitue la synthèse des commentaires de la Triple Corbeille. Les récits canoniques, leurs commentaires et le Visuddhimagga forment un tout cohérent dont les parties s’éclairent mutuellement.

On trouvera traduits ici 58 des 152 souttas du Majjhima Nikāya, les autres n’étant que résumés succinctement. Les traductions ont été réalisées par Christian Maës dont les éditions Fayard ont publié « Visuddhimagga, le Chemin de la Purification » en 2002.

Les choix de traduction visent à rendre les textes clairs et compréhensibles à des personnes comprenant le français courant, et ils évitent autant que possible les termes compliqués, littéraires, rares, philosophiques ou issus de jargons divers.

Les notes et les phrases entre parenthèses sont généralement tirées des Commentaires ou du Visuddhimagga.

Dans le monde actuel où s’épanouissent de nombreuses branches du bouddhisme et où fleurit une abondante littérature à ce sujet, l’accès aux récits canoniques considérés comme les plus anciens est intéressant à plus d’un titre. Ces souttas montrent dans quelle société, dans quelle atmosphère évoluait Gotama le Bouddha, ils posent le cadre et donnent de nombreux détails sur la communauté monastique et laïque des origines. On y voit aussi comment le Bienheureux agissait et parlait, ce qui le fait paraître à la fois plus humain et beaucoup plus exceptionnel.

L’une des difficultés de ces récits oraux mis ensuite par écrit réside dans les nombreuses répétitions qui en facilitaient l’apprentissage par cœur et en faisaient pénétrer profondément le sens dans l’esprit des récitants comme de leurs auditeurs, mais qui sont terriblement lourdes à la lecture. Les traductions présentées ici évitent cet écueil autant que possible.

Autre obstacle : les nombreuses instructions de pratique que l’on trouve résumées ici et là ne sont compréhensibles qu’éclairées par des commentaires, elles ont trop souvent été prises pour des exposés théoriques alors que chacun de leurs éléments demande à être identifié au cours d’une contemplation adéquate et que chacune des phrases doit être pénétrée, une par une, par expérience directe. Cela n’est possible qu’avec l’aide d’une intense concentration, et la concentration ne peut s’intensifier qu’en s’appuyant sur une stricte vertu extérieure et intérieure.

La langue d’origine est très éloignée de la nôtre et il est souvent impossible d’en rendre toutes les nuances. Les traductions existant en français ont généralement été réalisées à partir de l’anglais, avec l’inconvénient d’une double déformation.

Sur les 152 souttas qui composent le Majjhima Nikāya, un gros tiers est traduit ici (dont les plus significatifs), les autres n’étant que résumés. L’ensemble permet de se faire une bonne idée de la teneur de ce recueil.

Les Formules fréquentes

Les 4 jhāna (absorptions extrasensorielles)

(Explications détaillées en Visud IV 79)

C’est seulement en s’isolant du sensoriel, en s’isolant des agents pernicieux, qu’il accède au premier jhāna – lequel comporte prise-ferme (vitakka) et application-soutenue (vicāra) et consiste en un ravissement-félicité né de l’isolement –, et qu’il y demeure.

Par la disparition de la prise-ferme et de l’application-soutenue, il accède au deuxième jhāna qui consiste en assurance-sereine intérieure et en élévation unique de l’esprit, qui est dépourvu de prise-ferme et d’application-soutenue, et consiste en ravissement-félicité né de la concentration, et il y demeure.

Et en se détachant aussi du ravissement, il maintient l’équanimité. Vigilant et pleinement conscient, il ressent physiquement le bonheur et accède à ce troisième jhāna à propos duquel les ariyā déclarent « on reste neutre et vigilant dans le bonheur », et il y demeure.

Par l’élimination du plaisir et l’élimination de la douleur, par la disparition antérieure des satisfactions et des insatisfactions, il accède au quatrième jhāna, ni désagréable ni agréable, qui consiste en pureté de la vigilance par l’équanimité, et il y demeure.

Les absorptions sans forme

(Explications détaillées dans le chapitre X du Visuddhimagga)

En transcendant totalement les perceptions physiques pures, en supprimant les perceptions-chocs, en ne prêtant plus attention aux perceptions diverses, il accède au domaine de l’espace infini – « infini est l’espace » – et il y demeure.

 En transcendant totalement le domaine de l’espace infini, il accède au domaine de la conscience infinie – « infinie est la conscience » – et il y demeure.

 En transcendant totalement le domaine de la conscience infinie, il accède au domaine du néant – « il n’y a rien » – et il y demeure.

 En transcendant totalement le domaine du néant, il accède au domaine sans perception ni absence de perception et il y demeure.

Les réussites multiformes

(Explications détaillées dans le chapitre XII du Visuddhimagga)

Il fait l’expérience des réussites multiformes, lesquelles présentent des aspects variés : étant un il devient multiple, étant multiple il redevient un, il rend visible, il rend invisible, il traverse un mur, une enceinte ou une montagne sans être freiné, comme si c’était de l’espace, il émerge de la terre et y plonge comme si c’était de l’eau, il marche sur l’eau sans qu’elle s’ouvre comme si c’était de la terre, il va jambes croisées dans l’espace comme un oiseau ailé, il touche et frotte de la main la lune et le soleil qui sont tellement merveilleux, tellement prodigieux, et il exerce physiquement son pouvoir jusqu’au monde de Brahmā.

La connaissance qui sonde les esprits

(Explications détaillées en Visud XIII 8)

Il oriente son attention vers la connaissance qui sonde les esprits. Il sonde et connaît avec son esprit l’état d’être des autres êtres, des autres individus : il connaît un état d’être avec attachement comme état d’être avec attachement, un état d’être sans attachement… avec aversion… sans aversion… avec confusion… sans confusion… étriqué… dispersé… magnifié… non magnifié… dépassable… indépassable… intensément concentré… non concentré… délivré… un état d’être non délivré comme état d’être non délivré.

La connaissance-remémoration des vies antérieures

(Explications détaillées en Visud XIII 12)

Quand son attention est ainsi concentrée, purifiée, sans tache, sans souillure, qu’elle est souple, maniable, stable et immuable, il l’oriente vers la connaissance-remémoration des vies antérieures. Il se remémore des vies antérieures variés, à savoir une naissance, deux naissances, trois, quatre, cinq, dix, vingt, trente, quarante, cinquante, cent, mille, cent mille naissances, plusieurs ères de destruction, plusieurs ères d’édification, plusieurs ères de destruction et d’édification : « J’eus là tel nom, telle lignée, telle couleur, telle nourriture, je connus tel bonheur et tel malheur, j’eus telle durée de vie. Quand je décédai, je naquis à un endroit où j’eus tel nom, telle lignée, telle couleur, telle nourriture, où je connus tel bonheur et tel malheur, et où j’eus telle durée de vie. Quand je décédai, je naquis ici ». Ainsi se remémore-t-il des vies antérieures variés avec leurs aspects et leurs désignations.

La connaissance de la mort et de la renaissance des êtres

(Explications détaillées en Visud XIII 71)

 Quand son attention est ainsi concentrée, purifiée, sans tache, sans souillure mineure, qu’elle est souple, maniable, stable et immuable, il l’oriente vers la connaissance de la mort et de la renaissance des êtres. Avec l’œil divin purifié et plus qu’humain, il voit les êtres mourant et renaissant, inférieurs ou supérieurs, beaux ou laids, fortunés ou infortunés. Il reconnaît que le parcours des êtres dépend de leur kamma : « Les êtres qui se conduisent mal physiquement, verbalement et mentalement, qui critiquent les ariyā, qui ont des croyances erronées et qui agissent en ayant des croyances erronées, accèdent, lors de la brisure du corps ou après la mort, à une perdition, une mauvaise destinée, une déchéance, un enfer. Les êtres qui se conduisent bien physiquement, verbalement et mentalement, qui ne critiquent pas les ariyā, qui ont des croyances justes et qui agissent en ayant des croyances justes, accèdent, lors de la brisure du corps ou après la mort, à une bonne destinée, un monde céleste. » C’est ainsi qu’avec l’œil divin… il reconnaît que le parcours des êtres dépend de leur kamma.

La connaissance de l’élimination des contaminations

Quand son attention est ainsi concentrée, purifiée, sans tache, sans souillure mineure, qu’elle est souple, maniable, stable et immuable, il l’oriente vers la connaissance de l’élimination des contaminations. Il connaît en profondeur, en vérité : « Ceci est le malheur ». Il connaît en profondeur, en vérité : « Ceci est la source du malheur ». Il connaît en profondeur, en vérité : « Ceci est l’arrêt du malheur ». Il connaît en profondeur, en vérité : « Ceci est le chemin qui mène à l’arrêt du malheur ». Il connaît en profondeur, en vérité : « Ce sont les contaminations ». Il connaît en profondeur, en vérité : « Ceci est la source des contaminations ». Il connaît en profondeur, en vérité : « Ceci est l’arrêt des contaminations ». Il connaît en profondeur, en vérité : « Ceci est le chemin qui mène à l’arrêt des contaminations ».

Alors qu’il connaît cela, qu’il voit cela, son esprit est délivré de la contamination par les sens, son esprit est délivré de la contamination par l’existence, son esprit est délivré de la contamination par l’aveuglement. Dans la délivrance vient la connaissance : « délivré ». Il sait avec sagacité que la naissance est détruite, la vie sainte vécue, fait ce qui était à faire, et rien de plus ici-bas.

Louange et refuge des laïcs

C’est merveilleux, honorable Gotama ! C’est merveilleux, honorable Gotama ! C’est comme si l’honorable Gotama avait redressé ce qui penchait, avait révélé ce qui était caché, avait montré le chemin à l’égaré, et avait apporté une lampe dans l’obscurité pour que ceux qui ont des yeux voient ! C’est ainsi de plusieurs façons que l’honorable Gotama a exposé l’enseignement. Je cherche refuge auprès de l’honorable Gotama, du Dhamma et du Sangha. Que l’honorable Gotama me considère dès à présent comme un upāsaka qui gardera le refuge tant qu’il lui restera un souffle de vie.

infos sur cette page

(pour « La traduction »)

Auteur : Christian Maës

(pour « Les formules fréquentes »)

Origine : Extraits d’explications ou discussions entre Bouddha, ses disciples, ses antagonistes…

Date : Ve siècle avant notre ère

Traducteur : Christian Maës

Mise à jour : 25 févr. 2011